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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0057
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( 49 )

Après avoir passé devant deux kans, au sortir de la forêt, nous descendîmes par un chemin pavé,
ayant, à notre droite, le village de Calcani qui se détachait sur la campagne de Pétalidi, et à notre
gauche, le lit d'un torrent. Plusieurs cours d'eau, deux fleuves, le Vélica et le Gigiori, furent successi-
vement traversés avant notre arrivée à Nisi. (Voyez la description de cette ville, Ier vol. pag. 18.)

La route qui conduit de Nisi à Calamata est à l'E. ; des haies de nopals en bordent les côtés. En la
suivant nous atteignîmes les rives du Pamisus et le village d'Asprocoma, placé sur une colline entourée
de nopals. La route, continuant dans un bois d'oliviers, mène aux bords d'un torrent, de l'autre côté
duquel est la ville de Calamata, qui paraît avoir remplacé l'ancien bourg de Calamé dont Pausanias fait
mention '.

Calamata est une ville petite mais bien bâtie. Des nopals et des oliviers ombragent ses maisons. Une
citadelle, dont la construction date du moyen âge, domine et défend la ville. On y trouve des jardins
plantés d'orangers ; on y voit aussi trois ou quatre petites églises, assez remarquables en ce que le style
de l'architecture qui les décore a de l'analogie avec celui de la renaissance en Italie. On prétend qu'à une
heure de Calamata, sur la route de Kitriœs, sont des bains romains. C'est en vain que nous les avons
cherchés. Avant de visiter la ville, nous nous rendîmes chez un frère de Piètro bey, chef du Magne,
afin d'avoir de lui quelques renseignements sur le pays dangereux dans lequel nous allions nous en-
gager. Le bey nous fit un bon accueil, assura que nous voyagerions en sécurité, et nous donna une
lettre pour un de ses frères qui se trouvait alors dans le Magne *.

ROUTE DE CALAMATA AU CAP MATAPAN (TÉNARE).

Une route bordée de haies de nopals et se dirigeant vers l'E. conduit de Calamata à Scardamoula.
Le pays qui s'étend entre ces deux bourgs est arrosé par des ruisseaux et par des torrents, et entre-
coupé de ravins. Après une demi-heure de marche environ, on arrive au pied d'une haute montagne
entourée de terrains soutenus par de petits murs qui forment espaliers ; près de là s'élève une muraille
de défense au devant d'un ravin profond; elle s'étend jusqu'à la partie inaccessible de la montagne.
Jamais les Turcs n'ont franchi cette barrière, et dans une bataille qu'ils livrèrent en cet endroit contre
les Maniâtes, ils perdirent trois mille hommes en très-peu de temps.

L'aspect du pays est sauvage : des ravins multipliés, des rochers couverts de buissons, des montagnes
presque partout d'un difficile accès ne laissent à la culture que de rares espaces. Les habitants luttent
contre l'aridité du sol : ils recherchent la terre végétale, l'amassent et la transportent au pied des
montagnes, où ils l'accumulent et la soutiennent avec des murs de pierre. Ils.ne trouvent à l'aide
de tant de travaux pénibles que des moyens de culture insuffisants. Aussi les habitations ne
paraissent-elles que de loin à loin et les villages sont-ils rares. Des châteaux forts, dont le caractère
sévère semble être en harmonie avec l'a prêté de la campagne, arrêtent seuls l'attention du voyageur.

Quelque triste que soit l'aspect du pays, il est cependant un lieu qui offre de grandes beautés
naturelles. C'est un passage resserré entre des rochers baignés par un torrent, et sur le sommet
desquels s'élève une chapelle. Près de là on découvre un joli village, Cambos, renfermant plusieurs
églises. Des cyprès entourent de leur feuillage les maisons et les églises. A droite, sur une montagne,
on aperçoit un autre village, Varousa; il est défendu par un château dont les murs reposent sur les
restes d'une enceinte de ville cyclopéenne.

Rien de remarquable jusqu'au bourg de Scardamoula, situé sur un rocher peu élevé. Les maisons
y sont bien bâties, et quelques-unes d'entre elles sont flanquées de tours crénelées ; à l'est de Scarda-

' Pausanias, liv. IV, ch. XXXI.

DISTANCE DE MODON A CALAMATA.

En quittant Modon à 35 minutes de marche vers l'E. on voit, à droite de la route, Gravatigni, village ruiné. A 27 m., on gagne le haut
d'une montagne. A 45 m., on arrive dans une plaine; à gauche est une maison en ruine, à droite, sur un coteau, est situé le village de
Kinigon. A 33 m., restes de route pavée. A 27 m., on traverse un torrent. A 3o m., on parvient à la route de Navarin; à gauche, dans
l'éloignement, s'aperçoit une cascade : près de la route existe une partie de l'aqueduc de Navarin. A 3o m., on arrive à la fontaine Goubê,
placée au pied du mont Pilaw. A 18 ni., on traverse un torrent. A 57 m., une ruine moderne, sur la gauche dans la forêt de Goubê.
A 3o m., un village ruiné et une citerne. A 4i m., un kan. A 4" m., une descente pavée; à droite, sur une hauteur, Calcani, village,
et au delà, la campagne de Pétalidi. A 38 m., une chapelle eu ruine, sur la gauche. A 52 m., on traverse le Gigiori, fleuve. A 1 h. i3 m.,
plaine immergée où l'on cultive le maïs. A 25 m., on traverse le village d'Asprocoma. A 5om., ou entre à Calamata.

Total de la distance, 10 h. 51 m.

T. III. 25
 
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