Bulletin du Musée National de Varsovie (4.1963)

aux Etats-Unis, le tableau a ete detruit dans un incendie; malgre diverses demarches, je
n'ai pu en trouver ni rcproduction ni description precise. Comme il comportait un element
architectural sous la formę d'unc eglise a dóme, on en avait deduit qu'il venait de la cha-
pellc de la Sorbonnc, cc qui |>arail vraisemblable. II confirmerait l'obscrvation deja faite
selon laąuelle le decor monumental accompagnant les portraits fournit parfois une indicałion
d'origine; mais nous avons constate plus haut que cette remarque n'est pas valable chaąue fois.

Ce qui subsiste pai-dela les menus details sur lesquels, pour Fobjet de cet article, j'ai
ete amene a insister, c'est 1'interet psychologicjuc et, par consequent, la valeur historique
de ces portraits. Les variantes d'accessoires et de pose ne releveiit peut-etre pas tant de
rinitaitive du maitre que de celle de ses aides prćsumes. Ce qui nc varie pas, c'est 1'unilć
de pose et de facture du haut du corps, le visage, le port de tete, la froide acuite du regard,
1'autorite en un mot, de 1'homme qui a incarne a la fois 1'Eglise, 1'Etat et la haute noblesse
seigneuriale, cette caste sociale a laquelle, par ailleurs, il a porte de si rudes coups. Numć-
riquement parlant, nous sommes tres au-dela des trois portraits „dc sa hauteur" dont il
est Cjuestion dans le document de 1635. Si on y ajoute les portraits assis, les portraits equcs-
tres et la diffusion de l'image de riiomme du jour par la gravure, on mesure mieux la
contribution que Part noblemcnt et honnetement servi par Philippe de Champaigne a pu
apporter a l'institution monarchique a laquelle, sans oublier sa propre fortuna, Armand-
Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, duc et pair de France, avait voue sa vie.

A ndraej Ryszkieicicz
SUR LES TABLEAUX DE PHILIPPE DE CHAMPAIGNE EN POLOGNE

L'intćressante etude de Renć Crozet sur les portraits du Cardinal Riclielieu peints par Phi-
lippe de Champaigne incite a dire quclqucs mots sur l'oeuvre du grand peintre dans les col-
lections polonaises.

Une toile d'une rarc beaute ct d'une grandę importance dont I'authenticite nc pouvait etre
mise en doute — notamment le portrait de Colbert datć de 1655, representait, reccmment enco-
re dans nos collcctions l'oeuvre de 1'artiste franco-flamand. Ce portrait appartenant dc longne
date a la familie Lubomirski dc Przeworsk avait ćtć expose plusieurs fois a partir de 1853 et
avait toujours provoque une admiration sincere et justifiee1. II est desormais definitivement
perdu pour la Polognc: exporte pendant la guerre a l'ćtranger, il a ete vendu au Metropolitan
Museum of Art de New York2.

Quelques autres toiles attribuees a Philippe dc Champaigne eveillent certains doutes. II
faut renoncer a considćrcr comme oeuvre dc cc peintre le portrait du prince de Bouillon3 de la
galerie de Wilanów de mcme que 1'Enfant au chardonneret'1 (revetu d'une signature illisible).
Jan Bołoz Antoniewicz qui croit voir une ressemblance entre 1'enfant du portrait et le fils de Ru-
bens5 estime quc ce tableau dcvrait plutot etre attribuć a Paulus Moreelse. Rappelons qu'un pre-

1. Spis obrazów składają cych wystawę urządzaną im horzyii ochron krakowskich — Kruk('%v ]ij53 ]t. 5 Nc 60; Spis obrazów znaj-
dujących się na wystawie urządzonej na rzecz Tow. Dobroczynności..., 2-e ćdition, Kraków 1882 p. 10 N°64; M. Soko-
łowski. Wystawa obrazów dawnych mistrzów... Krakćw 1882 ]». 88 — 89.

2. Ch. St.Tliiig.yf catalogue of French Paintings XV—XVIII cent., s. 1. 1955 p. 65-67.

3. Citona W. Czajewski, Wilanów, Warszawa (1893) p. 119 IS" 180.

4. Katalog wystawy Dziecko w sztuce, Kraków 1917 p. 14 N° 5. Le tableau do 85x 67 cm appartenait u la princesse Kazi-
mierz Lubomirski.

5. J. B. Antoniewicz, „Dziecko w sztuce" III, Czas 1917 N°252 du 2.IV.

■<--6. Philippe de Champaigne, Portrait de Richelieu, Londres, Buckingham Palące

(Copyright rcserved)

27