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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0143
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SECTIONS DE NERFS.

adhérence entre eux, avec la peau et les débris de l'aponé-
vrose qu'ils entraînent dans leurs mouvemens. Dans l'histo-
logie, nous verrons quelle est, pour les masses musculaires
en particulier, l'effet anatomique de ces adhérences par suite
desquelles les muscles de fonctions variées, synergiques ou
antagonistes, s'entraînent mutuellement et sollicitent la contrac-
tion les uns des autres. L'art est impuissant à remédier directe-
ment aux effets des cicatrices dans les profondeurs, contentons-
nous de spécifier les moyens employés contre les cicatrices super-
ficielles des membres avec rétraction. Leur siège le plus habituel
est à la jambe et surtout à l'avant-bras, ces deux fractions des
membres étant à-la-fois très compliquées et les plus exposées aux
lésions physiques dans leur texture musculaire. Ces cicatrices
sont de deux genres : les unes, trop serrées, maintiennent les
muscles rétractés dans le même sens; soit, par exemple, sur les
faces de l'avant-bras, les muscles fléchisseurs ou extenseurs rac-
courcis ou grippés par la cicatrice, et dont les tendons, en
état de tension permanente, fixent la main dans leur sens, la
flexion ou l'extension, et s'opposent aux mouvemens inverses.
Les cicatrices du second genre, au contraire, sont trop lâches et
ont eu pour résultat un allongement des muscles, soit qu'elles
succèdent à une perte de substance ou à une simple solution de
continuité; dans celles-ci c'est en sens inverse que s'exerce la
traction habituelle, les muscles antagonistes, plus actifs et rela-
tivement plus courts, entraînant la main de leur côté.

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Pour la cicatrice avec rétraction, 1 indication étant de débri-
der, on y procède suivant les causes : i" si la rétraction est due
à une adhérence cutanée, on pratique l'ablation de la cîcatriceou
mieux son isolement, par dissection de la peau, avec les muscles
sous-jacens, si le tégument est assez vasculaire; dans les cas les
plus simples, il suffit même de la section partielle de quelques
brides qui font obstacle : 2" si la rétraction persiste et qu'on
doive l'attribuer au raccourcissement des muscles, on y pra-
tique, en regard de la cicatrice, une incision perpendiculaire,
suffisante pour permettre le redressement du membre. Or-
dinairement un ou deux tendons seuls, soit fléchisseurs, soit
extenseurs, font rétraction; l'indication alors est de les couper
en travers. Tels sont les préceptes généraux que Dtipuytren a
toujours suivis avec succès à l'IIôtel-Dieu.

Pour la cicatrice avec allongement, il s'agit de rétablir les mus-
cles dans leur condition première. Dans un cas semblable, où,
les muscles extenseurs ayant été divisés, on avait laissé, par
négligence, la cicatrisation s'opérer avec allongement, la main
fléchie, M. Dutertre a fait l'ablation delà cicatrice, redressé
les doigts, rapproché la peau et les extrémités des muscles par
des sutures, et maintenu, pendant la durée de la cicatrisation, le
membre à l'état d'extension par un appareil contentif : l'équili-
bre de traction entre les muscles antagonistes a été le résultat de
l'opération.

OPÉRATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR LE SYSTÈME NERVEUX

ET SES ENVELOPPES.

Jusqu'à notre époque, les fonctions élevées que remplissent
les nerfs semblaient en avoir imposé à la hardiesse des chirur-
giens. Ces organes se trouvaient inévitablement coupés ou lésés
accidentellement dans les grandes sections opératoires, mais on
n'avait point osé en faire le sujet même de l'opération. Tout au
plus avait-on établi en précepte la section complète d'un nerf
dilacéré ou incomplètement divisé, dans une lésion traumati-
que, et donnant lieu à des accidens.

Depuis trente ans, encouragée par le succès de nombreuses
tentatives dans tous les genres, la chirurgie a osé s'attaquer aux
nerfs eux-mêmes. Les névralgies faciales, rebelles à tous les
moyens empruntés de la thérapeutique médicale, ont d'abord
fixé l'attention. Déjà Dupuytrcn avait excisé les petites tumeurs
fibreuses, causes d'atroces douleurs, sur le trajet des nerfs du
péricrâne. Bientôt on a songé à pratiquer la section des bran-
ches de la cinquième paire affectées de névralgie permanente
ou périodique, même sans altération reconnue de la texture
des nerfs. Le succès ayant légitimé la section de quelques bran-
ches nerveuses , le frontal, le sous-orbitaire, le mentonnier, on
s'est attaqué à des nerfs plus volumineux, le dentaire inférieur,
le facial. Enfin, des résultats variés ayant suivi ces tentatives, l'art
n'a pas su s'arrêter. Il n'est pas à notre connaissance que l'on ait
encore pratiqué la section isolée des gros troncs du membre tho-
racique; mais, au membre abdominal, on a osé couper le grand
tronc sciatique : bien plus, dans un autre cas, la section du scia-
tique, sans effet curatif obtenu, a été suivie de celle du crural ;
ie résultat a été funeste. On devait le prévoir : l'art, a été trop

loin. Dans tous les cas, l'usage a prévalu de faire suivie la sec-
tion du nerf de son excision , dans une étendue de quelques li-
gnes, précaution fondée sur la crainte du retour des accidens
après une cicatrisation directe bout-à-bout. Cette opinion sup-
pose le retour de la faculté inconnue de transmission d'un nerf
après section et cicatrice, et en assimile, en quelque sorte, le ré-
sultat au rétablissement de la circulation dans une veine. Toute-
fois, comme elle n'est encore fondée que sur quelques faits de
physiologie expérimentale, et sur un cas de récidive, arrivé à
M. Bérard, susceptible d'une autre interprétation, elle ne paraît
pas encore suffisamment prouvée.

Les indications pour les sections des nerfs sont, indépendam-
ment de leurs lésions propres, celles où ces organes sont irrités
par les tissus voisins; ex. : les névralgies persistantes, avec ou
sans altération de texture; les dilacérations et les sections in-
complètes qui menacent de tétanos, l'irritation par des tumeurs,
esquilles ou corps étrangers; les spasmes convulsifs. Mais, l'indi-
cation existant, convient-il d'opérer dans tous les cas? Dans no-
tre opinion, la physiologie du système nerveux est encore trop
peu avancée pour fixer les limites dans lesquelles il est per-
mis d'agir; les résultats même de la section partielle de tel ou
tel nerf ne sont pas bien connus. Or les nerfs sont des organes
trop importans pour que l'on ose, sans certitude de guérison,
priver l'organisme de leur action. L'art a eu raison de s'attaquer,
dans les névralgies partielles de la face, aux branches affectées de
la cinquième paire, l'expérience prouvant de plus en plus chaque
jour que ce nerf est l'agent spécial de la sensibilité de la face:
 
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