— 222 —
A voir l'apparat déployé dans les chambres sépulcrales
des initiés et le matériel qu'elles renferment, on peut sup-
poser que toute cette pompe si étrangère aux manifesta-
tions funèbres ordinaires se rapporte à cet état heu-
reux promis dans l'autre vie; qu'on a voulu par cetle
représentation donner un aperçu des jouissances in-
finies réservées aux justes dans le séjour de la vraie
lumière. Les survivants dressaient autour de leur frère,
après la mort de la partie matérielle de son être, une sorte
d'époptée de la tombe ou la vision des biens que son âme,
par un malheureux mouvement de concupiscence pour la
matière, avait momentanément perdus, et qu'elle allait
retrouver à son retour dans le lieu de labéatitude éternelle.
Si l'on pénètre dans ce domaine de la mort, rien n'y rap-
pelle, en effet, des idées sombres et lugubres; partout des
images joyeuses et consolantes. Sur les parois des chambres
sépulcrales, des peintures au coloris frais et vivace, des
scènes de bonheur et de paix réjouissent l'œil et charment
l'esprit ; le goût artistique du mobilier funèbre est en har-
monie avec celui de la décoration.
Les philosophes et les poètes ont décrit avec enthou-
siasme et sous les traits les plus enchanteurs ce Champ de
la Vérité, dans l'Elysée, où se rendent après la mort les
âmes des justes, ainsi que la vie bienheureuse qu'elles y
mènent. «Ceux qu'un bon démon inspira., dit Platon dans
son Axiochus (1), tandis qu'ils vivaient vont dans le séjour
des hommes pieux. Là croissent et mûrissent des fruits de
toute espèce; là coulent des ruisseaux d'eau limpide; là
(I) Tom. VII, p. 243, édit. Charpentier, 1843.
A voir l'apparat déployé dans les chambres sépulcrales
des initiés et le matériel qu'elles renferment, on peut sup-
poser que toute cette pompe si étrangère aux manifesta-
tions funèbres ordinaires se rapporte à cet état heu-
reux promis dans l'autre vie; qu'on a voulu par cetle
représentation donner un aperçu des jouissances in-
finies réservées aux justes dans le séjour de la vraie
lumière. Les survivants dressaient autour de leur frère,
après la mort de la partie matérielle de son être, une sorte
d'époptée de la tombe ou la vision des biens que son âme,
par un malheureux mouvement de concupiscence pour la
matière, avait momentanément perdus, et qu'elle allait
retrouver à son retour dans le lieu de labéatitude éternelle.
Si l'on pénètre dans ce domaine de la mort, rien n'y rap-
pelle, en effet, des idées sombres et lugubres; partout des
images joyeuses et consolantes. Sur les parois des chambres
sépulcrales, des peintures au coloris frais et vivace, des
scènes de bonheur et de paix réjouissent l'œil et charment
l'esprit ; le goût artistique du mobilier funèbre est en har-
monie avec celui de la décoration.
Les philosophes et les poètes ont décrit avec enthou-
siasme et sous les traits les plus enchanteurs ce Champ de
la Vérité, dans l'Elysée, où se rendent après la mort les
âmes des justes, ainsi que la vie bienheureuse qu'elles y
mènent. «Ceux qu'un bon démon inspira., dit Platon dans
son Axiochus (1), tandis qu'ils vivaient vont dans le séjour
des hommes pieux. Là croissent et mûrissent des fruits de
toute espèce; là coulent des ruisseaux d'eau limpide; là
(I) Tom. VII, p. 243, édit. Charpentier, 1843.