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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0069
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MÉDECINE OPÉRATOIRE

PROLÉGOMÈNES.

La médecine opératoire est une branche spéciale de la théra-
peutique , qui a pour objet de remédier aux diverses altérations
de forme , de rapports et de texture des organes par l'action de la
main nue ou armée de divers instrumens ou appareils. L'applica-
tion médiate ou immédiate de la main à la structure pathologi-
que, dans les parties que leur situation et leurs usages rendent,
sans trop de danger, accessibles au toucher manuel ou instru-
mental et aux manœuvres chirurgicales, est ce qui constitue les
opérations.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES COMMUNES
A TOUTES LES OPÉRATIONS.

DÉFINITION , MANIÈRE D'AGIR ET DIVISION GÉNÉRALE
DES OPÉRATIONS.

Toute opération se compose d'une série d'actions ou de man-
œuvres ayant pour objet de diviser, emporter, détruire les par-
ties malades par divers agens, ou seulement de les comprimer,
les écarter, les réduire ou modifier leurs rapports, et enfin de
réunir, après leur ablation, les parties saines qui ont été conser-
vées. Ces actions variées, ayant chacune une signification spé-
ciale et un emploi distinct, constituent par elles-mêmes autant
d'opérations simples, suffisantes pour chacune d'elles dans les
cas les plus nombreux. Combinées en nombre et en disposition
variables , elles deviennent élémentaires par rapport aux opéra-
tions complexes dont leurs actions successives, dans un cer-
tain ordre, constituent ce que l'on nomme les temps opératoires.
Toutefois, parmi les grandes opérations, il n'en est pas d'assez
compliquée pour nécessiter l'emploi de tous les élémens opéra-
toires; et, par opposition, tel est l'enchaînement nécessaire des
manœuvres chirurgicales, qu'il est peu d'opérations, réputées
élémentaires, assez simples pour ne former qu'un seul temps.
La plupart se subdivisent en actions secondaires, et se ren-
ferment ou se servent d'élémens les unes aux autres, dans la
succession des temps propres à chacune d'elles. Ainsi, la ponc
tion fait partie de l'incision, et cette dernière, réitérée, com-
pose la dissection. La cautérisation, la réunion, etc., supposent
d'autres actions soit préparatoires, soit concomitantes ou ulté-
rieures.

EFFET DES OPÉRATIONS.

L'opération en elle-même est toujours un fait grave. Morale-
ment , quelque légère qu'elle soit, elle effraie et inquiète le ma-
lade; physiquement, par les lésions qu'elle imprime aux parties,
elle est nécessairement douloureuse, change ou modifie plus ou
moins les conditions d'équilibre local, et, dans la plupart des cas,
est accompagnée ou suivie de pertes de sang plus ou moins consi-

T. VI.

dérables. Consécutivement, par ses effets généraux sur l'or-
ganisme, elle peut donner lieu à une foule d'accidens nerveux et
de complications, et réveiller ou provoquer des congestions fu-
nestes. En un mot, la situation du malade soumis à l'action chi-
rurgicale est un état violent et contre nature, qui doit faire con-
sidérer en quelque sorte l'opération à toutes ses phases, avant,
pendant et après son exécution, comme une autre maladie arti-
ficielle appliquée à celle que l'on veut guérir, maladie dont la gra-
vité diffère chez les divers sujets par une foule de circonstances,
mais qui est toujours menaçante dans ses effets, même avec la
réunion des conditions physiques et morales les plus propres à
inspirer au chirurgien une complète sécurité. Avec tant de ris-
ques à courir, ce n'est donc jamais que contraint par une impé-
rieuse nécessité que l'on doit se résoudre à l'entreprendre.

MALADIES QUI MOTIVENT LES OPÉRATIONS.

Dupuytren professait dans ses cliniques et a inséré dans Saba-
ticr les conditions qui nécessitent les opérations ; il les réduit à
quatre principales. i° QuancTil survient de prime-abord un acci-
dent redoutable, dont l'opération est le seul remède : tels sont les
cas d'étranglement intestinal, de lésion d'un vaisseau considéra-
ble , de corps étrangers introduits violemment dans les tissus ou
dans les cavités des membranes muqueuses.

2° Quand, tous les autres moyens ayant échoué, il s'agit de
soustraire l'organisme à une cause de détérioration qui entraînerait
ultérieurement la perte du malade. C'est, en général, le cas des
amputations et des ablations motivées par des altérations et des
dégénérations de tissus.

3° Lorsque la terminaison fatale par épuisement est immi-
nente , si la cause première n'en est immédiatement enlevée. Cette
circonstance, qui ne s'applique qu'aux opérations pratiquées à
l'extrémité, comme une dernière ressource, exige la plus grande
réserve de la part du chirurgien, trop souvent incertain de savoir
s'il n'existe pas déjà quelque foyer de congestion dans les viscères,
qui rendrait toute tentative inutile, et si le malade pourra résister
aux effets de l'opération en elle-même.

4° Comme une considération personnelle qui a trait à la sû-
reté de diagnostic, au caractère et à l'habileté du chirurgien,
avant de tenter une opération, il doit avoir acquis la triple certi-
tude qu'elle est absolument possible, que lui-même saura et
pourra la terminer complètement, et qu'elle offre des chances
assez nombreuses pour une guérison durable.

5° Enfin , aux quatre chefs précédons, qui ne s'adressent
qu'aux maladies qui ont déjà mis le sujet dans une situation grave
ou en danger actuel de perdre la vie, il nous paraît convenable
d'en ajouter un dernier pour les cas, si nombreux dans l'exercice
de la chirurgie, où, la santé générale n'ayant subi aucune alté-

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