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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0024
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COUP-D'OKIL GENERAL

SUR LA

SPLANCHNOLOGIE.

D'après ce que nous avons vu dans le discours préliminaire,
la splanchnologie est la section de l'anatomie qui a pour objet la
description des organes chargés plus spécialement de l'élabo-
ration des liquides, soit formateurs, soit dépurateurs des élémens
nutritifs du corps animal ; ces organes sont ce que l'on nomme
les viscères et leurs annexes. Dans son acception la plus éten-
due, la splanchnologie renferme donc tous les appareils qui ser-
vent à la nutrition de l'individu et à la reproduction de l'espèce :
les appareils respiratoire, digestif, urinaire, génital, et, comme
nous l'avons dit, toutes les fractions spéciales des appareils cir-
culatoire et nerveux qui entrent dans la composition de chaque
viscère et de ses annexes.

D'après cette définition, le domaine de la splanchnologie offre
une délimitation précise, en ce sens qu'il renferme uniquement
les organes de la vie organique ou végétative, tant ceux situés au
dehors des cavités splanchniques, que ceux qui s'y trouvent con-
tenus. A la splanchnologie ne sauraient donc se rapporter le larynx
et les organes des sens, à moins que, suivant l'exemple de M. Hus-
chke, on n'établisse dans cette branche de l'anatomie deux divi-
sions appartenant, l'une à la vie physique, et l'autre à la vie mo-
rale (i).

Les motifs sur lesquels il fonde, cette classification, à l'en-
droit des organes des sens, ne sont pas sans intérêt, ne fût-ce que
pour montrer les écarts auxquels peut entraîner l'inconvénient
de trop généraliser dans une science purement d'observation
physique, telle que l'anatomie descriptive. Ces motifs sont :

i° La situation des organes sensoriels dans des cavités, comme
les véritables viscères.

Mais un accident de situation, basé sur un besoin commun de
protection, ne suffit pas à notre avis pour établir une conformité
qui ne peut être rationnellement fondée que sur la structure et les
fonctions. Ajoutons que sous ce rapport même, la conformité est
loin d'être complète, car, d'un côté, il y a un grand nombre d'or-
ganes, muscles, vaisseaux, nerfs, etc., situés dans les cavités qui
n'ont aucun rapport avec les viscères et appartiennent à des frac-
tions différentes de l'anatomie; tandis que, d'un autre côté, il y
a quelques viscères, la mamelle, le testicule, les glandes thy-
roïdes, etc., qui ne sont point logés dans des cavités.

(1; Encyrlopedic atwtomigiic, tome v. — Traite de splanchnologie, pa&e 1,
traduit eu fiançais par J. L. Jourdan. Paris, 1845.

a0 La complication de la texture des organes des sens.

Mais ce caractère anatomique, loin de rapprocher les organes
des sens et le larynx des viscères, est ce qui les en sépare le plus
complètement ; car dans ces appareils, pour leurs fonctions de
relation, on trouve des organes de toute sorte, des surfaces osseu-
ses et cartilagineuses, des membranes fibreuses, des muscles de la
vie animale, nombreux et bien séparés, des vaisseaux sanguins et
lymphatiques, des nerfs spéciaux : c'est-à-dire qu'il y a de tout,
excepté ce tissu propre, ces organules élaborateurs qui sont pré-
cisément le caractère essentiel des viscères. Evidemment pour les
organes sensoriels et le larynx, ce sont les nerfs spéciaux, en rap-
port avec les centres nerveux céphalo-rachidiens, les organes
essentiels, pour la fonction desquels tous les autres élémens de la
texture sont disposés. Sous tous ces rapports les organes des sens
et le larynx, appareils de la vie animale, au même titre que les
membres et même bien avant eux, se distinguent d'autant plus
des appareils de la vie organique.

3° La considération que les organes des sens et le larynx,
comme les viscères, procèdent des membranes muqueuses.

Ce point de vue serait le mieux fondé, s'il était, comme il le
semble d'abord, rigoureusement anatomique, tandis qu'il n'est,
au fond, que philosophique. Anatomiquement la membrane
muqueuse ne peut être considérée comme le fondement essentiel
des organes des sens et du larynx, puisqu'elle n'est, en réalité,
que le tégument de protection des uns et la surface d'épanouisse-
ment des autres. En anatomie comme en physiologie, c'est le
nerf spécial qui se montre, dans les appareils sensoriels et vocal,
la partie essentielle à laquelle se subordonnent toutes les autres,
et par conséquent les organes eux-mêmes appartiennent à la né-
vrologie.

4° Une dernière considération, et la plus singulière, c'est que
les organes des sens fournissent à l'intelligence ses matériaux,
comme les viscères fournissent les élémens nutritifs à tout le
corps.

Voilà le but et le dernier mot de la théorie : une idée subtile de
physiologie philosophique qui n'a rien d'anatomique. Assuré-
ment on ne peut nier qu'il n'y ait là un rapprochement ingénieux
entre les appareils de la vie cérébrale ou intellectuelle, et ceux de
la vie organique ou matérielle. Il est bon d'en tenir compte, mais
ailleurs que dans une classification anatomique. Si par des consi-
dérations purement philosophiques d'harmonie fonctionnelle
 
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