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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 9.1898(1899)

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Nr. 3
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Groff, William: Une légende arabe: la lumière de Ramadan
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https://doi.org/10.11588/diglit.12695#0128

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118

BULLETIN DE t'INSTITUT EGYPTIEN

l'observation d'un phénomène céleste; elle est, nous nous plaisons
à le croire, de même que la légende qui l'entoura, très ancienne,
et la forme sous laquelle on la trouve chez les Arabes de nos jours,
n'est que la transformation de la vieille croyance.

Pourtant on sait que des phénomènes célestes reviennent à des
périodes assez régulières. Supposons qu'il y ait. une manifestation
lumineuse au ciel, soit électrique, soit un essaim d'étoiles filantes,
un bolide (ou des bolides), qui revienne ou qui aurait eu lieu, au
moins plusieurs fois, vers la fin du mois de Ramadan l, il est vrai
que le peuple aurait été très porté, et cela surtout dans un mois
de jeûne, à y voir un fait surnaturel ; les gens lettrés auraient dû
en avoir été très préoccupés ; on se serait rappelé que, parmi les
souvenirs d'un passé lointain, la tradition avait gardé la réminis-
cence d'une vieille croyance — une lueur mystérieuse accompagne
des théophanies et des angeloplianies ; autour de l'interprétation
vinrent se grouper des épaves de légendes et de traditions, on les
aurait amalgamées, puis on modifiait le tout, pour l'adapter aux
croyances du temps — on mit, pour ainsi dire, le cachet arabe
sur l'argile. Ainsi, un rayon de lumière venu du ciel, pendant la
nuit, fécondait la superstition populaire qui donnait naissance à la
charmante légende La lumière de Ramadan.

*

Mais, peu importe qu'on l'explique comme une lumière venue de
l'autre monde, au moment où les portes du ciel sont ouvertes,
pour laisser passer des anges, ou qu'il s'agisse d'un phénomène
céleste, peut-être de retour périodique ; le résultat est le même, la
lumière de Ramadan serait une manifestation de la grande puis-
sance cosmogonique, Dieu, la Nature.

William GrOFF.

1. Vers le dernier quart de chaque douzième lune? (cf. la croyance au
rayon de la lune précitée). Si l'année arabe était composée invariablement
du même nombre de jours, on pourrait penser que le phénomène retourne-
rait après ce laps de temps, mais l'année arabe est tantôt de 3^1, tantôt de
355 jours (354 11 30, ou 708 22/3o etc. Ptc.t), ce qui rend un peu plus difficile
cette explication, peut-être, la légende fut formée <* un temps quand le mois
de Ramadan tombait ou revenait plusieurs fois, quand il y avait des essaims
d'étoiles filantes, des bolides, ou enfin, une manifestation lumineuse céleste
quelconque.
 
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