64 MUSCLES
supérieure de l'uréthre, et s'attache en arrière sur la prostate;
puis ils s écartent en dehors, en descendant, pour enceindre la
portion membraneuse de luréthre,et se confondent, par une
base élargie, à sa face inférieure, sur un raphé fibreux médian.
Les fibres divergent et se dirigent un peu obliquement de haut
eu bas et d'avant en arrière. Par leur face inférieure, elles se
mêlent, en dessous et en avant, aux fibres les plus antérieures du
rcleveur de l'anus, tandis qu'elles en sont séparées en arrière par
un réseau veineux, provenant de la prostate et du col de la ves-
sie. Par l'extrémité du bord antérieur, elles se confondent avec
les fibres postérieures du bulbo - caverneux. Considérés dans
leur ensemble, les deux constricteurs de l'uréthre enveloppent
de toutes parts la portion membraneuse de ce canal et la fixent
aux pubis, de manière à lui servir à-la-fois de ligament suspen-
seur et d'anneau contractile.
Connexions. La surface externe de ce muscle correspond à la
branche descendante du pubis, au releveur de l'anus et à des
veines; sa surface interne, à la portion membraneuse de l'uréthre ;
son bord antérieur, à la portion bulbeuse du même canal et au
muscle bulbo-cavcrneux ; son bord postérieur, à la prostate.
2° PUBIO-PROSTATIQUE.
Configuration, insertions. Mince, membraneux, il se compose
d'une bandelette épaisse et très forte appliquée sur le muscle
précédent, dont elle croise perpendiculairement la direction.
Elle naît en arrière, de chaque côté de la face antérieure de la
prostrate, se dirige obliquement en avant et en bas, et s'attache
sur le repli aponévrotique falciforme qui tapisse la branche des-
cendante du pubis, et sur la petite aponévrose que nous avons
vue donner insertion au faisceau profond du transverse du pé-
rinée. Les fibres les plus inférieures se jettent dans le lacis mus-
culaire du sphincter et du bulbo-cavcrneux.
Dans toute son étendue, le pubio-prostatique mêle intime-
ment ses fibres à celles du pubo-uréthral ; en sorte que c'est
véritablement de leur action simultanée, coïncidant avec une
direction inverse, que résulte la constriction de toute la por-
tion membraneuse de l'uréthre.
2° DANS LA FEMME.
DU CONSTRICTEUR DU VAGIN'.
CONSTHICTOR CUNNI.
Configuration, insertions. Mince, ellipsoïde, ce muscle super-
be ie! est placé sous la membrane muqueuse des grandes et des
petites lèvres où il inscrit, presque entièrement, le contour de
la vulve. Il se compose de deux demi-ellipses, comme le sphinc-
ter anal, et fait suite à la commissure antérieure de ce dernier,
dont les fibres des deux moitiés, par une disposition particu-
lière à la femme, s'entrelacent en 8 de chiffre pour donner
naissance aux deux autres moitiés du constricteur du vagin. Cet
entre-croisement des deux muscles, intermédiaire entre les com-
missures de l'anus et de la vulve, constitue le périnée, réduit
chez la femme à une simple cloison, qui se déchire facilement
sous la pression de la tête du fœtus dans l'accouchement. A
partir de ce point les demi-ellipses, convexes en travers et for-
mées de fibres concentriques, inscrivent de chaque côté le con-
1 Planche i <>.">.
DU BASSIN.
tour de l'orifice du vagin. En haut, elles s'attachent au pour-
tour du méat urinaire, puis se continuent dans l'épaisseur des
petites lèvres, par deux faisceaux cylindriques, ascendans, qui
convergent vers la base du clitoris, au-dessous de laquelle ils
s'insèrent par un petit tendon. En arrière, ce muscle est ren-
forcé par un anneau vaginal très mince. Entre lui et ce dernier
vient se perdre latéralement le transverse du périnée.
DE LTSCHIO-CAVERNEUX'.
ISCHIO-CAVERNOSUS.
Ce muscle, long de quinze à dix-huit lignes, et beaucoup plus
faible que dans l'homme, est également compris entre la bran-
che ascendante de l'ischion et l'enveloppe du corps caverneux.
Son insertion sciatique est située au-dessus de celle du trans-
verse.
DE LTSCHIO-CLITORIDIEN'.
C'est, selon nous, à tort que les anatomistes confondent gé-
néralement ce muscle avec le précédent, dont il nous a paru
fort distinct dans la nature. Parallèle à l'ischio-caverneux, il naît
de l'ischion au-devant de ce dernier, sur la face externe duquel
il reste accolé. Ses fibres musculaires, très longues, suivent la
direction du corps caverneux, et se terminent sur un petit ten-
don plat qui s'insère au-dessous de l'extrémité libre du clitoris.
ACTION DES MUSCLES DE LA RÉGION A NO-GÉNITALE.
Les muscles de la cloison inférieure du bassin étant plus ou
moins confondus par leurs corps, ou rattachés les uns aux au-
tres par des bandelettes de liaison, forment, de même que les
dépendances de l'hyoïde, un appareil synergique également sus-
ceptible de se contracter d'ensemble pour une action commune,
ou par fraction distincte pour chaque fonction spéciale. Toute-
fois, en raison même des connexions réciproques des diverses
parties de l'appareil, qui font qu'elles se prêtent un appui com-
mun , les fonctions propres ne sont jamais complètement isolées,
et l'ensemble y concourt, dans tous les cas, pour une part plus
ou moins considérable. Il y a donc à considérer, d'abord le mé-
canisme général de la région ano-génitale, puis les mécanismes
partiels des deux sous-régions anale et génitale.
i0 Action commune. La cloison musculaire périnéale exécute,
dans sa totalité, des mouvemens d'élévation et d'abaissement.
^élévation est le seul mouvement véritablement actif. Son or-
gane essentiel est, comme déjà nous l'avons énoncé, le plancher
formé par le releveur de [anus et Xishio-coccgyien ; mais ce der-
nier, dont la structure est trop fibreuse, n'y aide que faible-
ment , et représente un plan de support élastique et mobile,
plutôt qu'un agent contractile. Le releveur de l'anus, dans sa
contraction, prend son point d'appui sur ses attaches supérieures
au pubis et à la bandelette ischio-pubienne ; il tire par consé-
quent, de chaque côté, sur le raphé médian qu'il soulève, en
tendant à devenir rectiligne. L'effet de ce mouvement est de
comprimer de bas en haut les viscères pelviens, le rectum, la
vessie et l'utérus chez la femme. Situé au fond de l'excavation pel-
vienne, il réagit avec avantage contre les efforts du diaphragme
et des muscles abdominaux, dont l'excès de force s'est perdu sur
1 Planche io.">.
' Planche io5.
supérieure de l'uréthre, et s'attache en arrière sur la prostate;
puis ils s écartent en dehors, en descendant, pour enceindre la
portion membraneuse de luréthre,et se confondent, par une
base élargie, à sa face inférieure, sur un raphé fibreux médian.
Les fibres divergent et se dirigent un peu obliquement de haut
eu bas et d'avant en arrière. Par leur face inférieure, elles se
mêlent, en dessous et en avant, aux fibres les plus antérieures du
rcleveur de l'anus, tandis qu'elles en sont séparées en arrière par
un réseau veineux, provenant de la prostate et du col de la ves-
sie. Par l'extrémité du bord antérieur, elles se confondent avec
les fibres postérieures du bulbo - caverneux. Considérés dans
leur ensemble, les deux constricteurs de l'uréthre enveloppent
de toutes parts la portion membraneuse de ce canal et la fixent
aux pubis, de manière à lui servir à-la-fois de ligament suspen-
seur et d'anneau contractile.
Connexions. La surface externe de ce muscle correspond à la
branche descendante du pubis, au releveur de l'anus et à des
veines; sa surface interne, à la portion membraneuse de l'uréthre ;
son bord antérieur, à la portion bulbeuse du même canal et au
muscle bulbo-cavcrneux ; son bord postérieur, à la prostate.
2° PUBIO-PROSTATIQUE.
Configuration, insertions. Mince, membraneux, il se compose
d'une bandelette épaisse et très forte appliquée sur le muscle
précédent, dont elle croise perpendiculairement la direction.
Elle naît en arrière, de chaque côté de la face antérieure de la
prostrate, se dirige obliquement en avant et en bas, et s'attache
sur le repli aponévrotique falciforme qui tapisse la branche des-
cendante du pubis, et sur la petite aponévrose que nous avons
vue donner insertion au faisceau profond du transverse du pé-
rinée. Les fibres les plus inférieures se jettent dans le lacis mus-
culaire du sphincter et du bulbo-cavcrneux.
Dans toute son étendue, le pubio-prostatique mêle intime-
ment ses fibres à celles du pubo-uréthral ; en sorte que c'est
véritablement de leur action simultanée, coïncidant avec une
direction inverse, que résulte la constriction de toute la por-
tion membraneuse de l'uréthre.
2° DANS LA FEMME.
DU CONSTRICTEUR DU VAGIN'.
CONSTHICTOR CUNNI.
Configuration, insertions. Mince, ellipsoïde, ce muscle super-
be ie! est placé sous la membrane muqueuse des grandes et des
petites lèvres où il inscrit, presque entièrement, le contour de
la vulve. Il se compose de deux demi-ellipses, comme le sphinc-
ter anal, et fait suite à la commissure antérieure de ce dernier,
dont les fibres des deux moitiés, par une disposition particu-
lière à la femme, s'entrelacent en 8 de chiffre pour donner
naissance aux deux autres moitiés du constricteur du vagin. Cet
entre-croisement des deux muscles, intermédiaire entre les com-
missures de l'anus et de la vulve, constitue le périnée, réduit
chez la femme à une simple cloison, qui se déchire facilement
sous la pression de la tête du fœtus dans l'accouchement. A
partir de ce point les demi-ellipses, convexes en travers et for-
mées de fibres concentriques, inscrivent de chaque côté le con-
1 Planche i <>.">.
DU BASSIN.
tour de l'orifice du vagin. En haut, elles s'attachent au pour-
tour du méat urinaire, puis se continuent dans l'épaisseur des
petites lèvres, par deux faisceaux cylindriques, ascendans, qui
convergent vers la base du clitoris, au-dessous de laquelle ils
s'insèrent par un petit tendon. En arrière, ce muscle est ren-
forcé par un anneau vaginal très mince. Entre lui et ce dernier
vient se perdre latéralement le transverse du périnée.
DE LTSCHIO-CAVERNEUX'.
ISCHIO-CAVERNOSUS.
Ce muscle, long de quinze à dix-huit lignes, et beaucoup plus
faible que dans l'homme, est également compris entre la bran-
che ascendante de l'ischion et l'enveloppe du corps caverneux.
Son insertion sciatique est située au-dessus de celle du trans-
verse.
DE LTSCHIO-CLITORIDIEN'.
C'est, selon nous, à tort que les anatomistes confondent gé-
néralement ce muscle avec le précédent, dont il nous a paru
fort distinct dans la nature. Parallèle à l'ischio-caverneux, il naît
de l'ischion au-devant de ce dernier, sur la face externe duquel
il reste accolé. Ses fibres musculaires, très longues, suivent la
direction du corps caverneux, et se terminent sur un petit ten-
don plat qui s'insère au-dessous de l'extrémité libre du clitoris.
ACTION DES MUSCLES DE LA RÉGION A NO-GÉNITALE.
Les muscles de la cloison inférieure du bassin étant plus ou
moins confondus par leurs corps, ou rattachés les uns aux au-
tres par des bandelettes de liaison, forment, de même que les
dépendances de l'hyoïde, un appareil synergique également sus-
ceptible de se contracter d'ensemble pour une action commune,
ou par fraction distincte pour chaque fonction spéciale. Toute-
fois, en raison même des connexions réciproques des diverses
parties de l'appareil, qui font qu'elles se prêtent un appui com-
mun , les fonctions propres ne sont jamais complètement isolées,
et l'ensemble y concourt, dans tous les cas, pour une part plus
ou moins considérable. Il y a donc à considérer, d'abord le mé-
canisme général de la région ano-génitale, puis les mécanismes
partiels des deux sous-régions anale et génitale.
i0 Action commune. La cloison musculaire périnéale exécute,
dans sa totalité, des mouvemens d'élévation et d'abaissement.
^élévation est le seul mouvement véritablement actif. Son or-
gane essentiel est, comme déjà nous l'avons énoncé, le plancher
formé par le releveur de [anus et Xishio-coccgyien ; mais ce der-
nier, dont la structure est trop fibreuse, n'y aide que faible-
ment , et représente un plan de support élastique et mobile,
plutôt qu'un agent contractile. Le releveur de l'anus, dans sa
contraction, prend son point d'appui sur ses attaches supérieures
au pubis et à la bandelette ischio-pubienne ; il tire par consé-
quent, de chaque côté, sur le raphé médian qu'il soulève, en
tendant à devenir rectiligne. L'effet de ce mouvement est de
comprimer de bas en haut les viscères pelviens, le rectum, la
vessie et l'utérus chez la femme. Situé au fond de l'excavation pel-
vienne, il réagit avec avantage contre les efforts du diaphragme
et des muscles abdominaux, dont l'excès de force s'est perdu sur
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