Biardot, E. Prosper: Les terres-cuites grecques funèbres dans leur rapport avec les mystères de Bacchus: accompagné d'un Atlas de 54 planches noires et coloriées (Band 1) (Paris, 1872)

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traits identiques et avec les mêmes attributs, établit avec
certitude, et indépendamment de toute autre preuve, que
les terres-cuites n'ont pas été conçues au hasard, qu'elles
ne peuvent être le fruit du caprice de leurs auteurs. Cette
identité décèle bien la volonté préconçue et formelle de
reproduire des mythes traditionnels, servant à un but
connu et accepté dans des contrées nombreuses liées par
la parenté et la religion.

Contre l'unité d'un principe général d'interprétation, on
ne saurait arguer de la différence de composition que pré-
sentent les collections. Cette différence, qui ne consiste
jamais que dans de légers détails, quelques figures en plus
ou en moins dans les vitrines, est la conséquence des pré-
occupations particulières, des goûts personnels de celui qui
a rapproché sur les mêmes tablettes ces objets acquis un à
un et triés dans divers lots. Par exemple, une collection
composée de sujets choisis au point de vue de l'art et de
l'esthétique différera nécessairement d'une autre formée
sous l'influence d'une idée purement scientifique. Mais, je
le répète, les collections de ces monuments ont une phy-
sionomie d'ensemble si frappante, si extraordinaire, qu'on
est forcé, pour ainsi dire, de considérer les terres-cuites
comme les membres nombreux et divers d'une même fa-
mille.

Les traits de cette famille sont parfaitement accusés : c'est
comme une théorie mystique de dieux et de déesses en
miniature qui défile sous les regards du curieux, avec son
cortège sacramentel de prêtres, de génies, de symboles, de
corbeilles allégoriques, de vases aux couleurs variées. C'est
dans la sphère des dogmes et des rites des religions an-