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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0012
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(4)
de cette ile. D'abord, flottante au gré des vents, elle n'est fixée que pour offrir à la malheureuse
Latone un asile que le reste de la terre lui refuse. Diane et Apollon y reçoivent le jour : on y
élève des temples, et la voilà consacrée pour toujours par un culte universel. Les habitants des
îles qui l'entourent, et que pour cela on appelle Cyclades, contribuèrent à sa célébrité par
l'usage d'y envoyer des offrandes, des chœurs de vierges, et de s'y rendre en foule à des assemblées
solennelles.

Délos fut d'abord gouvernée par des rois qui réunissaient le sacerdoce à l'empire. Dans la suite elle
tomba au pouvoir des Athéniens, qui, après y avoir établi un sénat, la purifièrent pendant la
guerre du Péloponèse de tout ce qu'elle avait de profane. Tant qu'ils l'avaient possédée, ils y avaient
soigné avec une égale attention les affaires du commerce et de la religion. Mais les généraux de
Mithridate y étant descendus, la ravagèrent entièrement, et les Romains, quand elle fut évacuée par
les troupes du roi, ne prirent qu'une île dévastée.

La ville de Délos, bâtie de granit et de marbre, était ornée d'un théâtre, d'un portique, d'un
bassin pour représenter les combats de mer, d'un gymnase, et d'une prodigieuse quantité d'autels,
dont la plupart lui furent donnés par Antiochus Epiphane, roi de Syrie.

Le temple, qui se trouvait à l'entrée de la ville, n'était éloigné du rivage que d'environ cent pas.
Ce fut Erisichton, fils de Cécrops, qui en jeta les premiers fondements, et les divers États de la
Grèce concoururent à l'embellir. La statue d'Apollon est restée plus célèbre par son ancienneté que
par la délicatesse du travail. D'une main, le dieu tenait son arc; de l'autre, pour montrer que
la musique lui doit son origine, il soutenait les trois Grâces, représentées, la première avec une
lyre, la seconde avec des flûtes, la troisième avec un chalumeau.

Auprès de la statue était un autel, qui passait pour une des merveilles du monde : ce n'était ni
l'or, ni le marbre qu'on y admirait; car il n'était composé que de cornes d'animaux, pliées avec effort,
et entrelacées avec art, sans aucun ciment.

Le gymnase était en granit, ou pierre du pays : le granit se tirait du mont Cynthus.

A cent pieds du gymnase, un bassin ovale de 289 pieds de long sur 200 de large, entouré d'une
muraille haute d'environ 4 pieds, presque toute revêtue d'un ciment fort épais, et propre à retenir
l'eau qui arrivait par un canal d'un pied et demi de large, venant de la mer. Ce bassin ne pouvait
servir qu'à donner à Délos des représentations navales. (Voyez page 5.)

On comptait environ 240 pas du bassin ovale au temple d'Apollon.

Puis, un hippodrome; le portique de Denys Eutychès, et celui de Philippe, roi de Macédoine.

A 3oo pas du portique de Philippe, à gauche, sur le penchant d'une colline, se trouvait le théâtre;
il était de marbre à gros quartiers, coupés de différentes manières, mais avec peu de pièces carrées.
Son diamètre, en comptant l'épaisseur des degrés, était de 25o pieds, et sa circonférence de 5oo.
Le pavé était de mosaïque.

A 40 pas de l'ouverture du théâtre, se trouvait une construction de cent pas de long sur vingt-trois
pieds de large ; elle était divisée en neuf parties.

En montant, on arrivait au Cynthus; des degrés de marbre conduisaient sur le sommet, où était
une citadelle (âx.po-7ra>.iç), qui dominait toute la ville '. (Voyez page 5.)

Il est difficile de se figurer une confusion pareille à celle des ruines de Délos ; de tous les
monuments il reste des débris, et il n'en est pas un peut-être, excepté le théâtre, dont on puisse
déterminer avec exactitude la forme et la destination; et cela, parce que ces précieux marbres ont
été longtemps les carrières où se fournissaient les fabricants de chaux. Tout ce que nous pourrons
faire ici se bornera donc à en suivre les vestiges, et à donner quelques détails sur l'ordre dans lequel
on les trouve.

Sur les rochers de granit qui forment cette partie de l'île, on trouve une plate-forme carrée, au
milieu de laquelle est une fontaine, avec un bassin, entouré en partie par une construction irrégulière,
et où l'on descend au moyen de pierres saillantes, formant l'escalier : les habitants disent que l'eau de
cette fontaine vient du Nil. A peu de distance, des restes de murs, et un autel antique en marbre, nu et
sans inscription; et plus loin encore, d'autres murs, un autre autel semblable, et beaucoup de morceaux

Strabon. — Pausanias. — Tournefort. — Choiseuil-Gouffier. — Barthélémy.
 
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