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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0337
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GLANDE THYROÏDE

La glande thyroïde est une glande sanguine, à usages inconnus,
de forme semi-lunaire, située à la partie inférieure du cou, au-
devant des premiers cerceaux de la trachée, et sur les parties laté-
rales du larynx.

On a comparé sa forme à celle d'un croissant à concavité supé-
rieure, à un bouclier et même à une fraise.

Cette forme , du reste, ainsi que le volume présentent de
nombreuses variétés, suivant les individus, les sexes et les cli-
mats. Ainsi, cette glande est plus volumineuse chez l'homme que
chez la femme, chez laquelle la saillie du cartilage thyroïde est
aussi beaucoup moins grande.

Selon Rrause, le volume de la glande thyroïde est de 26 à 34
millimètres cubes ; le poids absolu est ordinairement de 3o à 60
grammes ; sa densité, de 1 ,o36i à i,o655. Sa couleur est d'un
rose sale, couleur qui distingue aisément cette glande du thymus,
dont la teinte est d'un rouge clair.

Lé plus grand diamètre de la glande thyroïde est le diamètre
transversal, il est ordinairement de 7 à 10 centimètres. Le diamè-
tre vertical est de 5 à 6 centimètres dans les extrémités latérales,
et de 1 centimètre 1/2 dans la partie moyenne.

La glande thyroïde est, en général, composée de deux lobes
latéraux ou cornes {lobiseu cornud) triangulaires, à peu près symé-
triques, l'un placé à droite, l'autre à gauche, et séparés par une
partie moyenne moins haute et plus étroite, aplatie d'avant en
arrière, et que l'on appelle isthme. C'est surtout sur cet isthme
que portent les variétés de formes de la glande thyroïde. En effet,
cette partie moyenne est tantôt longue et étroite, tantôt courte,
régulière ou irrégulière, manque quelquefois complètement, et
d'autres fois est aussi épaisse et aussi large que les lobes eux-
mêmes. Cet isthme, convexe en avant, est séparé de la peau
par les muscles de la région sous-hyoïdienne ; il est concave
en arrière, et répond aux anneaux de la trachée.

Les deux lobes latéraux ont rarement le même volume, celui
de droite étant ordinairement plus épais et de quelques milli-
mètres plus long que celui du côté gauche. Ils sont tous deux
plus épais vers le côté externe que vers la partie médiane, où ils
vont, en se rétrécissant, jusqu'à l'isthme.

Il existe quelquefois un troisième lobe qui s'élève du côté
gauche et plus souvent de l'isthme, ce qui lui a fait donner le
nom de lobe moyen {cornu médium, scupyramis média). Quand
il existe, le lobe se présente sous la forme d'une masse glandu-
leuse conique, dont la pointe est tournée en haut, et qui est
fixée à l'os hyoïde par des iigamens assez lâches.

Les lobes latéraux sont convexes, ils répondent aux muscles
sous-hyoïdiens et principalement au muscle sterno-thyroïdien,
qui recouvre immédiatement la glande thyroïde.

Chacun de ces lobes a trois bords et deux faces ; le bord supé-
rieur est concave, échancré à sa partie moyenne, élongé par les
artères thyroïdiennes supérieures. Le bord inférieur descend
obliquement du quatrième anneau de la trachée au septième ;
il se réunit avec le bord externe qui est épais et arrondi. Le bord
inférieur est convexe, échancré comme le bord supérieur à sa
partie moyenne, et longé par les artères thyroïdiennes infé-
rieures.

Le bord externe, tourné en arrière, est en rapport, à gauche
avec l'œsophage, à droite avec les muscles prévertébraux ; il
monte obliquement jusqu'à la corne inférieure du cartilage thy-
roïde , où il se continue, sous un angle aigu , avec le bord
interne, qui vient finir immédiatement au-dessous du cartilage
cricoïde.

La face antérieure des lobes est convexe; elle est en grande
partie couverte par les muscles sterno-thyroïdiens et sterno-
hyoïdiens. La face postérieure est au contraire concave, et se
moule sur la trachée et l'œsophage ; elle est unie à une petite
portion du cartilage thyroïde par un tissu cellulaire lâche et,
par un tissu cellulaire court et serré, aux parties latérales du
cartilage cricoïde.

La glande thyroïde présente tous les caractères anatomiques
des glandes. En effet, son tissu se sépare par la dissection en
grains glanduleux, qui cependant, ce qui n'arrive pas dans les
autres glandes, communiquent tous les uns avec les autres par
leur cavité. Cette communication des cellules qui composent
la glande thyroïde est facile à démontrer par une injection
de mercure faite dans un point quelconque de la glande; on
voit qu'au bout d'un temps très court le liquide a rempli
tous les grains glanduleux. Il faut remarquer qu'on ne peut
injecter qu'un lobe à la lois, et que le liquide d'une injection
ne passe pas d'un lobe à l'autre. Toutes ces cellules qui com-
posent la glande thyroïde paraissent avoir la même capacité.
Il n'y a pas de réservoir pour le suc que contiennent ces cellules,
ce qui distingue le corps thyroïde du thymus dans lequel des
réservoirs pour le suc thyroïde sont évidents.

On a pu jusqu'à présent découvrir dans la glande thyroïde
des conduits excréteurs. Beaucoup d'anatomistes, entre autres
Santorini et Bordeu, ont cru voir des tubes qui faisaient
communiquer la glande thyroïde avec le larynx et la tra-
chée-artère. Mais depuis eux personne n'a pu retrouver ces
prétendus tubes. Cependant, plusieurs auteurs, surtout M. Cru-
veilhier, pensent que le corps thyroïde doit être admis parmi les
glandes : i° parce que dans l'intérieur des cellules qui le com-
posent on trouve une humeur visqueuse limpide, dont on peut
recueillir quelquefois une assez grande quantité; 20 parce que,
quand, par une cause quelconque, les orifices de communication
entre les cellules thyroïdiennes sont obstruées, le suc thyroï-
dien s'amasse dans les vésicules où il s'épaissit, et peut former
une variété particulière de goitre.

Les cellules thyroïdiennes ont des dimensions très variahles
qui dépendent de la quantité de suc qu'elles contiennent ; elles
sont en général de la grosseur d'un grain de millet ou tout au
plus d'une petite tête d'épingle. Elles se gonflent quand on les
plonge dans l'eau. Suivant Berres, elles ont 1/2 à 2/3 de millim.
de longueur; leur cavité, suivant le même auteur, serait large
de 1/20 à 1/21 de millim., et longue de 1/4 de millim. Henle,
qui a étudié ces cellules au microscope, dit que ce sont des
cellules régulières à noyau, en tout pareilles aux cellules épithé-
liales des membranes séreuses.

Les artères de la glande thyroïde sont nombreuses et impor-
 
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