120 VOYAGES EN EGYPTE,
pour qu'une teinte se change en une autre et
si- l'on connaissait l'époque d'une de ces sculp-
tures , on réussirait peut-être à trouver approxi-
mativement l'époque de la création de ces masses.
C'est une idée que je hasarde timidement , et
que je prie le lecteur d'accueillir avec indul-
gence.
Le lendemain matin tout fut prêt pour le •
transport périlleux de l'obélisque sur la cataracte.
J'ai déjà dit ailleurs que c'est plutôt une descente
rapide qu'une chute ; quand le Nil n'est qu'à la
moitié de la hauteur qu'il atteint dans les inon-
dations , la cataracte présente une masse d'eau
qui descend sur un espace de cent cinquante
toises, sous un angle d'inclinaison de vingt à
vingt-cinq degrés parmi des rochers et des
pierres qui hérissent en divers sens le lit du fleuve.
Le bateau fut conduit sur le bord de la cas-
cade ; au timon on attacha une grosse corde, ou
plutôt un petit câble que j'avais emprunté d'un
marchand d'Assouan, et dont l'autre extrémité
fut fixée à un gros arbre du rivage, mais de ma-
nière à pouvoir être déroulé successivement. Cinq
hommes entrèrent dans l'embarcation , d'autres
ouvriers se placèrent sur lés deux rives avec des
cordes qui tenaient au bateau afin de le tirer à
droite ou à gauche et l'empêcher de se heurter
pour qu'une teinte se change en une autre et
si- l'on connaissait l'époque d'une de ces sculp-
tures , on réussirait peut-être à trouver approxi-
mativement l'époque de la création de ces masses.
C'est une idée que je hasarde timidement , et
que je prie le lecteur d'accueillir avec indul-
gence.
Le lendemain matin tout fut prêt pour le •
transport périlleux de l'obélisque sur la cataracte.
J'ai déjà dit ailleurs que c'est plutôt une descente
rapide qu'une chute ; quand le Nil n'est qu'à la
moitié de la hauteur qu'il atteint dans les inon-
dations , la cataracte présente une masse d'eau
qui descend sur un espace de cent cinquante
toises, sous un angle d'inclinaison de vingt à
vingt-cinq degrés parmi des rochers et des
pierres qui hérissent en divers sens le lit du fleuve.
Le bateau fut conduit sur le bord de la cas-
cade ; au timon on attacha une grosse corde, ou
plutôt un petit câble que j'avais emprunté d'un
marchand d'Assouan, et dont l'autre extrémité
fut fixée à un gros arbre du rivage, mais de ma-
nière à pouvoir être déroulé successivement. Cinq
hommes entrèrent dans l'embarcation , d'autres
ouvriers se placèrent sur lés deux rives avec des
cordes qui tenaient au bateau afin de le tirer à
droite ou à gauche et l'empêcher de se heurter