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Bergier, Nicolas
Histoire des grands chemins de l'Empire Romain: contenant l'origine, progrès, & etendue quasi incroyable des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extrémitez de son empire ... (Band 2) — Bruxelles, 1736 [Cicognara, 882-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28039#0164
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I fo HISTOIRE D E S ORANDS

lement des belles Loix ôc Ordonnances, que le Senat ôc le PeupîeR®-
main , & depuis encore les Empereurs ont fait pour en regler îa Poli*
ce. G’étoit cet ordre qui donnoit vie ôc mouvement aux principales
afFaires de l’Empire , fans lequel cette grande machine d’ouvrage étoic
comme un corps fans ame.

z. Ces Loix ôc Reglemens tendoient à rendre l’ufage defdits Che*
mins utiîe ôc commode aux fins pour lefquelles iis étoient faits. Que
fi de la grandeur ôc de I’excellence des chofes , on doit juger de l’ulà-
ge d’iceiies : ôc fî la iin de chacune lubltance répood à fa bonté inte-,
rieure : il faut dire que les commoditez qui fe tiroient continuellement
d’un tel ouvrage , étoient bien grandes : & que ce ne fut pas en vain,
que tant d’argent, avcc tant de Legions ôt de Peupies ont été par un
û long tems empiovez à ies faire , Sc ies étendre par tout le Monde..
C’eft de cet uiâge que nous avons à traiter en ce Livre , deifmé à ia
caufe fînale des Grands Chemins. Car encore que par tout, cette cau*
fe précede I’eflîciente , materieiie ôc formeiie en i’intention des hom-
mes, fî eft-ce qu’elle marche la derniere en execution : étant necef-
faire que chofes foient faites & parfaites à l’aide des trois premieres,
avant que de s’en fervir à la fia , pour laqueile elies font produites ÔC
compoiées.

5. Or quoy que de chacune chofe ii y ait une fin principale : ÔC
que l’utilité des affaires de i’Empire , l'oit ia caufe generaie pour la-
quelie Les Grands Chemins ont été faits : fi eft-ce qu’il me femble que
cette utilité fe peut diftribuer en quatre chefs principaux, aufquelsl’in-
tention de ceux qui ies ont faits, fembie fe pouvoir rapporter. Le
premier eft, pour donner en tems de paix de i’exercice , tant aux
gens de guerre , qu’à ia popuiace de chacune Province , pour éviter
ies tumultes , féditions , Ôc autres mouvemens, que roifiveté , mere
de tous maux , a couftume de produire. Le fecond pour envoyer dcs
nouveiies en peu de tems de ia ville de Rome aux extremitez de
l’Empire : ôc en récevoir de toutcs ies Provinces avec pareiile ceierité.
Le troifiéme , pour conduire ôc tranfporter les Armées Romaines en
tout tems , ôc en tous lieux où ies affaires le réqueroient. Le quatrié-
me , pour faciliter ies voyages , foit à pied , foit à cheval , ou par
charroy.

4. C’eft de ces quatre chefs qu’il nous fâut difcourïr , ôc appliquer
à i’ufage d’iceux , ôc l’Hiftoire, ôc les Loix qui concernent l’utilité de
nos Grands Chemins. Ainfi verrons-nous , que les profits Ôc commo-
ditez qu’ils apportoient au gouvernement Ôc à la coniervation de l’Em-
pire, répondoient à ia grandeur des frais ôc de l’entreprife : ôc comme
les Provinces étant premierement jointes ôc alliées entr’eiles par ieur
entre-fuite , puis toutes enfembie à la viile de Rome , ainfi que mem-
bres à ieur chef, l’Empire en étoit mieux uny en foy , ôc moins ex*
pofé à la force 8c vioience des Etrangers,
 
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