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II

INTRODUCTION

sert aux autres de rempart ; tandis que ses flancs méridionaux
arrêtent l'effort des envahisseurs et des pillards du désert, son ver-
sant septentrional est un abri derrière lequel se fortifient les défen-
seurs du nord. Quand les Romains voulurent étendre leur domina-
tion, non plus seulement sur les plaines voisines de Carthage et de
la côte tunisienne orientale, mais sur toute la région qui constituait
l'ancien royaume numide, ils durent pousser jusqu'à l'Aurès et s'y
arrêter quelque temps ; c'est la première grande étape pour tout
peuple qui veut conquérir le pays, venant de la côte, qu'il ait pris
terre à Carthage ou à Bône.

Mais si l'Aurès est une protection contre les invasions du sud
pour ceux qui tiennent la partie septentrionale du pays, il est aussi
pour eux un danger permanent ; car il renferme dans ses vallées
fertiles une population vigoureuse, sauvage, turbulente, trop souvent
prête à s'élancer dans les plaines environnantes par les issues na-
turelles que forment ces vallées mêmes. D'autre part, le pâté n'est
point tellement étendu qu'il ne puisse être tourné à l'est ou à
l'ouest par ceux qui ont intérêt à le franchir, les armes à la main ;
c'est donc un rempart qui offre des points faibles et derrière lequel
il faut disposer, à certains endroits, des postes de surveillance. Une
telle nécessité n'avait point échappé aux Romains, quand ils avaient
organisé, au Ier siècle ap. J.-C, la défense militaire de leur province
d'Afrique.

Ils n'avaient point hésité à concentrer toutes leurs forces au
nord-est de l'Aurès, à Tébessa, autrefois Theveste : là, ils avaient
massé la légion IIIe Auguste et établi le quartier général de l'armée
d'occupation(l) ; de là, ils détachaient toute une série de postes

(i) C'est un fait que M. Mommsen a éta-
bli et qu'il ne semble pas possible de révo-
quer en doute. La présence des castra hiberna
de la légion IIIe Auguste à Theveste, ou dans
le voisinage immédiat, à la mort d'Auguste,
est établie par des bornes milliaires trouvées
entre Gabès et Gafsa (C. I. L., VIII, 10018,

10023). De plus, le récit des opérations mili-
taires conduites contre le rebelle Tacfarinas,
sous le règne de Tibère (Tac, Ann., III, 74),
ne se comprend bien que si l'on suppose la
légion établie à Theveste (cf. C. I. L., VIII,
p. XXI, et note 3).
 
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