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https://doi.org/10.11588/diglit.53596#0213
BOLLANDUS.
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avaient entassé pêle-mêle dans leurs recueils, tons les contes,
tous les récits merveilleux, toutes les superstitieuses croyances
que la tradition orale avait portées jusqu’à eux. Et tout cela, sans
discernement, sans critiquesouvent même, sans reculer de-
vant l'absurde. devant le niais. La religion couvrait tout de son
manteau sacré et inviolable, et la crédulité du vulgaire admet-
tait sans discussion tout ce qui touchait aux choses saintes.
L’Eglise elle-même, tout infaillible qu elle était, avait canonisé
bon nombre de saints de contrebande: et certains martyrs,
dont on vénérait les reliques. avaient jusqu’au grave inconvé-
nient de n’avoir jamais existé.
Les bénédictins, et d autres corporations religieuses.
avaient bien, dans les loisirs de leurs cloîtres, travaillé a sau-
ver des ténèbres de la barbarie quelques feuillets épars du
livre des connaissances humaines : ils avaient recueilli des
diplômes, enregistré des chartes et classé des archives; ils
avaient arraché à la destruction des chefs-d’œuvre de l'anti-
quité, en regrattant des palimisestes où d autres moines avaient
écrit leurs sommes théologiques par-dessus les décades de
Tite-Live. — Mais un scrupule pieux, ou dautres motifs plus
mondains, les avaient empêchés de porter le scalpel dans les
biographies de leurs saints. A la renaissance des lettres en
Europe, l’attention s était surtout portée vers les monuments
littéraires de l’ancienne Rome et de lancienne Grèce. Pour la
science. 1 impulsion avait été la même que pour les arts, et
1 Europe offrit alors le singulier spectacle d’une société toute
catholique, dédaignant l’étude des institutions qui furent son
berceau et celle des monuments qui furent l'expression de sa
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avaient entassé pêle-mêle dans leurs recueils, tons les contes,
tous les récits merveilleux, toutes les superstitieuses croyances
que la tradition orale avait portées jusqu’à eux. Et tout cela, sans
discernement, sans critiquesouvent même, sans reculer de-
vant l'absurde. devant le niais. La religion couvrait tout de son
manteau sacré et inviolable, et la crédulité du vulgaire admet-
tait sans discussion tout ce qui touchait aux choses saintes.
L’Eglise elle-même, tout infaillible qu elle était, avait canonisé
bon nombre de saints de contrebande: et certains martyrs,
dont on vénérait les reliques. avaient jusqu’au grave inconvé-
nient de n’avoir jamais existé.
Les bénédictins, et d autres corporations religieuses.
avaient bien, dans les loisirs de leurs cloîtres, travaillé a sau-
ver des ténèbres de la barbarie quelques feuillets épars du
livre des connaissances humaines : ils avaient recueilli des
diplômes, enregistré des chartes et classé des archives; ils
avaient arraché à la destruction des chefs-d’œuvre de l'anti-
quité, en regrattant des palimisestes où d autres moines avaient
écrit leurs sommes théologiques par-dessus les décades de
Tite-Live. — Mais un scrupule pieux, ou dautres motifs plus
mondains, les avaient empêchés de porter le scalpel dans les
biographies de leurs saints. A la renaissance des lettres en
Europe, l’attention s était surtout portée vers les monuments
littéraires de l’ancienne Rome et de lancienne Grèce. Pour la
science. 1 impulsion avait été la même que pour les arts, et
1 Europe offrit alors le singulier spectacle d’une société toute
catholique, dédaignant l’étude des institutions qui furent son
berceau et celle des monuments qui furent l'expression de sa