Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bergier, Nicolas
Histoire des grands chemins de l'Empire Romain: contenant l'origine, progrès, & etendue quasi incroyable des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extrémitez de son empire ... (Band 2) — Bruxelles, 1736 [Cicognara, 882-2]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28039#0166
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
tfi HISTOÎRE B E $ GRA N D S

BE LA PREMIERE CAUSE QÜI A MEU
les Magiftrats & Empereurs de Pvome à fàire
paver des Grands Chemins par
Ies champs.

C H A V I T R E II.

ï. Exempîe des maux quc Voifiveté ^ ejlant âerepcs.

produit parmy les armes. & 4. Comme Augufle ewploya fles Le*

Z. Capitaines Romaïns qui ont exer- ** gions durant la paix , àflaire des
xé les Soldats p.our les tirer de l'oi- ^ Chemins pasuez.
fliveté. & f. La Populace par luy employée à

Ppjflh cette fin Flaminius fit pa- & meflme ouvrage , de peur qu'elle
ver un Chemin par flon Armée m demeuraft oijive*

I l’exercice eft: utile & necefiàire en
droit, 6c l’oiiîveté dangereufe ôc doi
c’eft principaiement parmy les armes. Car il ar-
rive ordinairement l’un de ces deux mauxaux gens
de guerre qui fonc en plein repos : ou i’amortiftè-
ment de force 6c de courage , ou Ies tumuites ôc
feditions contre ceux qui leur commandent. L’Hi-
floire ne nous donne que trop d’exemples de l’un ôc de i’autre de ces
deux inconveniens. Lors qu’Annibal après la bataille de Cannes
eut choift la vilie de Capoiie en la Campagne heureufe , pour lieu de
repos ôc principale refidence : fes Soldats accouftumez auparavant de
coucher lur k dure , ôc d’endurer le froid 6c le chaud , la faim 6c la
foif, fe trouvant de repos en lieu ft plaifant 6c ft abondanten deiices,
devinrent de vailians qu’iis eftoient auparavant, lafches , coiiards 6c
parefteux : d’induftrieux , forts 6c habiles > craintifs , mois 6c effemi-
nez. Ce qui ne leur vint d’ailieurs , que des voiuptez defquelles ils
joüiflbient tous les jours en une region fi fertile 6c fi abondante ea
tous biens : voiuptez friandes 6c attrayantes, qui corrompent ia force
6c vigueur de courage , rébouchent la pointe de la vertu , abatardif-
fent i’efprit, 6c oftent le confeil 6c l’entendement aux hommes : De
forte qu’à bon droit Piaton appelle la voîupté , l’amorce ôc l’appaft
de tous maux. Et certes fans fortir du prefent exempie : les delices
de la Campagne ïtalienne ont porté plus de perte ôc de dommage
aux Cai’thaginois * ôc à leur Capitaine general, que n’ont pas fait les

rochers

quelque en-
nmageable ,
 
Annotationen