DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Herz, ...: La protection de l'architecture arabe
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LA PROTECTION DE L'ARCHITECTURE ARABE
Tout récemment, Messieurs, mes fonctions m'amenaient devant
une maisonnette qui s'élève dans une ruelle étroite, voisine de la
citadelle; on me l'avait signalée comme menaçant ruine, mais
comme contenant encore quelques ouvrages en bois intéressants
que l'on me proposait pour le Musée arabe.
Cette construction était, en effet, fort endommagée : de l'étage
supérieur quelques piliers seulement subsistaient, auxquels pen-
daient tristement, de ci de là, quelques rares lambeaux de mach-
rabiehs. Pourtant, au-dessus de l'ogive de la porte, les consoles
de pierre se dressaient encore, bien profilées, supportant intact le
plafond de la mauarda protectrice.
J'allais pénétrer, quand mon regard tomba sur l'immeuble d'en
face : trois étages épais, barbouillés de bleu et de gris, les murs
surchargés de moulures étranges se courbant et se repliant de la
façon la plus folle; les fenêtres en balcons à persiennes, la porte
d'entrée lourde, tellement... soignée par le constructeur que j'en
redoute moi-même l'évocation.
Et tout de suite je songeai qu'à la place de cette pesante caserne,
autrefois, une maisonnette s'élevait gracieuse et légère, et que
sur les restes de celle où je pénétrais — restes portant encore
...Des habitations charmantes qui,
sous les formes les plus simples, por-
tent l'empreinte d'un génie et d'un goût
particulier à une partie considérable du
genre humain ; des constructions où
règne cette simplicité qui enchante,
pittoresque sans désordre, symétrique
sans monotonie, et toujours d'une exé-
cution soignée, méritaient cependant de
fixer l'attention de l'observateur.
Pascal Coste.
Les Monuments du Ko ire.
Tout récemment, Messieurs, mes fonctions m'amenaient devant
une maisonnette qui s'élève dans une ruelle étroite, voisine de la
citadelle; on me l'avait signalée comme menaçant ruine, mais
comme contenant encore quelques ouvrages en bois intéressants
que l'on me proposait pour le Musée arabe.
Cette construction était, en effet, fort endommagée : de l'étage
supérieur quelques piliers seulement subsistaient, auxquels pen-
daient tristement, de ci de là, quelques rares lambeaux de mach-
rabiehs. Pourtant, au-dessus de l'ogive de la porte, les consoles
de pierre se dressaient encore, bien profilées, supportant intact le
plafond de la mauarda protectrice.
J'allais pénétrer, quand mon regard tomba sur l'immeuble d'en
face : trois étages épais, barbouillés de bleu et de gris, les murs
surchargés de moulures étranges se courbant et se repliant de la
façon la plus folle; les fenêtres en balcons à persiennes, la porte
d'entrée lourde, tellement... soignée par le constructeur que j'en
redoute moi-même l'évocation.
Et tout de suite je songeai qu'à la place de cette pesante caserne,
autrefois, une maisonnette s'élevait gracieuse et légère, et que
sur les restes de celle où je pénétrais — restes portant encore
...Des habitations charmantes qui,
sous les formes les plus simples, por-
tent l'empreinte d'un génie et d'un goût
particulier à une partie considérable du
genre humain ; des constructions où
règne cette simplicité qui enchante,
pittoresque sans désordre, symétrique
sans monotonie, et toujours d'une exé-
cution soignée, méritaient cependant de
fixer l'attention de l'observateur.
Pascal Coste.
Les Monuments du Ko ire.