EN NUBIE, etc. 43
Mais il y en a peu qui se donnent tant de peine ;
la plupart préfèrent l'oisiveté. Une pipe de ta-
bac est pour ces sauvages un objet de luxe, et
un morceau de mouton gras , la plus grande des
friandises. Ils vont presque tout nus : petits et
mal faits , ils ont pourtant de beaux yeux ; les
femmes que nous vîmes aux puits en avaient de
charmans. Celles qui sont mariées se couvrent ;
les autres se passent de vètemens ; cependant
elles n'en soignent pas moins leur coiffure. Elles
laissent croître leurs cheveux et les tressent,
mais en les serrant au point qu'il serait impos-
sible d'y enfoncer un peigne. Quand elles peu-
vent se procurer de la graisse de brebis} elles
s'en couvrent toute la tête, et laissent au soleil
le soin de fondre ce suif et de l'unir à leur che-
velure : on pense bien que cette pommade n'est
pas des plus odoriférantes. Pour ne pas déranger
une aussi belle coiffure dont elles sont fières,
elles se contentent de faire cesser les démangeai-
sons de la tète , à l'aide d'un éclat de bois pointu
dont elles se servent avec beaucoup d'adresse ;
leurs cheveux noirs sont d'ailleurs si crépus ,
qu'ils conservent naturellement leur position.
Ces Arabes ont le teint couleur de chocolat
foncé ; leurs dents sont belles, mais très-longues
et proéminentes.
Mais il y en a peu qui se donnent tant de peine ;
la plupart préfèrent l'oisiveté. Une pipe de ta-
bac est pour ces sauvages un objet de luxe, et
un morceau de mouton gras , la plus grande des
friandises. Ils vont presque tout nus : petits et
mal faits , ils ont pourtant de beaux yeux ; les
femmes que nous vîmes aux puits en avaient de
charmans. Celles qui sont mariées se couvrent ;
les autres se passent de vètemens ; cependant
elles n'en soignent pas moins leur coiffure. Elles
laissent croître leurs cheveux et les tressent,
mais en les serrant au point qu'il serait impos-
sible d'y enfoncer un peigne. Quand elles peu-
vent se procurer de la graisse de brebis} elles
s'en couvrent toute la tête, et laissent au soleil
le soin de fondre ce suif et de l'unir à leur che-
velure : on pense bien que cette pommade n'est
pas des plus odoriférantes. Pour ne pas déranger
une aussi belle coiffure dont elles sont fières,
elles se contentent de faire cesser les démangeai-
sons de la tète , à l'aide d'un éclat de bois pointu
dont elles se servent avec beaucoup d'adresse ;
leurs cheveux noirs sont d'ailleurs si crépus ,
qu'ils conservent naturellement leur position.
Ces Arabes ont le teint couleur de chocolat
foncé ; leurs dents sont belles, mais très-longues
et proéminentes.