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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0019
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PARRIA (PAROS).

Bâtie sur un terrain uni en avant de montagnes élevées et cultivées jusqu'aux deux tiers de leur
hauteur, et formant amphithéâtre derrière , cette ville est loin d'avoir un aspect riant. Cependant
l'intérieur est assez agréable. Les rues sont plus larges que celles de Naxie, et les maisons bien bâties,
mais à moitié désertes, à cause du mauvais air qui vient des marais du nord, et qui occasionne de
nombreuses fièvres. On y voit les ruines d'une église du moyen âge, c'est-à-dire les fragments antiques
avec lesquels elle a été construite, tels que des architraves, des corniches et des fûts de colonnes; mais
tout cela n'est que d'un intérêt très - médiocre, excepté cependant quelques oves, deux fragments
d'inscriptions, et de beaux morceaux de marbre qui formaient le chambranle d'une très-grande porte.

La cathédrale du rit grec, située au nord de Parkia, mérite d'être visitée: elle est précédée d'un
cloître célèbre dans le pays : l'intérieur en est richement orné, et ressemble, en petit, aux basiliques
de Mont-Réal et de Palerme en Sicile; d'un côté sont des fonts baptismaux, et de l'autre une petite
église fort ancienne : il y a dans toutes ces constructions des fragments de marbre venant de monu-
ments antiques, et qui ont été employés comme matériaux.

Les marbres de Paros sont trop célèbres pour que nous ne fussions pas curieux de visiter les carrières
qui les ont fournis à tant de chefs-d'œuvre. Nous nous dirigeâmes au nord-ouest par des plaines et
des montagnes que les habitants cultivent avec grand soin, vers une aiitre montagne au sommet de
laquelle est un petit couvent habité par une pauvre famille et un religieux. C'est celui-ci qui conduit
les voyageurs aux carrières , et qui fournit tout ce qui est nécessaire pour se guider dans ces souterrains.

A i5 minutes du couvent, en descendant vers le nord, on trouve la première carrière, dont l'ouver-
ture est tournée à l'ouest, sur le versant d'une montagne. L'entrée, d'abord spacieuse, va toujours
en se rétrécissant, jusqu'à ce que le passage ne laisse plus que la hauteur nécessaire pour s'y glisser
à plat ventre. Après avoir ainsi rampé, car c'est le mot, pendant une cinquantaine de pas, on rencontre
enfin un espace assez grand qui forme le fond de la carrière. Les traces des tailles laissées par les
anciennes exploitations paraissent encore toutes récentes, et cependant ou ne sache pas que, depuis
les beaux temps de l'antiquité, il ait jamais été extrait de marbre de ces carrières, et on a peine même à
concevoir aujourd'hui comment elles ont pu être exploitées, et comment aussi elles ont pu être
comblées comme elles le sont.

A 10 minutes de la première carrière, il y en a une autre, dont l'ouverture est au sud-ouest. A
gauche de l'entrée, on trouve un bas-relief sculpté sur place et dans le roc : il paraît avoir été fait pour
un sarcophage; quoique le travail en soit très-mauvais, on voit cependant autour la marque des efforts
que firent, dit-on, des Anglais pour le détacher et l'emporter. Comme, pour pénétrer dans cette carrière,
ainsi que dans une troisième, où nous savions pourtant qu'il y avait un autre bas-relief, il aurait fallu
nous traîner encore à plat ventre, comme nous l'avions fait dans la première, nous renonçâmes à les
visiter et nous revînmes à la ville, nous contentant d'emporter des échantillons de ce beau marbre.

ANTIPAROS, SA GROTTE.

Antiparos, comme l'indique son nom, est située auprès et à l'opposite de Paros. Nous savions bien
que nous ne trouverions dans cette île aucun monument d'art. Ce qui nous détermina donc à en faire le
voyage, c'est la grotte naturelle qu'on y voit, et qui est célèbre dans toute la Grèce.

Nous débarquâmes sur le rivage d'Antiparos, à deux milles environ au-dessous du village. De là nous
nous dirigeâmes par les montagnes ; et après une heure de marche nous étions devant la grotte.
L'ouverture en est tout à fait pittoresque et regarde le sud. On pénètre dans l'intérieur par une descente
difficile et longue, au moyen de cordes et d'échelles, que l'on trouve à Paros, chez le consul français.
Parmi les passages frayés, les uns sont à pic, et hauts de 3 ou 4 mètres; les autres, qui vont en pente,
sont suspendus au-dessus de profondeurs immenses, de sorte que si quelqu'un avait le malheur de
lâcher la corde qui sert à la fois de guide et de soutien dans cette route périlleuse, son corps irait se
briser contre les rochers de marbre qui forment le fond de la grotte. La lumière que jettent les torches
 
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