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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: Les Burgmänner de Haguenau et la Burg des Hohenstaufen
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Burggrave, et ce titre est porté, en 1276, par Louis d’Arnsperg, dans un
document de litige entre le couvent de Kœnigsbrück et le village de Forst-
felden1. Dans les chartes émises bientôt après, on trouve, au nombre des
Burgmänner, les dynastes de Lichtenberg et de Fleckenstein, les nobles de
Dürckheim, Berstett, Wittersheim, Volz, Niedheimer, Gottesheim et Wangen,
de l’ordre des chevaliers; plusieurs habitaient dans l’enceinte du château,
d’autres dans ses dépendances immédiates. Bien plus tard, et tout en se
réservant le domaine suprême du château, l’empereur en confia la garde
au magistrat de la ville2.

Ils étaient chevaliers-nobles du sixième bouclier ou étendard, comme
on disait, et ce détail confirme leur origine militaire3 4. Ce fut, à la lettre,
une charge publique due au mérite qu’on avait acquis sur les champs de
bataille. Les titulaires devenaient possesseurs de fiefs castrensiens fondés
par l’empereur en cette intention. Le fief, d’abord personnel, devenait
bientôt héréditaire, et se perpétuait durant des siècles dans certaines
familles. Les immunités que les princes attachèrent à la charge étaient
considérables.

Leur service, comme gardiens et défenseurs du castel, fut bientôt aug-
menté. Il fallait aux habitants de la Burg et de la ville naissante une
organisation administrative et judiciaire ; les titulaires naturels pour ces
fonctions, l’empereur les trouva dans les rangs des nobles implantés à
Haguenau et en particulier dans les Burgmänner. L’échevinage n’était pas
établi encore, et les gardes-nobles du château durent former le premier
jury du tribunal de la Burg, le Gräthengericht. Le chef de l’administration
des domaines impériaux et de la ville, l’avoué impérial — advocatus ou
Vogt, et bientôt Landvogt — présidait également le plus ancien tribunal
de la ville, celui du perron de la chapelle palatine, ainsi appelé puisqu’il
siégeait en plein air à l’entrée de la basilique. Son premier président fut
l’empereur lui-même; quand il faisait sa résidence au château, il n’était
pas rare de le voir présider les séances et décider des questions d’une
importance exceptionnelle*. En l’absence du prince, c’était, nous l’avons
dit, Y avoué ou Vogt, jusqu’au moment, qui ne tarda pas d’arriver, où cette
charge fut dévolue au Schultheiss — scultetus — entre les mains duquel

1. Scliœpflin, Alsatia ülustrata, t. Il, article Haguenau : «Ludovicus miles de Arens-
«per g, Burgravius seren. Rudolphi, roman. Regis.» C’est le seul document où soit nommé
le Burgraf, encore n’est-il pas très-certain qu’il s’agit du castel de Haguenau.

2. Scliœpflin, ibidem.

3. Eichhorn, Butsche Staats- und Rechtgeschichte.

4. Voy. la charte de Rodolphe de Habsbourg, 1275; archives communales.
 
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