Bulletin du Musée National de Varsovie (40.1999)

La licitation cTune dizaine de tableaux du foyer allemand n’apporta pas de
succes financiers bien considerables. C’etaient des oeuvres du XVIIIeme siecle,
peu appreciees dans la deuxieme moitie de XIXeme siecle, qui y dominaient44.
Probablement, le Paysage de Joseph Hiilfgott Brandt, les Wach es dans un pre
de Philipp Roos (dit Rosa da Tivoli), 2 paysages d’Alexandre Thiele ou 2 Foires
de Frantz Paul de Ferg (Blank avait attribue ces deux dernieres toiles au nom
de Vriendt que Laneuville dechiffra au debut comme celui de Frans Floris)
susciteraient aujourd’hui un interet beaucoup plus vif. Un tableau animalier
de Karl Rutthardt de Gdańsk, dont Blank n’avait pas reussi a dechiffrer
1’auteur, est ici une decouverte interessante (le prix de ce tableau d’un peintre
inconnu a l’epoque atteignit a peine 23 fr4"). A part ęa, on mit aux encheres
Portrait d’homme de Balthazar Denner, des fetes galantes, et les paysages de
Johann Christoph Dietrich, les scenes de genre de Johann Jakob Mettenleiter,
les bouquets de fleurs de Jan-Armand Winek, les interieurs d’eglises de
Morgenstern. Quant aux oeuvres plus anciennes, on ne soumit a la licitation
que 2 tableaux des peintres de Zurich - un portrait de Jan Asper travaillant
au XVIeme siecle et un paysage de J. C. Ries (de Devries selon Laneuville) ainsi
qu’une gothique Madonnę a PEnfant

La vente des peintures franęaises, qui n’etaient pourtant pas la partie la plus
importante de la collection, revela cependant des objets d’un interet egal.
II ne fait aucun doute que le paysage de Poussin, mentionne plus haut, y tint
la premiere place. De meme, les tableaux de Nicolas Lancret firent partie de
cet ensemble d’oeuvres eminentes. Les attributions admises par Blank furent en
Poccurrence confirmees par les prix tres eleves, que ces peintures atteignirent
lors de leur vente, ainsi que par les specialistes de l’oeuvre de Nicolas Lancret.
Nicaise en fait partie - ce tableau tire d’un theme puise dans les Fables de la
Fontaine est passe de la celebre collection du comte de Beurnonville a celle du
grand collectionneur americain, J. Pierpont Morgan4'". Un fait interessant est
que Blank, alors qu’il faisait l’inventaire des biens du defunt prince vo'ivode,
retrouva ce tableau, completement oublie et sans encadrement, dans une des
nombreuses cachettes du palais de Nieborów4 . Cela pourrait temoigner que
les heritiers des Radziwiłł ne manifesterent pas, a 1’instar des amateurs franęais
et de toute 1’Europe, un tres grand interet pour la peinture franęaise du
XVIHeme siecle. On n’a pas reussi, helas, a retrouver d’autres oeuvres de cet
artiste - 4 allegories des quatre saisons, egalement estimees tres haut (7 000
fr pour les quatre). En revanche, la litterature specialisee cite une autre de ces

Peut-etre qu’apres la vente, le Prince Leon Radziwiłł aura rachete le tableau. Malgre tout ce tableau
ne revint pas a Nieborów.

44 L. Brusewicz, T. R de Rosset, Uwagi o tzw. galerii Dąmbskich iv Muzeum Okręgowym
w Rzeszowie, „Acta Universitatis Nicolai Copernici. Zbytkoznawstwo i Konserwatorstwo”,
t. XXIX, 1998, p. 101-103.

45 Karl Rutthart, Etude de betes sauvages, panneau de bois 30 x 42; cf. Catalogue IV, 22-23. 03.
1866, n° 101.

46 Nicolas Lancret, Nięaise, cuivre; cf. G. Wildenstein, Lancret, Paris 1924, p. 114, n° 655.

47 Warszawa, Archiwum Główne Akt Dawnych, Archives des Radziwiłł de Nieborów. Akta
majątkowe i gospodarcze dawniejsze, ensemble 355, manuscrit 786, n°425.

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