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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 3.1892(1893)

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Groff, William: Étude sur l'expression "Mot-Tamout"
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https://doi.org/10.11588/diglit.12564#0024

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-u-

égyptien servira peut-être à l'expliquer et jettera, même, une bien
vive lumière sur la rédaction des vieilles légendes conservées par la
Genèse. (1)

Dieu, selon le texte hébreu Yaho-Elohim, (2) après avoir planté un
jardin en Eclen, à l'Orient, (3), y plaçait l'homme qu'il avait formé,
mais en lui ordonnant de ne pas manger (du fruit) d'un certain
arbre, car, lui disait-il, au jour où tu en mangeras, mot-tamout. (4)

Dieu remarqua que l'homme était seul et lui fit une compagne
qui fait allusion à l'interdiction en disant qvCElohim avait dit, à
propos du fruit de l'arbre : « Vous n'en mangerez pas et vous ne le
toucherez pas, de peur que vous mourriez ».

Le serpent répète sous une forme négative et au pluriel (le noun
est archaïque) la formule même que Dieu avait déjà prononcée : Lo
mot lemouthoun.

D'après le grammaire hébraïque, mot-tamout serait composé de
l'infinitif absolu kal du verbe mot « mourir » suivi par la 2e pers.
sing. de l'aor. Kal, et l'on devrait traduire : « tu mourras assuré-
ment ». (5)

(1) Groff, Etude sur le papyrus d'Orbiney, p. bS ; Etudes diverses, p. 7 et suiv., etc.

(2) Yaho-Elohim, employé au récit du Paradis (Cf. Exode 9/30), vient peut-être d'une
double rédaction ; Yaho est la prononciation probable du tétragramme d'où l'on a fait le
nom incorrect Jéhovah (Voy. Rev. Egypl. vi, p. 19 et suiv). Le Jéhovist serait, peut-être, plus
correctement Yahoist. Elohitn équivaudrait à l'égyptien Paut-nuter-u «le cycle des dieux»
On trouve Elohim considéré comme au pluriel (Voy. Gen. m, 22 (Cf. Papyrus d'Orbiney,
9/8, il/5, pages 26, 27, 30 et 31 de mon étude), Gen. xx, 13 (Cf. Papyrus d'Orbiney,
pages 24, 25-, de mon étude) et le roman de Sinouhit, Mèl. d'Archéol. m, p. 73. En outre, pour
le destin chez les Egyptiens, voy. Maspero, Rom. et poés., p. 24 et suiv.— Cf., à ce sujet, la
création assyr. (Menant, Gramm., p. 378, 379. Cf. passage parallèle texte des pyramides). Dans
la haute antiquité, on rencontrait les dieux; plus tard, ils se révélèrent en songe {Gen. 28.12
et 3b.7).

(3) Miqqcdem à l'Orient, de l'Orient. Selon une tradition, celte expression manquait dans le
texte hébreux et syr. (Voy. Dillmann, Die Genesis, p. 55.) On trouve des exemples où Qadim
désigne le sud. (Voy. mes Eludes diverses, p. 6). Malgré toutes les recherches, l'endroit où l'on
aurait supposé situé le Paradis biblique est inconnu. Il est généralement reconnu que les ver-
sets 11 à la du texte hébreu, là où il est question des fleuves, sont une interpolation, quel-
qu'un croyait pouvoir dire, on ne sait pas d'après quelle autorité ou tradition, les noms des
quatre fleuves (?) auxquels il est fait allusion verset 10. Quant au verset 15, Dieu, après avoir
placé l'homme en Eden (v. 8), ne l'aurait pas placé de nouveau. (Notons jardin ici au fém.y
Voy. Dillmann, Die Genesis, p. 56, 63. — Renan, Hisl., t. IL p. 347. — Kautzsch und Socin,
Die Genesis mit âusserer unterscheidung der quellenschriften, p. 4.

(4) Suivant la vocalisation, mass, (plus exactement moth-tamouth). Cf. Gen. xx, où mot
semble avoir le sens de « maudir ». (Voy. partie, verset 7).

(5) On trouve cette forme régulièrement employée hors du Penlateuque* Voy. 1. Sam.
14/39, 22/16. Cf. un exemple de la transcr. de cette forme Anast. I pl. 18. 1. 3, 4, qui
est à noter à un point de vue grammatical cf, Mèl, d'arch. t. m, p. 142, 148 s, etc. Peut-être
,'expression mot-tamout est à rapprocher de celui du bene-temoutha. Ps. 79, U. 102, 21.
 
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