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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0077
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SECTIONS.

<)9

de la courbe. En considérant le tranchant sur son profil, on voit
que les dcnticules, comme les arêtes des biseaux qu'elles conti-
nuent, n'ont que '/, à '/4 de centimillimètre de saillie; en sorte
que le plan courbe de section, dont la largeur est de quatre à six fois
plus considérable, paraît sensiblement uni : du reste, il est régu-
lièrement continu dans sa forme rectiligneou curviligne. Enfin la
pointe, soit du bistouri, soit de la lancette, par la rencontre des
biseaux du tranchant avec le dos de la lame, forme réellement un
angle presque aussi parfait au microscope qu'à l'œil nu. Sur un
bistouri grossier, le tranchant est plus épais ; la saillie triple ou
quadruple des dentelures forme ce qu'on nomme un morfd, très
mince, qui apparaît perforé de petits trous sur le profil.

Le tranchant des lames de ciseaux du chirurgien est une vive-
arête représentant à l'œil nu le sommet d'un angle aigu. Sous le
microscope, il rentre dans la forme commune, et constitue aussi
un plan faisant suite à un biseau taillé sur l'épaisseur de la lame.
D'une largeur de 2 centimillimètres, il est sillonné par des dente-
lures beaucoup plus profondes que celles d'un bistouri; son pro-
fil, découpé par de fortes aspérités ou des bavures de métal en
saillie, alternant avec des cassures assez profondes, forme une
ligne très irrégulièrement continue, comparée à celle des instru-
irons à lame simple. Cette forme de ciseau est répétée par les
mors des pinces incisives. Il en est de même des angles-plans des
dents de scie, à cela près que la vive-arète en est beaucoup plus
grossière.

Tels sont les faits qui résultent de l'examen microscopique des
instrumens de section. Ces observations, quoique très minutieuses,
sont loin néanmoins d'être futiles, car elles sont le seul fondement
vrai d'une théorie dont l'importance est suffisamment prouvée par
les efforts des chirurgiens pour comprendre le mode d'action des
instrumens qu'ils emploient, outre qu'en étant poursuivies ,
comme nous comptons le faire, elles doivent enseigner aux
couteliers à rendre leurs instrumens plus parfaits et moins
dangereux, pour les divers usages auxquels ils s'appliquent, en
montrant quelles sont les conditions physiques auxquelles doit
satisfaire le meilleur tranchant. Ainsi, tout instrument de sec-
tion, depuis la lancette la plus fine jusqu'aux scies les plus
grandes que l'on emploie en chirurgie ou même dans les arts, ne
divise (pie par le frottement d'une succession de dents en saillie sur
un plan, ce qui revient à dire (pie tout instrument de section n'est
en réalité qu'une scie ou une lime plus ou moins fine ou grossière.
I <e lait le plus nouveau qui ressort de nos observations est l'épaisseur
si considérable du tranchant relativement au relief des denticules,
d'où il résulterait qu'aucun instrument, même le plus acéré, ne
coupe réellement pas, du moins dans l'acception rigoureuse que
1 on attache à l'action de couper, et suivant l image que l'on s'en
forme communément. Évidemment le volume (un demi-centi-
millimètre), de la dcnticule moyenne, équivalant à un globule
de sang, est encore bien considérable relativement à celui des
molécules organiques, si ténues, qu'aucune d'entre elles , sans
en excepter les tissus les plus grossiers, ne peut être réellement
saisie au microscope, même sous les plus forts grossissemens. Il
est donc probable que ces molécules, dans le passage du tran-
chant, ne sont que déchirées, ou, en quelque sorte, égratignées
une à une par chaque denticule, dans la chaîne qui résulte de
leur succession; seulement, l'expérience prouve que cette es-
pèce de section moléculaire est suffisamment intime pour ne pas
donner lieu aux accidens nerveux, qui sont le résultat des dé-
chirures en plus grande masse. Toutefois, comme la même in-
nocuité suit en général les coupures, même par les instrumens

T. VI.

les plus grossiers, une hache, un sabre, etc., où la division s'ac-
compagne de contusion et de déchirure, dans une certaine épais-
seur; et que dans ces cas, néanmoins, la réunion est immédiate
ou à peine retardée par une légère exfoliation gangréneuse des
surfaces, il reste donc encore une lacune pour l'esprit, et l'on ne
comprend pas clairement pourquoi ce mode de lésion est si gé-
néralement exempt des complications et des accidens nerveux qui
suivent les piqûres.

Ces laits étant établis, il nous sera facile de nous rendre compte
des phénomènes des sections. Prenons pour exemple le bistouri :
on admet aujourd'hui que cet instrument agit de trois manières:
pour la pointe, en piquant; et, pour le tranchant, en pressant et
en sciant, ou, ce qui nous paraît plus exact, en sciant avec l'aide
d'une pression, car c'est l'action de scier qui joue le rôle prin-
cipal. Toutefois, l'autre, quoique seulement préparatoire, n'en
est pas moins essentielle. La section résulte de la combinaison de
ces deux mouvemens, dont l'un est perpendiculaire aux surfaces,
et dont l'autre leur est parallèle. Leur mode d'action diffère à tel
point, que, si l'on se contente d'appliquer un tranchant sur une
partie en appuyant avec lenteur, les tissus se refouleront pendant
un certain temps, et formeront un sillon sous l'instrument qui
les comprime avant de se laisser pénétrer. Mais si, après la j>res-
sion la plus légère, on tire l'instrument dans un sens parallèle, les
parties seront immédiatement divisées. L'art consiste à savoir
grad uer ces deux sortes de mouvemens suivant le poids et la forme
de l'instrument dont on se sert. La consistance et l'élasticité des
tissus n'ont pas une moindre influence sur la promptitude avec
laquelle sont pratiquées les sections : aussi, le même instrument,
mis en jeu par une faible puissance, divisera immédiatement des
tissus fermes et résistans, tandis qu'il faudra une force dépression
et un degré de tension beaucoup plus considérables pour inciser
à travers des tissus flasques ou ramollis qui fuient au-devant du
tranchant. L'habitude qui résulte d'un fréquent exercice, est le
seul moyen d'acquérir cette sûreté de la main, qui fait que le chi-
rurgien, habile à graduer la pression, n'incise jamais ni trop ni
pas assez profondément.

On conçoit déjà quelle différence présenteront dans leur ma-
nière d'agir les autres instrumens de section. Les ciseaux qui
fixent les parties, par la rencontre angulaire de deux lames dans
un même plan, couperont plutôt en pressant qu'en sciant. Les
scies, formées d'une succession de dents à bords tranchans, divi-
seront, par déchirure ou arrachement, les molécules osseuses sur
leur trajet. Nous ne faisons qu'indiquer, comme complément de
théorie, ces modifications principales, renvoyant, pour les parti-
cularités, à la description des instrumens qui en sont l'objet.

INCISIONS.

On nomme incision, en anatomie et en pathologie, toute solu-
tion de continuité faite aux parties molles par un instrument
tranchant. L'incision, en raison des formes variées qu'elle affecte
et de son usage continuel en chirurgie, est, de toutes les opérations
simples, celle qu'il importe le plus de s'exercer à bien faire. En
effet, elle complète à elle seule une multitude de petites opérations,
telles (pie sections, ouvertures d'abcès, dissections, excisions, ré-
sections de parties malades, etc. En outre, elle entre comme un
élément tellement indispensable dans les grandes opérations, que
la pratique de ces dernières ne se compose, en majeure partie, que
d'une suite d'incisions plus ou moins variables par la forme, l'é-
tendue, la direction, et la nature des parties lésées.

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