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CRAYER.

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fâcheuse situation, il quitta Bruxelles et se rendit à Gand,
afin d adopter un train de vie plus modeste. Ce fut dans cette
ville qu’il peignit, en 1652, les beaux tableaux de saint Idel-
phonse et de saint Benoit, destinés à l’abbaye d’Afflighem. S’il
faut en croire la tradition, ce fut là aussi que Van Dyck, reve-
nant d’Angleterre, vint le surprendre un matin à son lever, et
lui dit, en le voyant accourir à moitié vêtu : « Je veux vous
peindre dans ce beau désordre • il est convenable aux artistes,
quand il est modifié avec goût. » Nous racontons ce fait, afin
qu’on ne vienne pas glaner après nous et nous accuser d’oubli ;
mais pour que nous puissions trouver 1 anecdote vraisemblable,
il faudrait que le célèbre portraitiste eût peint son ami avec
la toilette débraillée qu’on lui suppose. Il n’en est rien. Tout
au contraire, dans le beau portrait qui nous est connu, la pose
et l’expression, tout est calme et digne : l’homme, vêtu d’un
large pourpoint, se drape noblement dans un manteau; la
physionomie, franche et bienveillante, annonce tout à la fois
la loyauté, l’intelligence et la force. Cette triple vertu appar-
tenait a l’artiste. C’est grâce au calme de sa conscience, à sa
double puissance morale et physique, que nous devons de le
retrouver vigoureux, sage et habile, jusque dans ses dernières
œuvres. Un an avant sa mort (qui eut lieu à Gand, le 27 jan-
vier 1669, a l’âge de 87 ans), il termina, sauf quelques détails,
le Martyre de sainte Biaise, et dans cette heureuse produc-
tion, rien ne laisse entrevoir la main de l’octogénaire.
Au commencement de cet article, nous avons rappelé 1 éloge
accordé par Rubens à fAssomption de sainte Catherine. Le
coloris de cette œuvre explique l’enthousiasme de l'illustre
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