JEAN-FRANÇOIS DE TROY (1679)
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« M. de Marigny, ou comme on l’appelait alors, M. de Vandières, fit le voyage d’Italie dans le temps
du directorat de M. de Troy. Il fut logé dans le palais de France. M. de Troy le reçut avec toute la
distinction qui lui était due. Il y eut des fêtes données. Les pensionnaires firent les honneurs d’un bal
où la principale noblesse de Rome fut invitée, et M. de Vandières sut gré au directeur de toutes ces
attentions. Malheureusement, celui-ci avait pris pour maîtresse la femme d’un médecin extrêmement
jolie. Il en était amoureux à la folie. C’est le faible des vieillards de porter la passion à l’excès et d’être
jaloux. M. de Troy crut s’apercevoir que son hôte s’était pris d’amitié pour la jolie femme ; il ne put y
ÉVANOUISSEMENT d’ESTHER
tenir, et ne se possédant point, il manqua à son supérieur : il tint des discours qui furent entendus et
qui déplurent. Dès ce moment, sa perte fut résolue. 11 y avait du temps qu’il demandait son rappel :
c’était peut-être un jeu. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’amoureux comme il l’était, il eût été très piqué
si on l’eût pris au mot ; et que, ne recevant aucune réponse, il était persuadé que l’affaire était oubliée.
grandeur... deux tableaux, l’un une Préparation de bal ou mascarade, et l’autre un Retour de bal, tous deux peints à lalumière.
Ces deux tableaux avaient été faits pour M.Chauvelin, ministre, mais sa disgrâce empêcha de les lui faire parvenir. Ils sont
présentement chez M.***, marchand de vins, rue des Tournelles, et gravés par... Beauvarlet. Quelques autres tableaux de
modes, portraits, entre autres celui de M. et Mmo Peruchot, trésorier des Invalides, son père, son fils, tous deux dans le
même tableau; plusieurs autres tableaux dans l’apothicairerie des Petits-I’ères, dont il leur a fait présent.
« En 1734, il a fait pour les petits appartements du roi trois tableaux, l’un représentant un Déjeuner d’huîtres, où sont
plusieurs seigneurs habillés à la mode ; ce tableau est dans la salle à manger. Les deux autres sont un Rendez-vous de
chasse avec un déjeuner, et l’autre le Cerf aux abois.
« En 1735, il fit pour le duc de Lorraine, aujourd’hui empereur, quatre tableaux : l’un, Psyché qui découvre l’Amour,
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« M. de Marigny, ou comme on l’appelait alors, M. de Vandières, fit le voyage d’Italie dans le temps
du directorat de M. de Troy. Il fut logé dans le palais de France. M. de Troy le reçut avec toute la
distinction qui lui était due. Il y eut des fêtes données. Les pensionnaires firent les honneurs d’un bal
où la principale noblesse de Rome fut invitée, et M. de Vandières sut gré au directeur de toutes ces
attentions. Malheureusement, celui-ci avait pris pour maîtresse la femme d’un médecin extrêmement
jolie. Il en était amoureux à la folie. C’est le faible des vieillards de porter la passion à l’excès et d’être
jaloux. M. de Troy crut s’apercevoir que son hôte s’était pris d’amitié pour la jolie femme ; il ne put y
ÉVANOUISSEMENT d’ESTHER
tenir, et ne se possédant point, il manqua à son supérieur : il tint des discours qui furent entendus et
qui déplurent. Dès ce moment, sa perte fut résolue. 11 y avait du temps qu’il demandait son rappel :
c’était peut-être un jeu. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’amoureux comme il l’était, il eût été très piqué
si on l’eût pris au mot ; et que, ne recevant aucune réponse, il était persuadé que l’affaire était oubliée.
grandeur... deux tableaux, l’un une Préparation de bal ou mascarade, et l’autre un Retour de bal, tous deux peints à lalumière.
Ces deux tableaux avaient été faits pour M.Chauvelin, ministre, mais sa disgrâce empêcha de les lui faire parvenir. Ils sont
présentement chez M.***, marchand de vins, rue des Tournelles, et gravés par... Beauvarlet. Quelques autres tableaux de
modes, portraits, entre autres celui de M. et Mmo Peruchot, trésorier des Invalides, son père, son fils, tous deux dans le
même tableau; plusieurs autres tableaux dans l’apothicairerie des Petits-I’ères, dont il leur a fait présent.
« En 1734, il a fait pour les petits appartements du roi trois tableaux, l’un représentant un Déjeuner d’huîtres, où sont
plusieurs seigneurs habillés à la mode ; ce tableau est dans la salle à manger. Les deux autres sont un Rendez-vous de
chasse avec un déjeuner, et l’autre le Cerf aux abois.
« En 1735, il fit pour le duc de Lorraine, aujourd’hui empereur, quatre tableaux : l’un, Psyché qui découvre l’Amour,