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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0059
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(5. )

du château, qu'une femme parut à une croisée : elle ne voulut pas consentir à nous laisser entrer.
Son mari étant venu pour nous reconnaître, ne nous introduisit qu'après beaucoup de questions et de
longs pourparlers, dans le pyrgos, où tout semblait annoncer la défiance comme aussi l'humeur guerrière
de ses habitants.

A deux heures de.marche du pyrgos, en allant vers le S. à travers un pays qui renferme un assez
grand nombre de villages, on voit sur un rocher un bas-relief antique, mais de mauvaise compo-
sition, représentant une figure d'homme nu à peine reconnaissable. Non loin du rocher se trouve
une grande excavation ou fondrière presque circulaire dont le diamètre est d'environ cinquante pas et
la profondeur de soixante. Le fond de ce précipice est planté d'arbres. Vers le S.-E. on remarque,
dans le roc de marbre qui forme le sol de tout le Magne, une cavité dont on n'a point sondé la
profondeur et que les habitants pensent être de niveau avec la surface de la mer.

De ce point on descend vers le fond d'un golfe formé en partie par une presqu'île qui tient au cap
Grosso. A l'extrémité de la presqu'île existent les ruines d'une forteresse, parmi lesquelles notre
guide nous assura qu'il restait debout une colonne avec inscription.

A Stavri, village situé sur le plateau formé par l'isthme du cap Grosso, nous apprenons que les
habitants de la campagne sont en guerre, et sur la demande des causes de cette guerre il nous est
répondu naïvement que le diable seul a fait, tout le mal. A Réria, autre village, se voient plusieurs
citernes antiques et une église décorée de quelques fragments de sculpture qui datent du temps du
moyen âge. Un peu plus loin sont les deux cimes du cap Grosso, toutes deux défendues par une cita-
delle entourée d'enceintes semblables à celles des anciens. Dans la campagne voisine, presque entière-
ment recouverte de marbre, s'élèvent plusieurs tours bâties pour la défense du pays.

Près de là est Riparissi, village renfermant quelques antiquités. Nous nous dirigions vers ce lieu,
quand cinq ou six habitants arrêtèrent notre marche et. nous empêchèrent d'avancer plus loin. L'un
d'eux, se donnant pour chef de la contrée, possesseur des antiquités de Riparissi, maître d'Alika,
nous déclara que seul il gouvernait le pays, ajoutant qu'il fallait lui remettre cent piastres si nous
voulions visiter Riparissi. Sur le refus du guide et le nôtre, le chef des voleurs nous menaça de faire
sonner les cloches pour assembler tous les habitants, et avec eux nous dépouiller de ce que nous
possédions. La résistance eût été vaine dans un pays où les lois sont sans vigueur. Il fallut donc capi-
tuler, et notre guide, en faisant entendre que ce serait s'exposer beaucoup s'il nous était fait le
moindre mal, nous tira d'affaire moyennant une rétribution de quinze francs payés d'avance. Alors
seulement il nous fut permis de nous rendre sur l'emplacement de Riparissi.

Les antiquités qui s'y trouvent sont d'un faible intérêt. Elles consistent principalement en des
piédestaux portant des inscriptions. Tous ces .piédestaux sont semblables et leurs profils sont d'un
style grossier. On voit encore à Riparissi trois chapelles où l'on reconnaît des inscriptions. L'une de
ces chapelles est terminée par un cul de four de construction romaine du temps de la décadence, décoré
d'inscriptions et de fragments datant du moyen âge.

En deux heures de marche, à travers un pays hérissé d'énormes rochers qui couvrent la route
et dont les formes affectent en certains endroits un désordre d'un aspect effrayant, on parvient au
monastère dominantPorto-Quaglio. Vers le S. E. on aperçoit l'île Cérigo, l'ancienne Cythère; à l'E. le
cap Malia, et au S. le cap Matapan ou Ténare, auquel on arrive après une heure de marche *.

* DISTANCE DE CALAMATA AU CAV MATAPAM (tÉNARe).

A 58 minutes de marche de Calamata, en se dirigeant vers l'E., on voit au pied d'une haute montagne des terrains soutenus par de petits
murs qui forment espaliers. A 19m., un ravin le long duquel est une muraille de défense. A 2 h. 18 m., un passage très-beau et pittoresque.
A 46 m., on aperçoit Cambos, joli village, et Varousa, autre village. A 2 h. 2 m., vue de Scardamoula et de toute la côte jusqu'au cap
Grosso. A 1 h. 34 m., on gravit un rocher sur lequel est situé Scardamoula. A 1 h. 27 m., un petit port formé par une presqu'île appelée
pointe Stupar. A l\i m., une chapelle où sont quelques débris d'antiquités. A 36 m., on voit Pyrgos, village assez considérable. A 1 h. 32 m.,
on se trouve au milieu du village de Dosona. A 10 m., le village de Platsa. A 3g m., une belle fontaine. A 2 h. 49 m., une ruine
moderne. A 1 h., sur la droite, un petit lac. A 35 m., Vitylo, village construit sur le penchant d'un grand ravin. A 43 m., inscription
antique gravée sur un rocher. A 35 m., le port de Tsimova. A 1 h., Tsimova, village considérable. A 1 h., le golfe de Dyro. A 48 m.,
le village de Pyrgos. A 3o m., tour et restes de murailles qui ressemblent à des constructions cyclopéennes. A 2 h., ou voit un mauvais
bas-relief, mais antique, sculpté sur une roche. A 17 m., presqu'île contenant les ruines d'une forteresse. A 55 m., des cavernes qui ont
servi d'habitations. A 1 h. 33 m., Kéria, village remarquable par une église où se trouvent des fragments de sculpture. A 2 h. 37 m.,
emplacement de Kiparissi. A 2 h. 22 m., on voit le cap Matapan. A 1 h. 3o m., on arrive à l'extrémité du cap.

Total de la distance, 33 h. 7 m.

t. 111. 26


 
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