TOME III. PLANCHE 88.
ANATOMIE MICROSCOPIQUE DE LA MEMBRANE TEGUMENTAIRE
ET DES PAPILLES CONIQUES ET FOMGIFORMES
DE LA. PORTION BUCCALE DE LA LANGUE DE L'HOMME.
(D'après les dessins originaux d'un Mémoire à l'Académie des Sciences.)
FIGURE i.
papilles grandes et petites et membrane tégument ai re.
Grossissement de 70 diamètres. — En surface, 4?9,oo fois. —A trois dimensions, 243,000 fois.
Disposition générale. Cette figure a pour objet de montrer le plus clairement qu'il m'a été possible, dans leurs connexions et
leurs détails, les six couches de la membrane tégumentaire et les papilles de diverses sortes qu'elle renferme (Voy. pour la membrane
tégumentaire, tome v, planche i5 bis, et aussi pour la membrane papillaire et les papilles, les deux planches précédentes 86 et 87
de ce volume.
Dans un sujet microscopique aussi complexe, qui a nécessité plusieurs mois de recherches et des milliers d'observations, comme l'on
fait entrer le lecteur en plein dans l'inconnu, l'essentiel avant de lui faire aborder les détails, est de bien s'entendre avec lui sur
l'aspect général et les rapports des parties principales représentées sur la figure.
Le dessin montre le plan de la section verticale antéro-postérieure de la membrane tégumentaire de la partie moyenne de la
langue, d'après un fragment d'environ 4>5o millimètres de longueur réelle sur 1,75 millimètre de hauteur. Les parties sont dessi-
nées à l'état frais, c'est-à-dire humides et opaques, avec tout leur volume. Il est bon de remarquer que cette opacité de l'état humide
est nécessaire pour montrer les détails des surfaces, car ces détails s'effacent ou ne se voient plus avec la même netteté aussitôt que
la pièce, en séchant, devient diaphane.
Trois grandes papilles, A, B, C, et neuf petites papilles, M, M, M, sont vues encastrées dans l'épaisseur de la membrane tégu-
mentaire. Cette membrane elle-même se divise en six couches.
Les trois premières, Vépithélium D, le corps muqueux E, et le derme F, intimement unis entre elles, composent, parleur super-
position, la membrane proprement tégumentaire que j'ai nommée la membrane dermique^ Voy. tome v, planche i5 bis, et page 87).
Au-dessous de la membrane dermique, est la couche nerveuse, G, H, de laquelle s'élèvent les papilles, ou la membrane papUlaire.
Une couche graisseuse, I, dans laquelle rampent des vaisseaux, s'interpose entre la membrane papillaire et une dernière couche
fibreuse, K; celle-ci n'est autre que l'aponévrose suslinguale à laquelle s'insèrent les fibres verticales du génio-glosse, L, et celles du
muscle lingual longitudinal supérieur.
Une dernière observation reste à faire sur l'ensemble de cette coupe. Deux plans verticaux s'y trouvent représentés au-devant
l'un de l'autre. Pour les montrer dans leurs formes réelles, les papilles sont vues en entier. Il en résulte que la membrane dermique
dans ses trois couches, D, E, F, est reculée en masse d'une demi-épaisseur des papilles dont elles cernent le contour dans leur plus
grand diamètre. Par cette même raison, à la base des papilles, la membrane papillaire se montre sous deux aspects : le premier est
formé par sa face supérieure, G, vue en plan déclive correspondant à la demi-épaisseur ou saillie des papilles ; le second est la
coupe verticale, H, de la membrane, qui montre son épaisseur réelle. Les couches, I, K, L, sous-jacentes à la membrane papillaire,
H, lui font suite en premier plan vertical.
INDICATION DES DÉTAILS.
Grandes papilles.
A. Grande papille fonqiforme recouverte de ses réseaux vasculaires. On
reconnaît à travers les divisions papillaires, et cernés par elles , les cylindres
nerveux dont l'agglomération en faisceaux, autour d'un noyau central,
constitue les papilles (Voy. pour le noyau central, pl. 87).
B. Papille conique également recouverte de ses vaisseaux circonscrivant
les cylindres nerveux papillaires.
C. Autre papille conique déplus petit volume que la précédente. Les cylin-
dres papillaires sont ici laissés à nu. Les réseaux vasculaires ne se montrent
qu'au sommet de la papille.
MEMBRANE DERMIQUE.
D. U, etc. Plan de section de Vèpitkèlium. On voit qu'il forme à la surface
de la membrane tégumentaire, une couche uniforme et continue, qui on-
dule avec les contours et revêt également les papilles et les sillons iuter-
papillaires.
E. Section de la couche ve'siculo-vasculaire dite le corps muqueux de Mal-
pighi. Son épaisseur, double et quadruple de celle de l'épithélium, est de
moitié moindre à la surface des papilles de ce qu'elle se présente à la surface
du derme dans les sillons interpapillaires. Tout le corps muqueux est vu ici
injecté par des vaisseaux d'une très grande finesse.
F. Section du derme. Son épaisseur, dans l'homme, triple environ de
celle du corps muqueux, est encore relativement bien plus considérable
chez les ruminans et les solipèdes (Voy. t. v, pl. 15 ter). Sur la figure le
derme montre sa structure fibreuse. Les fibres sont de deux sortes, verti-
cales et horizontales. On voit que cette couche, traversée verticalement
par des vaisseaux capillaires qui se rendent de la membrane papillaire dans
le corps muqueux, loge aussi des vaisseaux horizontaux. Ces vaisseaux,
qui ne s'injectent bien que par les veines, paraissent effectivement des
sinus veineux d'anastomose qui forment d'abondans réseaux dans le corps
ANATOMIE MICROSCOPIQUE DE LA MEMBRANE TEGUMENTAIRE
ET DES PAPILLES CONIQUES ET FOMGIFORMES
DE LA. PORTION BUCCALE DE LA LANGUE DE L'HOMME.
(D'après les dessins originaux d'un Mémoire à l'Académie des Sciences.)
FIGURE i.
papilles grandes et petites et membrane tégument ai re.
Grossissement de 70 diamètres. — En surface, 4?9,oo fois. —A trois dimensions, 243,000 fois.
Disposition générale. Cette figure a pour objet de montrer le plus clairement qu'il m'a été possible, dans leurs connexions et
leurs détails, les six couches de la membrane tégumentaire et les papilles de diverses sortes qu'elle renferme (Voy. pour la membrane
tégumentaire, tome v, planche i5 bis, et aussi pour la membrane papillaire et les papilles, les deux planches précédentes 86 et 87
de ce volume.
Dans un sujet microscopique aussi complexe, qui a nécessité plusieurs mois de recherches et des milliers d'observations, comme l'on
fait entrer le lecteur en plein dans l'inconnu, l'essentiel avant de lui faire aborder les détails, est de bien s'entendre avec lui sur
l'aspect général et les rapports des parties principales représentées sur la figure.
Le dessin montre le plan de la section verticale antéro-postérieure de la membrane tégumentaire de la partie moyenne de la
langue, d'après un fragment d'environ 4>5o millimètres de longueur réelle sur 1,75 millimètre de hauteur. Les parties sont dessi-
nées à l'état frais, c'est-à-dire humides et opaques, avec tout leur volume. Il est bon de remarquer que cette opacité de l'état humide
est nécessaire pour montrer les détails des surfaces, car ces détails s'effacent ou ne se voient plus avec la même netteté aussitôt que
la pièce, en séchant, devient diaphane.
Trois grandes papilles, A, B, C, et neuf petites papilles, M, M, M, sont vues encastrées dans l'épaisseur de la membrane tégu-
mentaire. Cette membrane elle-même se divise en six couches.
Les trois premières, Vépithélium D, le corps muqueux E, et le derme F, intimement unis entre elles, composent, parleur super-
position, la membrane proprement tégumentaire que j'ai nommée la membrane dermique^ Voy. tome v, planche i5 bis, et page 87).
Au-dessous de la membrane dermique, est la couche nerveuse, G, H, de laquelle s'élèvent les papilles, ou la membrane papUlaire.
Une couche graisseuse, I, dans laquelle rampent des vaisseaux, s'interpose entre la membrane papillaire et une dernière couche
fibreuse, K; celle-ci n'est autre que l'aponévrose suslinguale à laquelle s'insèrent les fibres verticales du génio-glosse, L, et celles du
muscle lingual longitudinal supérieur.
Une dernière observation reste à faire sur l'ensemble de cette coupe. Deux plans verticaux s'y trouvent représentés au-devant
l'un de l'autre. Pour les montrer dans leurs formes réelles, les papilles sont vues en entier. Il en résulte que la membrane dermique
dans ses trois couches, D, E, F, est reculée en masse d'une demi-épaisseur des papilles dont elles cernent le contour dans leur plus
grand diamètre. Par cette même raison, à la base des papilles, la membrane papillaire se montre sous deux aspects : le premier est
formé par sa face supérieure, G, vue en plan déclive correspondant à la demi-épaisseur ou saillie des papilles ; le second est la
coupe verticale, H, de la membrane, qui montre son épaisseur réelle. Les couches, I, K, L, sous-jacentes à la membrane papillaire,
H, lui font suite en premier plan vertical.
INDICATION DES DÉTAILS.
Grandes papilles.
A. Grande papille fonqiforme recouverte de ses réseaux vasculaires. On
reconnaît à travers les divisions papillaires, et cernés par elles , les cylindres
nerveux dont l'agglomération en faisceaux, autour d'un noyau central,
constitue les papilles (Voy. pour le noyau central, pl. 87).
B. Papille conique également recouverte de ses vaisseaux circonscrivant
les cylindres nerveux papillaires.
C. Autre papille conique déplus petit volume que la précédente. Les cylin-
dres papillaires sont ici laissés à nu. Les réseaux vasculaires ne se montrent
qu'au sommet de la papille.
MEMBRANE DERMIQUE.
D. U, etc. Plan de section de Vèpitkèlium. On voit qu'il forme à la surface
de la membrane tégumentaire, une couche uniforme et continue, qui on-
dule avec les contours et revêt également les papilles et les sillons iuter-
papillaires.
E. Section de la couche ve'siculo-vasculaire dite le corps muqueux de Mal-
pighi. Son épaisseur, double et quadruple de celle de l'épithélium, est de
moitié moindre à la surface des papilles de ce qu'elle se présente à la surface
du derme dans les sillons interpapillaires. Tout le corps muqueux est vu ici
injecté par des vaisseaux d'une très grande finesse.
F. Section du derme. Son épaisseur, dans l'homme, triple environ de
celle du corps muqueux, est encore relativement bien plus considérable
chez les ruminans et les solipèdes (Voy. t. v, pl. 15 ter). Sur la figure le
derme montre sa structure fibreuse. Les fibres sont de deux sortes, verti-
cales et horizontales. On voit que cette couche, traversée verticalement
par des vaisseaux capillaires qui se rendent de la membrane papillaire dans
le corps muqueux, loge aussi des vaisseaux horizontaux. Ces vaisseaux,
qui ne s'injectent bien que par les veines, paraissent effectivement des
sinus veineux d'anastomose qui forment d'abondans réseaux dans le corps