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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0073
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(65)

ROUTE D'ATHÈNES AU PIRÉE. - TRAJET DU PIRÉE A AMBELAKI, A LEPSINA (ELEUSIS),
A MËGARE ET A RALAMARI.— ROUTE DE RALAMAKI A CORINTHE.

Au sortir dAthènes nous primes la route du Pirée. Lorsqu'on est arrivé au port, on voit une
petite chapelle au milieu de laquelle se reconnaît un antefixe de tombeau antique. Le rivage est
couvert de restes de constructions qui formaient anciennement le port.

Des mules chargées de nos bagages avaient été conduites jusque-là par un Turc qui nous donna,
avant notre départ du Pirée, une nouvelle idée du caractère brutal de sa nation. Comme cet homme
exigeait huit piastres pour le louage de chacune de ses mules, nous refusâmes de lui accorder ce
prix exorbitant. Lui donner six piastres, c'était faire encore un acte de générosité. Le Turc toutefois,
ne voulant pas se rendre à cette transaction, nous menaça de nous faire arrêter par les soldats d'un
poste albanais placé dans le voisinage. Peu effrayés de sa menace, et ayant posé sur une pierre
l'argent qui lui était destiné, nous nous éloignions, quand un de nos domestiques, resté à quelques
pas derrière nous, et surpris par une attaque subite de notre conducteur qui se jetait à sa rencontre
un pistolet à la main, fut obligé de compléter la somme qu'il nous avait demandée.

Ayant levé l'ancre, nous partîmes pour Salamine. A droite sur le rivage on voit les ruines d'un
monument. Quelques minutes après on passe entre deux rochers surmontés de constructions, restes
d'une jetée qui fermait le port. Quand on a franchi le détroit formé par la petite ile de Psyltalie
et la terre ferme en se dirigeant vers Ambélaki, on laisse à gauche le promontoire Cynosura. Dans
ces parages naviguait alors une corvette russe montée par le président qui se rendait à Coulouri
pour en apaiser les habitants révoltés. On aborde au port d'Ambélaki sur les ruines d'une jetée
contiguë aux constructions considérables d'un port antique. Les habitants indiquent, comme les
ruines de Salamine, les débris d'une ville qui couvrent le penchant de l'île derrière ces constructions.
On y retrouve en effet de grandes parties de murs d'enceinte et des amas de décombres qui semblent
être les ruines de plusieurs monuments. Là cinquante cavaliers grecs environ, costumés diversement,
s'approchèrent devant nous du rivage de la mer : ils étaient précédés d'un étendard et ils marchaient
au son d'instruments guerriers.

Il faut à peu près une heure pour aller du port à Coulouri. La partie de l'île comprise entre cette
ville et le port est plate et aride. Des roches vives entièrement dépouillées recouvrent les montagnes
environnantes. Des insulaires, au nombre de mille au moins, se tenaient assis le long de la route,
attendant le retour de la cavalerie qui les avait quittés pour aller au-devant du président. La ville ou
le village de Coulouri s'élève sur une plage stérile. Au delà des montagnes ou rochers dépouillés qui
la dominent au nord, les habitants indiquent les ruines d'une ville qu'ils disent avoir été aussi
considérable que Salamine. Vis-à-vis la ville moderne de Coulouri, de l'autre côté du port, s'étend
aussi une autre plage. Elle est cultivée et bornée par des montagnes arides. Quelques coups de
canon tirés d'un bateau à vapeur annoncèrent l'arrivée du président. Il parut bientôt accompagné
d'un colonel français et escorté de tous les insulaires qui l'avaient attendu. Après s'être rendu à
l'église de Coulouri, il alla occuper une maison située près du port, pour y procéder au payement
de toutes les troupes qui n'avaient point reçu de solde depuis un an *.

Ayant quitté Coulouri pour nous rendre à Ambélaki où notre barque nous attendait, nous fîmes
voile de cet endroit pour Lepsina (Eleusis). Après un trajet de cinq heures contrarié par un vent
défavorable, nous mouillâmes en vue de cette ville.

Nous abordâmes à la côte vers l'E. de Lepsina. Une grande et belle plaine, prenant naissance au
rivage de la mer, se prolonge jusqu'au pied de hautes montagnes dépourvues de verdure, mais
bordées de plantations d'oliviers qui bornent l'horizon. En se dirigeant vers la ville, on trouve
plusieurs ruines du moyen âge ; et parmi les fragments dispersés çà et là se reconnaissent des
débris antiques. D'autres constructions du même temps détruites et renversées, au milieu desquelles

DISTANCE D AMRELAKI A COULOURI.

A 10 minutes, une citerne. A 5 m., une chapelle dans le fond d'une baie. A 5 m., le lit d'un ruisseau. A î5 m., à gauche, une
citerne. A 5 m., le rivage du fond du port de Coulouri. A 5 m., on entre dans Coulouri.
Total de la distance, 65 ni.

t. m. 33
 
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