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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles (École Francaise ; Band 2): École Francaise — Paris: Renouard, 1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.63680#0360
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8 ÉCOLE FRANÇAISE.
dans la partie mécanique du décor. Indépendamment des moyens ingénieux qu’il inventa pour figurer les
chutes d’eau et en imiter l’effet jusqu’à la plus parfaite illusion, il fut le premier, dit-on, qui composa des
tableaux susceptibles de plusieurs changements par l’effet de la lumière artificielle qu’on promène derrière
une toile, préparée avec des substances plus ou moins diaphanes. Ces principes ont servi de base à
l’établissement du Diorama, qui ne diffère des inventions de Loutherbourg que parce qu’on ne peut s’y passer
de la lumière naturelle. On doit au même peintre l’invention du théâtre mécanique et pittoresque dont les
premiers essais eurent lieu à Strasbourg, vers 1780. M. Pierre établit, sous l’Empire, un théâtre de ce genre à
Paris, qui excita au plus haut degré la curiosité publique. Il existe encore aujourd’hui au Palais-Royal. C’est
le théâtre immortel de Séraphin. Charles blanc.

WUMU HT

Loutherbourg nous a laissé de fort bons tableaux et de meil-
leures gravures à l’eau-forte. On remarque dans ces dernières
un effet agréable, un bon goût d’exécution, une grande facilité
dans le maniement de la pointe et beaucoup d’esprit et d’ori-
ginalité dans la composition.
Cet artiste a gravé nombre de planches, et depuis le pay-
sage sentimental jusqu’à la charge la plus comique, il a traité
tous les sujets. Nous trouvons dans son œuvre : Deux petits
cahiers de soldats dans le genre de Salvator Rosa, bien tour-
nés, bien campés dans leurs diverses attitudes , un Naufrage
dans le goût de Joseph Vernet ; une Vache et un Anon, l’ânon
mal peigné et bourru dans la manière de Karel Dujardin et de
Berghem, une Marine dans le sentiment de Bonaventure Peters,
une Mer hou leuse emprunté de Backhuysen, le tout d’une pointe
si vive, d’une exécution si franche, qu’on prendrait Louther-
bourg pour le devancier de ces maîtres. Mais là où il ne ressem-
ble à personne qu’à un artiste habile, maître de lui-même,
c’est dans les quatres paysages représentant les Quatre heures
du Jour ; c’est encore dans quatre autres belles eaux-fortes
désignées sous les titres : le Matin, le Midi, le Soir et la Nuit',
c’est aussi dans l’Orphée rustique, dans la Fraîche Matinée,
le Repos du Berger, l’Anier, gravure que nous avons repro-
duite, et à laquelle nous avons conservé jusqu’à son titre, qui
est aussi de l’invention de l’artiste; enfin, dans les Joueurs
d’échecs, les Travaux rustiques et le Sauvage du caveau des
Aveugles-, ces deux dernières imprimées en bistre.
L’œuvre de Loutherbourg comprend encore la famille du
Prince Joseph des Maronites, et comme l’œuvre se compose
en partie de caricatures, on se demande si ce ne sont pas des
personnages fantastiques ; au surplus, ils sont fort gravement
posés tous les quatre, le prince Joseph, son fils, qui fume tran-
quillement sa pipe, et leurs domestiques nonchalamment
assis.
Viennent ensuite : le Recueil de modes et habits galants de
différents pays. C’est d’abord un Jeune Normand qui fait
ses études. Sa salle d’étude est la cave de son père; son livre
est une bouteille ; un archinoble Espagnol se disposant à la
sieste; un Maigre Bourgmestre (gros comme un tonneau)
qui casse une croûte avant le dîner ; les Deux Milords qui
badinent (ils se boxent à se faire sauter la mâchoire) ; des
Ivrognes dans le goût de celui qui sert de tête à cette mono-
graphie ; un Bedeau rubicond, un Saltimbanque qui fait dan-
ser des chiens ; enfin une série de caricatures anglaises (m the
School for Wïves'), des hommes, des femmes, dans le goût des
Incroyables de Carie Vernet ; la plus comique de ces figures a
pour titre : From the Haymarket : c’est un dandy, un lion

musqué, poudré, dont la coiffure aux ailes de pigeon menace
le premier étage des maisons de Londres.
Les peintures de Loutherbourg ne sont pas de celles qui
prennent place dans les galeries nationales ; ce maître se
contente de briller dans les musées de province et les collec-
tions particulières, où il est encore assez rare.
Nous en trouvons deux à Dulwich-College, beau musée à
quelques milles de Londres— où se trouve aussi son portrait
par Gainsborough — représentant l’une et l’autre des paysages
avec animaux et figures ; une autre chez le riche banquier
anglais sir Thomas Baring, à sa campagne de Stratton. Ce
tableau est capital; il représente l’incendie de Londres en
1666. C’est un fort bon tableau, qui porte la date de 1797.
L’hôpital de Greenwich renferme aussi d’importantes marines
et batailles navales de ce maître.
Il se voit un ouvrage de cet artiste au Musée de Nantes,
représentant un Berger appuyé sur un Ane et des Moutons
dans un Paysage.
Les tableaux de Loutherbourg se sont rarement produits
dans les ventes publiques. Voici le résultat de nos recherches.
Vente de la Live de Jully, 1770. — Une bataille d’un
coloris chaud, 200 livres.
Vente de Dubarry, 1774.— Une Vue de Mer. 600 liv.
Vente Rolland, 17S0. — La, Partie de Campagne et les
Plaisirs champêtres, gravés par Mlle Goulet, 300 liv.
Vente Dubois, oifévre, 1784. — Une Vue de Mer par un
gros temps: à droite des rochers et une tour, un vaisseau
naufragé, 3,400 liv.
Vente de Mesnard de Lisle, 1802. -—Deux précieux des-
sins rehaussés de blanc. — Une Marche d’animaux au clair
de lune et un Intérieur d’écurie éclairée par une lanterne,
370 francs.
Vente Clos, 1812. — Un Gros de Cavalerie prêta attaquer
un village, 350 francs.
Vente Saint-Victor, 1823.— Un Four à chaux, gravé pai
Delaunay, 100francs. UnPaysage, forme ovale, orné défigurés
et d’animaux, 150 francs.
Vente duchesse de Raguse, 1857.— Le Départ: une nom-
breuse société monte dans un canot pour rejoindre un grand
navire qu’on aperçoit en pleine mer. Ce tableau, dit le Catalo-
gue, est digne de Vernet ; 793 francs.
Nous nous arrêtons là, parce que nous n’aurions à consta-
ter que des prix à peu près semblables.
Loutherbourg a quelquefois signé ses tableaux, notamment
ceux de Greenwich. Voici sa signature d’académicien.


PARIS. — IMPRIMERIE POITEVIN, RUE UAK1ETTE, 2 ET 4.
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