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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0023
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SUNIUM.

Sunium n'était pas compris dans les lieux célèbres que nous avions à explorer ; nous devions
seulement nous borner à visiter tout le territoire rendu aux Grecs par notre armée expéditionnaire.
L'Attique elle-même, encore occupée par les Turcs lors de notre séjour en Orient, ne pouvait être
soumise à nos investigations, puisqu'un décret du sénat grec en interdisait l'approche à ses bâtiments.
Cependant comment résister aux désirs de visiter une aussi belle ruine que celle qui décore si
majestueusement, l'extrémité sud de cette antique province ? comment renoncer à la pensée de joindre
aux nombreux matériaux que nous avions déjà recueillis, un travail sur ce beau monument ? Il fallut
donc surmonter les difficultés qui se présentaient, et malgré la répugnance de notre capitaine grec,
commandant la petite goélette que nous montions, à s'approcher du rivage, nous le forçâmes plusieurs
fois à mettre en panne : ce qui nous permit de rester en vue de la côte pendant tout le temps
nécessaire à l'exécution de nos opérations; quatorze heures avaient été employées pour franchir
la distance qui sépare Milo de Sunium. L'embarcation qui nous conduisait à terre le soir et le matin
(car il eût été très-imprudent de ne point rester à bord pendant la nuit), abordait sur la partie ouest
de la côte, vers l'endroit où les terres s'abaissent presque au niveau de la mer, et, pendant nos
différentes excursions, nous fûmes assez heureux pour qu'aucune ronde de soldats turcs chargés de
garder cette côte ne vînt interrompre nos explorations. Néanmoins, il faut le dire, cette nécessité de
nous tenir continuellement sur nos gardes, nous empêcha de nous avancer au delà du fond de la
baie qui servait de port à l'ancien bourg de Sunium, et de pouvoir nous livrer avec sécurité à toutes
les recherches que mérite le riche terrain qui avoisine ce célèbre promontoire. Cette circonstance
nous oblige donc à renvoyer ceux de nos lecteurs qui voudraient étudier avec plus de détail cette
portion de l'Attique, ainsi que celle que nous n'avons pu explorer, aux différents auteurs qui, plus
favorisés que nous, ont pu visiter cette terre si intéressante à une époque où les voyageurs la
parcouraient sans danger. Parmi les ouvrages à consulter, nous citerons plus particulièrement celui
de sir Edward Dodwell, dans lequel les parties historique et topographique de Sunium et de ses
environs ont été traitées de la manière la plus complète.

Presque tous les auteurs anciens ont parlé du promontoire et du bourg de Sunium; mais les
renseignements qu'ils donnent à cet égard sont si peu étendus, qu'ils n'offrent que peu de secours
pour expliquer ce que le temps a détruit et ce que le temps et les peuples ont épargné. Pausanias,
que nous avons presque toujours l'habitude de citer textuellement, ne dit que peu de mots sur
Sunium : il paraît ne pas y avoir débarqué; seulement il aurait vu les ruines du temple en se dirigeant
vers le Pirée '.

Les voyageurs delà Guilletière, le Roi et Chandler2, quoique plus minutieux que les auteurs anciens,
pour ce qui regarde le temple, sont encore bien avares des détails qui nous seraient si nécessaires,
et c'est seulement à l'abbé Fourmont3, qui a précédé ces deux derniers, que nous devons les premiers
documents sur les sculptures de ce beau temple dont nous allons bientôt nous occuper. Les deux
voyageurs que nous citons plus haut, et qui ont écrit après lui, ont ajouté peu de chose à ce qu'il
nous avait appris; et si, dans cette partie de leur narration concernant le temple, ils ne s'accordent
pas entièrement avec leurs deux prédécesseurs, ce n'est que sur le nombre toujours décroissant des
colonnes qui doivent un jour disparaître entièrement.

Le promontoire de Sunium, appelé maintenant Cap Colonne, était sacré du temps d'Homère.
Ménélas, à son retour de Troie, y fit inhumer son pilote Phrontis4. C'est une des plus belles positions
de la Grèce : dominant majestueusement la mer, il est escarpé de toutes parts, excepté du côté des
terres. Vers le nord-ouest se trouve la longue chaîne du Laurium, qui va se joindre à l'Hymette dans
la direction de la campagne d'Athènes à 'une dizaine de lieues de là.

1 Pausanias, liv. I, chap. i.

2 De la Guilletière Athènes, anc. etmod., liv. I, p. 86. — Le Roy, Mon. de la Grèce, chap. XV, p. ij. — Chandler, Voy. en Grèce,
t. II, p. 291.

3 Fourmont (Journal manuscrit de la bibliothèque royale de Paris).

4 Odyssée, 3, v. 278.

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