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Bergier, Nicolas
Histoire des grands chemins de l'Empire Romain: contenant l'origine, progrès, & etendue quasi incroyable des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extrémitez de son empire ... (Band 1) — Bruxelles, 1736 [Cicognara, 882-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28038#0272
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CHEMINS ÜË L’ÊMPIRE, Liv. II, 2ZJ

APPIVS, CLAVDIVS,

C, F. CAEC'VS.

CENSOR. COS. BIS. DICT. INTERREX. f. |îi
PR. II. AED. CVR. II. CL TR. MIL. III.
COMPLVRA. OPPIDA. DE. SAMNITIBVS.

CEPIT. SABINORVM. ET TVSCORVM. EXER
CITVM. FVDIT. PACEM. FIERI. CVM. PYRRO,
REGE. PROHIEVIT. IN. CENSVRA. VI AM.

APPIAM STRAVIT. E T. A QJV A M. I N. V R B E M,
ADDVXIT. AEDEM. BELLONE. F E C I T.

f. II y a plufieurs anciens Auteurs qui font mentionf de cettè
Voye comme par admiration : mais il n’y en a point qui l’ait def-
crit fi naïvément de toutes fes pïeces que Procopius. C’eft au pre-*
mier livre de Bello Gothico , où cet Auteur dit qu’Appius eftant Cen-»
feur Tavoit fait faire , Ôc l’avoit nommé de fon nom , il y avoit des^
ja neuf cens ans à compter jufques à fon fiecle : qu’elle eftoit de
telle eftenduë , qu’un homme prompt 6c habile ne la pouvoit par«
courir en moins de cinq journées : qu’elle avoit fa longueur de Ro**
me à Capoiie , 6c qu’elie eftoit de telle largeur , que deux chariots
fe venant à l.a rencontre , pouvoient facilement paflèr fur iceile fans
fe frayer : qu’en ceia elie eftoit admirable , que les grands Car'reaux
dont eile eftoit pavée ( qui font de nature de Cailiou ie plus dur
qu’Appius avoit pû trouver ) ont efté chariez êc amenez fur les
lieux , de quelque Carriere fort éloignée de-là : 6c qu’il les fit ef-
quarrir , polir 6c applanir à coups de cifeaux , puis joindre enfemble
fi juftement, fans y entreméier ny metail, ny autrematiere, qu’àpeinc
en voit-on les jointures : 6c qu’à les contempler, on jugeroit qu’ils
n’ont pas efté là couchez 6c agencez de main d’homme : mais que
c’eft de Nature qu’iis font ainfi rangez 6c venus au Monde. Et
quoy que depuis tant de fiécles ces Carreaux ayent efté continuelle-
rnent frayez par ie charroy , iîs n’avoient toutefois jufques à fontemps
en rien efté disjoints ny ébranîcz de leur premiere aifiette : n’eftoient
aucunement rompus , 6c n’avoient rien perdu de ieur poiifiure. Voilà
à peu près ce qu’en dit Procopius qui en eft tefmoin oculaire , 6c qui
ravy en admiration d’un tel ouvrage , s’eft jetté exprès hors du fujet
de fon Hiftoire , pour fe contenter l’efprit en une defcription fi ex-
aèèe.

6. Sur îaqueîie neantmoins fe prefentent quelques difficuîtez à ré-
foudre pour la fiiire mieux entendre : La premiere eft fur le temps
de neuf cens ans que Procopius dit s’cftre efcouié depuis qu’Appius
eut fait ce Grand Chemin, jufques à fon texnps. Que fi de ikn

Crtit.
 
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