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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0067
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(5g)

ROUTE PA.R MER D'ASTROS A NAUPLIE.-ROUTE DE NAUPLIE A ÉPIDAURE. -
TRAJET D'ËPIDAURE A ÉGINE ET A ATHÈNES.

Notre traversée d'Astros à Nauplie de Romanie ne se fit qua force de rames; à un vent presque
continuellement défavorable, phénomène assez rare dans la saison où nous naviguions en ces parages ',
succéda un calme profond qui s'étendit sur toute la mer. Cependant nous arrivâmes au port, dans
lequel nous ne pûmes débarquer qu'après les lentes formalités d'une visite sanitaire. Le général
Trézel était alors à Nauplie. Nous nous rendîmes chez lui, et l'ayant trouvé en compagnie de plusieurs
autres Français et d'un jeune Grec, la conversation roula entièrement sur des souvenirs de Paris.

Après un séjour de courte durée, nous allâmes visiter le président Capo-d'Istrias pour lui faire
nos adieux. Il nous accueillit fort bien, et nous apprit qu'il venait de recevoir une lettre de M. de
Polignac, dans laquelle ce dernier le priait de vouloir bien accorder sa bienveillance aux membres delà
commission scientifique qui devaient rester en Morée avec la brigade chargée du travail de la topographie.
Il nous parla d'une décoration qu'il se proposait de donner aux Français qui s'étaient distingués en
Grèce, et des embarras fâcheux que lui suscitaient de toutes parts les exigences ambitieuses d'un
grand nombre de chefs grecs, hommes dont le courage avait été utile au pays, il est vrai, pendant
la guerre, mais chez lesquels, pour la plupart, l'incapacité, l'esprit turbulent et le patriotisme peu
éclairé, étaient incompatibles avec l'exercice des emplois que le gouvernement grec aurait pu leur
confier, surtout alors qu'il s'agissait de tout créer, de tout organiser.

Ayant pris congé du président, nous allâmes sur la route de Tyrinthe, où nous vîmes toutes les
dames élégantes de la ville; la plupart étaient habillées à la française. L'arrivée du prince A. Hypsilantis,
dont nous occupions le logement, précipita notre départ, et le lendemain, dans l'intention de nous rendre
à Epidaure, nous sortîmes de Nauplie, en passant au pied du rocher sur lequel s'élève le fort de Palamède\

Lors de notre arrivée au port d'Ëpidaure, un brick de guerre français y était au mouillage : retenus
par un vent contraire, qui nous empêcha de nous embarquer immédiatement comme nous en avions
formé le projet, nous employâmes le temps qui restait à notre disposition à visiter une seconde fois
l'ancienne Epidaure, où aucune nouvelle antiquité ne s'offrit à nos recherches. Cependant un terrain
d'une forme circulaire, près duquel on reconnaît un fragment de gradin en pierre, fixa notre atten-
tion. Nous errions au milieu des ruines, quand un chasseur, accompagné de plusieurs personnes,
nous demanda si nous n'avions pas aperçu un oiseau se lever au devant de nous; sur notre réponse
négative, l'inconnu s'éloigna. Quelques instants après, nous apprîmes que ce chasseur était l'amiral
de Rigny, qui deux jours auparavant était venu à bord du brick, pour chasser dans les environs
d'Ëpidaure.

De retour au port, et sur la nouvelle que M. de Rigny devait repartir dans la journée pour
Égine, nous nous rendîmes à bord du brick pour demander notre passage au commandant; celui-ci
le remit à la volonté de l'amiral, qui ne fit aucune difficulté de nous recevoir. Dans un court entretien
que nous eûmes avec lui il nous dit qu'il n'approuvait pas l'expédition militaire de la Morée, pour
laquelle la France faisait d'inutiles sacrifices, à cause de l'ignorance et de la démoralisation des Grecs.
C'est en vain, ajoutait-il, qu'on voudrait établir l'ordre et fonder les bases d'une organisation sociale,
chez un peuple incapable d'apprécier le service qu'on veut lui rendre, dont l'intelligence s'est abrutie
par un long asservissement, et qui sera toujours prêt à rejeter le gouvernement auquel il devra un
bon état de choses, si dabord son existence, mise à l'abri de tout besoin, ne peut pas s'écouler
oisive et nonchalante.

Quoique le vent fût contraire, comme le brick était très-bon voilier, il put louvoyer, et après
avoir passé devant Methana et l'île d'Angistri, il alla mouiller, après cinq heures de traversée seu-
lement, dans la rade d'Égine, à côté du vaisseau amiral le Conquérant. Alors se trouvaient en rade
le vaisseau monté par l'amiral anglais Malcolm, deux autres bâtiments de la marine anglaise et un
petit brick français. En trente-cinq minutes on va du port à la ville d'Égine.

Mois de décembre.

Pour la route de Nauplie à Epidaure, voir

ol. II,

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