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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0158
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OPÉRATIONS GÉNÉRALES.

ment tic sang ultérieur. Parfois, cependant, l'hémorragie con-
tinue ou se reproduit. Autrefois on employait, pour l'arrêter, le
bandage dit noeud d'emballeur; mais comme ce bandage n'est ef-
ficace qu'autant qu'il est très serre, et que son application soute-
nue, outre qu'elle est intolérable, peut avoir les effets les plus
graves par la rétention du sang veineux, qui reproduirait pré-
cisément la congestion pour laquelle on a pratiqué l'artériotomie,
on a renoncé à en foire usage et on préfère au besoin tordre, mâ-
cher ou même lier les deux bouts de l'artère et réunir par suture
comme l'a pratiqué M. Magistel.

Procédé de M. Magistel. Ce chirurgien emploie spécialement
un petit bistouri à lame étroite, pointue et courte, et ajoute à
l'appareil une petite aiguille courte enfilée d'un filciré, des pinces
et des ciseaux. Le malade étantdisposé, nous supposons que l'opé-
ration se pratiquedu côté gauche, qui exige ledécubitusà droite,
plus facile à supporter pour le malade. Appliquant le médius
gauche en dehors de l'artère , à deux ou trois lignes d u point oii
il veut piquer, tandis que l'index explore et au besoin contient ou
dirige le vaisseau, de la main droite le chirurgien saisitlc bistouri
tenu comme une plume ou une lancette, le tranchant en haut,

en quatrième position. La laine, présentée obliquement en dehors
du vaisseau, plonge brusquement jusqu'à l'aponévrose, s'abaisse
et glisse en diagonale sous l'artère de bas en haut, d'avant en ar-
rière et de dedans en dehors, puis, se relevant dans la même di-
rection oblique , coupe le vaisseau en travers et ressort au dehors
en élargissant la plaie. Ainsi cette opération se compose de trois
temps, ponction, glissement sous le vaisseau, élévation avec sec-
tion , qui doivent se succéder assez rapidement pour se confondre
en un seul comme dans une saignée ordinaire. La plaie qui en
résulte est légèrement oblique et ascendante de dedans en dehors.
Son étendue est de quatre à six ou huit lignes, suivant la profon-
deur du vaisseau. En précepte, il vaut toujours mieux qu'elle soit
plus large que plus étroite; l'écartement, outre qu'il favorise
l'écoulement du sang, facilitant les recherches et les manœuvres
du chirurgien en cas d'hémorragie.

Ce cas échéant, et, surtout, s'il a lieu de craindre les mouve-
mens automatiques d'un malade sans connaissance, M. Magis-
tel établit sur le trajet en diagonale de la plaie, avec l'aiguille
disposée à cet effet, deux points de suture qui réunissent en com-
mun les bords de la division et dont chacun embrasse dans son
anse l'extrémité de l'artère de son côté.

OPERATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR LES VEINES.

Les opérations qui agissent sur les veines se pratiquent dans
une double intention thérapeutique : i° pour une affection
générale étrangère aux veines elles-mêmes; 2" comme moyen
curatif des maladies de ces vaisseaux.

Les opérations du premier genre sont: la phlébotomie, déjà
décrite, et la transfusion du sang que l'on a commencé à réhabi-
liter dans ces derniers temps, quand la mort par anémie est im-
minente par suite d'hémorragies abondantes et réitérées.

Les opérations du second genre ont spécialement pour objet
le traitement des varices et des ulcères variqueux.

Transfusion du sang.

Ce n'est pas sans une grave hésitation que nous nous décidons
à mentionner cette opération, qui touche à de si hautes considéra-
tions morales. Enfantée au milieu des sectes mystiques, dans ce
mélange confus d'idées sublimes ou extravagantes, fécondes ou
monstrueuses, dont l'origine inconnue se perd dans la nuit des
superstitions orientales; accueillie avec ardeur, à l'époque de la
grande découverte de Harvey, par des chirurgiens impatiens de
mettre à profit cette belle et féconde théorie, on sait les éner-
giques débats qu'elle a soulevés à sa naissance et dans le cours
du dix-septième siècle, débats qui, du sein des écoles se répandan t
sur la scène du monde, avaient partagé en deux camps les classes
les plus élevées de la société. Exaltée au niveau d'une résurrection
par le crédule enthousiasme des novateurs, poursuivie avec fu-
reur par le parti contraire, flétrie par la cour de Rome et par les
arrêts de la magistrature, pour la téméraire imprudence de ses
tentatives, pendant un siècle et demi elle était retombée dans
l'oubli. Mais voici qu'on l'a exhumée de nos jours comme une
imitation pratique des résultats de physiologie expérimentale
obtenus dans les vivisections. De nouveau la thérapeutique lui
doit quelques succès, mais non sans mélange de revers; et au-
jourd'hui comme autrefois les opinions se partagent sur la con-
venance morale d'une opération où les argumens de diverse na-

ture, pour et contre, se balancent et se neutralisent à ce point qu'il
est toujours difficile de prendre consciencieusement un parti.

Ne pouvant aborder cette discussion , qui serait déplacée dans
une médecine opératoire , qu'il nous suffise, pour les cas excep-
tionnels où le chirurgien croirait de son devoir de pratiquer l'o-
pération, d'en indiquer le meilleur procédé.

Ce n'est que par une erreur physiologique que l'on a jamais pu
songer à ranimer un malade par l'injection, dans ses veines,
du sang artériel d'un animal. Le liquide doitêtre du sang humain
pris sur un individu sain et jeune ou au moins dans la vigueur
de l'âge.

Procédé opératoire. Les objets nécessaires sont : des bandes à
ligature, un bistouri, une lancette, des pinces, une petite serin-
gue métallique parfaitement propre et garnie de ses ajutages de
rechange. L'orifice qui reçoit le tube doit être large, et, pour plus
de rapidité, il serait bon que l'ajutage ne s'y adaptât que par frot-
tement.

Tout étant disposé, on place une ligature sur le bras de chacun
des deux individus pour faire gonfler les veines du pli du bras
comme dans la phlébotomie. Par une incision longitudinale on
met à découvert la plus grosse veine superficielle sur le bras du
malade, on isole le vaisseau par une dissection soignée; on fait
comprimer par un aide au-dessous et au-dessus : au-dessous
pour empêcher la sortie du sang eu retour, et au-dessus pour
fermer à l'air l'accès du vaisseau ; puis on ouvre la veincau milieu,
entre les deux pressions, par une incision longitudinale. Le chi-
rurgien alors s'empare de la seringue nette et bien essuyée, mais
qui doit avoir été échauffée préalablement par son immersion
dans l'eau tiède à une température de trente à trente-cinq degrés
centigrades, à peu près équivalente à celle du sang dans les veines
des membres. Le tube de la seringue par où se fait l'injection
dans la veine doit être, autant que possible, mou et flexible, pour
ne pas blesser les parois du vaisseau. Mais convient-il, comme on
le prescrit, d'insinuer préalablement dans la veine une petite
 
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