Biardot, E. Prosper: Les terres-cuites grecques funèbres dans leur rapport avec les mystères de Bacchus: accompagné d'un Atlas de 54 planches noires et coloriées (Band 1) (Paris, 1872)

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scriptions, pas de médailles dans les sépulcres qui con-
tiennent des terres-cuites. Ces soins pieux, cette profusion
d ustensiles funéraires, ces tombeaux majestueux, ces
cadavres couronnés d'or et co uchés dans la soie, tout est
anonyme, tout flotte dans les vagues espaces du passé.
Combien ne devons-nous pas regretter, dans l'intérêt dé
1 histoire, que les hôtes de ces funèbres demeures, qui
avaient emprunté tant de coutumes aux Egyptiens, n'aient
pas suivi leur antique usage d'inscrire sur le devant du
cercueil le nom du défunt, celui de sa mère, sa profession
°u les emplois qu'il avait remplis et des indications qui
pouvaient fixer l'époque et quelquefois les circonstances
remarquables de sa mort !

C'est que, pour ces initiés enthousiastes, la vie ter-
restre et ses vicissitudes, la famille d'ici-bas et la mémoire
des hommes n'étaient que des accidents sans valeur dans la
destinée de l'âme. Leur patrie etleurs titres de gloire étaient
ailleurs. Ils ne s'entouraient, au moment où ils étaient déli-
vrés de leur prison corporelle, que de ce qui rappelait leur
céleste origine et des symboles de l'initiation aux mystères,
qui les avait purifiés des souillures contractées pendant
leur pèlerinage dans les sphères inférieures, et était le
gage de leur retour dans le sein des félicités de l'autre vie.
Qu'était-ce qu'un nom, qu'était-ce qu'un point de la durée
du temps pour ces essences éthérées qui allaient se perdre
dans l'immuable éternité de l'être divin? Ce symbolisme
muet est plein d'éloquence, et nous semble, plus que tous
les commentaires écrits, démontrer avec évidence la na-
ture spéciale de ces tombes et des monuments qu'elles
renfermaient.