Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 3.1892(1893)

DOI Artikel:
Ventre, F.: Essai sur les noms du fleuve égyptien, le nom de l'un des mois du calendrier copte et l'étymologie du mot Nil
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12564#0256

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 244 —

sol d'Egypte, était aussi considéré par les dévots comme « un écou-
lement sorti (ou tombant) des membres de Dieu » (le livre d'honorer
Isiris ajoute : « pour faire vivre les hommes et germer les plantes »).
Tel est bien aussi le sens de Diipétès, « tirant son origine de Dieu»
(Zeus) « qui vient de Dieu », « qui tombe des cieux » (l'origine de
notre mot dieu-zeus est un pluriel).

On a donné comme origine du mot Aiguptos, Egypte, tiré
lui-même du nom dé son antique capitale sacrée, l'expression [Ha-
Ka-Ptah) qui signifie « demeure du double, de la personne, de
l'individualité de Ptah» ; or il résulte de ce que nous venons d'expiDser
que rien n'empêche aussi de tirer l'origine de ce mot de la même
expression se rapportant au fleuve assimilé à ptah-nou, nw, nw/\
nwl,Nelï, ce qui aussi revient à dire que « l'Egypte est la demeure
du Nil », d'oii l'expression, toujours vraie, « le pays du Nil » ; et,
avec Homère, « l'Egypte c'est le Nil », puisque précisément, le
même nom sert, chez cet auteur, à désigner la contrée et le fleuve.
Pas de « Nil » pas « d'Egypte », sans « Nil » plus « d'Egypte ».

Enfin Homère, on le sait, aimait, dans ses vers, à faire usage
d'expressions populaires, aussi devai-t-il les recueiilir précieusement.

Le mot Diipétès, DiijJétêos ne saurait donc être une épithète
gratuite, simplement inventée par le poète pour l'ornementation du
discours, les agréments du chant. C'est un vrai nom entendu par
Homère, une des dénominations populaires du Nil transcrite, il y
a trois mille ans, dans son poème suivant le génie poétique de sa
langue, et qui nous sert aujourd'hui à vérifier notre étymologie.

Résumé-Conclusions.

Saus le mot grec Neïlos se cache une des anciennes dénomina-
tions populaires du fleuve considéré comme Dieu :

Dans son rôle de « bienfaisant », producteur de « toutes bonnes
choses », il est assimilé au dieu Osiris, « l'être bon » par excellence,
le oun-nfr, nwr ou nwl des textes, le fleuve se manifestant à l'é-
gyptien pendant la crue, c'est-à-dire, dans l'hémisphère répondant
à l'Egypte, après l'arrivée de l'astre consacré à ce dieu et son pas-
sage au solstice.
 
Annotationen