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https://doi.org/10.11588/diglit.22057#0110
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. VI.
CHAPITRE XV.
Elévation de la façade du Louvre, oppofee à celle dont nous venons
de parler. Planche XVIII.
CETTE façade eft couronnée par un Attique qui, félon toute apparence, lera Château du
confervé & préféré au troifieme Ordre dont nous venons de parler, non-feulement Louv,t
parce que cet Attique eft déjà exécuté dans les fept douzièmes du pourtour de la cour,
& qu’il n’y a qu’environ les quatre douzièmes du troifieme Ordre d’élevés 5 mais parce
que ce dernier n’ayant jamais été couvert, il faudrait détruire près des deux tiers de fa
hauteur aétuelle pour le rétablir à neuf; dépenfe conlidérable, mais qui cependant
n’égaleroit peut-être pas celle qu’exigera la continuité de cet Attique, fi l’on fe déter-
mine à lui conferver la richeffe qui 1e voit marquée ici; richeffe d’ailleurs outrée,
& dont la profufton des ornemens & leur proportion gigantefque fembleroit exiger
qu’en perfeéfionnant ce Bâtiment, on en fupprimât la plus grande partie, aufti-bien
que les frontons circulaires, (non-feulement de hauteur & de largeur diffemblables)
mais encore dont la forme en général eft vicieufe & femble affaiffer les avant-corps de
ce petit étage, dont la totalité eft déjà affez écrafée par la hauteur des combles; autant
de défeéluofités que le troifieme Ordre détruirait; & dont l’ordonnance d’ailleurs ferait
plus conforme à la bonne Architeéfure : les combles apparens, dans la décoration d’un
Palais, font contraires à la bienféance, comme nous l’avons déjà dit ailleurs.
Cet Attique, ainft que toute la décoration des avant-corps de cette façade, a été
commencé en 1528, fous le régné de Henry II, & fur les defleins de Pierre Lefcot (u). Il
y a cependant toute apparence que la Sculpture de l’Attique a été faite dans un tems
différent que celle des Ordres de deffous; celle-ci eft d’une beauté d’exécution qui n’a
pas peu contribué à la réputation que s’eft acquis cet Edifice; celle de l’Attique au
contraire eft beaucoup moins belle, & d’ailleurs d’une proportion fi coloflale, comparée
avec la légèreté de l’Architeéfure, que cet exemple ne doit être cité que pour être évité
à l’avenir; parce qu’il eft effentiel de conferver non-feulement un rapport exaéf entre
la Sculpture & l’Architeéfure, mais encore d’éviter dans toutes les occafions l’abus de
placer trop d’ornemens dans la décoration des façades, lefquels bien loin d’embellir
l’Architeéfure, l’accablent & l’empêchent de faire fon effet, celle-ci devant avoir le pas
& commander à toutes les autres parties du Bâtiment.
Nous ne parlerons point ici des deux étages inférieurs, ils différent trop peu des
deux Ordres de la façade précédente. Nous remarquerons feulement que le grand avant-
corps du milieu, qui a été achevé fur les deffeins de Le Mercier-, ayant été affujetti pour
les deux Ordres d’en-bas à l’ordonnance élevée par Pierre Lefcot, & que Le Mercier ayant
voulu faire prééminer cet avant-corps, il a non-feulement élevé au-deffus de l’Attique
une baluftrade d’une hauteur fort confidérable, mais encore il a placé au-deffus un
Ordre Cariatyde d’une proportion gigantefque, égalant à peu de chofes près les
(u) Nous avons promis dans le volume précédent, page 7.
note (a), de parler de cet Architeéte; nous efpérions alors
apprendre quelque choie d’intéreffant touchant ce célébré Ar-
tifte, mais quelque recherche que nous ayons pu faire à cet
égard, nous nous trouvons réduit à fçavoir feulement qu’il fut
furnommé l’Abbé de Clagny, félon Brice, Ptgagniol, &c. & Abbé
deLagny, félon Moreri, édition de 1732, qui le qualifie auffi de
fur-intendant des Bâtimens du Roy François I, (titre qu’on
donnoit alors aux Gouverneurs des Châteaux ou Maifons
Royales); cependant il n’eft pas queftion de cet Abbé à l’Ab-
baye de S. Germain des Prés; ce qui contredit Moreri. Nous
apprenons encore dans Florent Le Comte, qui appelle aufli cet
Architecte Pieire Lefcot, Abbé de Clagny, qu’il étoit né à Paris
en 1 j 18, originaire d’une famille qui s’étoit diflinguée dans la
Robbe; qu’il a donné les deffeins de la falle des Antiques du
Louvre, & d’une partie de la grande galerie de ce Palais; qu il
a auffi donné ceux de la fontaine des SS. Innocents, & qu enfin
cet homme habile mourut en 1578, âgé de 60 ans.
IV.
9
CHAPITRE XV.
Elévation de la façade du Louvre, oppofee à celle dont nous venons
de parler. Planche XVIII.
CETTE façade eft couronnée par un Attique qui, félon toute apparence, lera Château du
confervé & préféré au troifieme Ordre dont nous venons de parler, non-feulement Louv,t
parce que cet Attique eft déjà exécuté dans les fept douzièmes du pourtour de la cour,
& qu’il n’y a qu’environ les quatre douzièmes du troifieme Ordre d’élevés 5 mais parce
que ce dernier n’ayant jamais été couvert, il faudrait détruire près des deux tiers de fa
hauteur aétuelle pour le rétablir à neuf; dépenfe conlidérable, mais qui cependant
n’égaleroit peut-être pas celle qu’exigera la continuité de cet Attique, fi l’on fe déter-
mine à lui conferver la richeffe qui 1e voit marquée ici; richeffe d’ailleurs outrée,
& dont la profufton des ornemens & leur proportion gigantefque fembleroit exiger
qu’en perfeéfionnant ce Bâtiment, on en fupprimât la plus grande partie, aufti-bien
que les frontons circulaires, (non-feulement de hauteur & de largeur diffemblables)
mais encore dont la forme en général eft vicieufe & femble affaiffer les avant-corps de
ce petit étage, dont la totalité eft déjà affez écrafée par la hauteur des combles; autant
de défeéluofités que le troifieme Ordre détruirait; & dont l’ordonnance d’ailleurs ferait
plus conforme à la bonne Architeéfure : les combles apparens, dans la décoration d’un
Palais, font contraires à la bienféance, comme nous l’avons déjà dit ailleurs.
Cet Attique, ainft que toute la décoration des avant-corps de cette façade, a été
commencé en 1528, fous le régné de Henry II, & fur les defleins de Pierre Lefcot (u). Il
y a cependant toute apparence que la Sculpture de l’Attique a été faite dans un tems
différent que celle des Ordres de deffous; celle-ci eft d’une beauté d’exécution qui n’a
pas peu contribué à la réputation que s’eft acquis cet Edifice; celle de l’Attique au
contraire eft beaucoup moins belle, & d’ailleurs d’une proportion fi coloflale, comparée
avec la légèreté de l’Architeéfure, que cet exemple ne doit être cité que pour être évité
à l’avenir; parce qu’il eft effentiel de conferver non-feulement un rapport exaéf entre
la Sculpture & l’Architeéfure, mais encore d’éviter dans toutes les occafions l’abus de
placer trop d’ornemens dans la décoration des façades, lefquels bien loin d’embellir
l’Architeéfure, l’accablent & l’empêchent de faire fon effet, celle-ci devant avoir le pas
& commander à toutes les autres parties du Bâtiment.
Nous ne parlerons point ici des deux étages inférieurs, ils différent trop peu des
deux Ordres de la façade précédente. Nous remarquerons feulement que le grand avant-
corps du milieu, qui a été achevé fur les deffeins de Le Mercier-, ayant été affujetti pour
les deux Ordres d’en-bas à l’ordonnance élevée par Pierre Lefcot, & que Le Mercier ayant
voulu faire prééminer cet avant-corps, il a non-feulement élevé au-deffus de l’Attique
une baluftrade d’une hauteur fort confidérable, mais encore il a placé au-deffus un
Ordre Cariatyde d’une proportion gigantefque, égalant à peu de chofes près les
(u) Nous avons promis dans le volume précédent, page 7.
note (a), de parler de cet Architeéte; nous efpérions alors
apprendre quelque choie d’intéreffant touchant ce célébré Ar-
tifte, mais quelque recherche que nous ayons pu faire à cet
égard, nous nous trouvons réduit à fçavoir feulement qu’il fut
furnommé l’Abbé de Clagny, félon Brice, Ptgagniol, &c. & Abbé
deLagny, félon Moreri, édition de 1732, qui le qualifie auffi de
fur-intendant des Bâtimens du Roy François I, (titre qu’on
donnoit alors aux Gouverneurs des Châteaux ou Maifons
Royales); cependant il n’eft pas queftion de cet Abbé à l’Ab-
baye de S. Germain des Prés; ce qui contredit Moreri. Nous
apprenons encore dans Florent Le Comte, qui appelle aufli cet
Architecte Pieire Lefcot, Abbé de Clagny, qu’il étoit né à Paris
en 1 j 18, originaire d’une famille qui s’étoit diflinguée dans la
Robbe; qu’il a donné les deffeins de la falle des Antiques du
Louvre, & d’une partie de la grande galerie de ce Palais; qu il
a auffi donné ceux de la fontaine des SS. Innocents, & qu enfin
cet homme habile mourut en 1578, âgé de 60 ans.
IV.
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