TOME III. PLANCHE 88 BIS.
ANATOMIE MICROSCOPIQUE
DES PAPILLES DE LA PEAU.
( daprès les dessins originaux de 1,'uN de nos mémoires a l'académie des sciences. )
Conformation générale. Les figures de cette planche ont pour objet de montrer la structure du corps papillaire de la peau,
dans les différentes régions, d'après des sujets injectés complètement, artères et veines, pour les observations microscopiques.
Suivant que nous avons fait l'observation à propos des papilles de la langue , la substance propre de la papille se montre par
elle-même formant la masse principale, indépendamment des réseaux vasculaires de capillicules qui rampent à sa surface et
pénètrent dans son épaisseur entre les élémens dont elle se compose. Ces élémens eux-mêmes, quoique moins faciles à discerner
que ceux de la papille gustative, semblent bien néanmoins formés, comme pour cette dernière, par de petites tiges, de lon-
gueur inégale , isolées seulement à leur sommet et juxtaposées en faisceau ou mieux en gerbes. Cette disposition est surtout
évidente aux papilles du sommet des doigts l'organe propre du toucher , (fig. 4)> en raison de leur élévation plus grande et de
leur isolement les unes des autres , mieux déterminé que dans aucune autre région de la peau. Parmi leurs vaisseaux, suivant la
remarque générale cpie nous en avons faite dans tous les organes nerveux, l'élément artériel prédomine en quelque sorte l'élément
veineux, l'artériole pénétrant jusque dans la texture la plus intime , tandis que la veinule ne revêt bien nettement ses caractères
anatomiques qu'à la périphérie, ou en quelque sorte à la sortie du tissu propre.
figures i et 2. — papilles de la peau du rras.
Ces deux figures représentent les papilles de la peau du bras, sur sa face
antérieure, un peu au dessus du pli de flexion de l'articulation huméro-
cubito-radiale. Tandis que les papilles de la langue figurent une botte
d'asperges, celles-ci rappellent l'aspect d'un choufleur.
La Figure i, montre une masse de papilles au grossissement de 20
diamètres, en surface 4oo fois.
La Figure 2, représente une seule des papilles précédentes prise
isolément et grossie à 125 diamètres, en surface i5Ô25 fois. Les tiges
papillaires développées par un plus fort grossissement se subdivisant elles
mêmes en tiges plus petites, reproduisent si fidèlement la papille elle même
qu'il semble presque que ce soit une même figure. Une grande veine
circulaire inscrit le contour de la papille à sa base, et des veines très
petites environnent aussi les tiges. Les artérioles au contraire se dessinent
entre les petites tiges qui paraissent les organes nerveux propres du
toucher.
figures 3 et /(. —papilles du toucher.
La Figure 3 représente le sommet de la pulpe du doigt indicateur, où
les papilles, comme on le voit à l'œil nu, sont disposées par sillons en spirale.
Le grossissement est aussi de 20 diamètres (4oo fois).
La Figure 4 n est autre que l'une de ces papilles digitales grossie à
125 diamètres (1502 3 fois).
Sur la figure 3, les papilles ne sont conservées qu'au centre ou au sommet
de la pulpe où elles inscrivent la spirale marquée a, b, c, d. Trois autres
papilles (e) marquent en bas le point de départ de la figure. Sur tout le
reste de l'étendue on a représenté la surface du corps papillaire ou la base
nerveuse disposée en sillons d'où émergent les papilles. L'objet de cet
espace est de montrer les sommets des éminences papillaires en spirale
f, g, h. avec les sillons qui les séparent. De ces sillons d'où sortent les
conduits sudoripares, émergent aussi de dessous la peau les vaisseaux san-
guins. La figure montre leurs subdivisions. Il est à observer que les arté-
rioles i, i, i, y sont plus superficielles que les veinules k, k, k; disposition
qui caractérise, d'après nos recherches, tous les organes nerveux de sensi-
bilité sensoriale.
La Figure 4, avec les détails qu'elle fournit, donne le type de la papille
cutanée dans tous ses caractères. Elevée en forme de pyramide quadran-
gulaire alongée (a, a, a, a), sa base est environnée par une veine en ceinture,
son sommet(b, b) et sa périphérie sont mamelonnés par les petits sommets
de ses cylindres nerveux. Des artérioles et des veinules principales (c, d)
montent sur ses côtés. Les vaisseaux plus petits se distribuent entre ses
élémens, mais de manière que les artérioles sont plus intimement liées à
la substance papillaire, les veinules restant périphériques.
figure 5.-pulpe sous-ongueale du pouce.
Grossissement de 20 diamètres (en surface 4oo fois). Cette surface mise à
découvert en laissant tomber l'ongle par macération, montre un réseau ar-
tériel superficiel et très fin, superposé à un réseau veineux beaucoup plus
volumineux. C'est toujours là, même pour une surface lisse, l'indice des
organes de sensibilité tactile.
figure 6. — papille du gland, chez un homme adulte.
(Grossissement de 20 diamètres en surface 400 fois.)
Ces papilles plates , bosselées, inscrivent des espèces de courtes circon-
volutions de formes très irrégulières, toutes disposées par rangées sur deux
ou trois d'épaisseur, et séparées par des sillons dans lesquels rampent leurs
vaisseaux. Toujours en premier plan sont les artères et plus profondément
les veines. Des sillons interpapillaires plus petits donnent accès aux capillaires
à l'entour et à la base des papilles. Il est à remarquer que l'élément artériel
y prédomine dans une proportion, à ce qu'il nous a semblé, encore plus
considérable que dans les autres papilles cutanées.
ANATOMIE MICROSCOPIQUE
DES PAPILLES DE LA PEAU.
( daprès les dessins originaux de 1,'uN de nos mémoires a l'académie des sciences. )
Conformation générale. Les figures de cette planche ont pour objet de montrer la structure du corps papillaire de la peau,
dans les différentes régions, d'après des sujets injectés complètement, artères et veines, pour les observations microscopiques.
Suivant que nous avons fait l'observation à propos des papilles de la langue , la substance propre de la papille se montre par
elle-même formant la masse principale, indépendamment des réseaux vasculaires de capillicules qui rampent à sa surface et
pénètrent dans son épaisseur entre les élémens dont elle se compose. Ces élémens eux-mêmes, quoique moins faciles à discerner
que ceux de la papille gustative, semblent bien néanmoins formés, comme pour cette dernière, par de petites tiges, de lon-
gueur inégale , isolées seulement à leur sommet et juxtaposées en faisceau ou mieux en gerbes. Cette disposition est surtout
évidente aux papilles du sommet des doigts l'organe propre du toucher , (fig. 4)> en raison de leur élévation plus grande et de
leur isolement les unes des autres , mieux déterminé que dans aucune autre région de la peau. Parmi leurs vaisseaux, suivant la
remarque générale cpie nous en avons faite dans tous les organes nerveux, l'élément artériel prédomine en quelque sorte l'élément
veineux, l'artériole pénétrant jusque dans la texture la plus intime , tandis que la veinule ne revêt bien nettement ses caractères
anatomiques qu'à la périphérie, ou en quelque sorte à la sortie du tissu propre.
figures i et 2. — papilles de la peau du rras.
Ces deux figures représentent les papilles de la peau du bras, sur sa face
antérieure, un peu au dessus du pli de flexion de l'articulation huméro-
cubito-radiale. Tandis que les papilles de la langue figurent une botte
d'asperges, celles-ci rappellent l'aspect d'un choufleur.
La Figure i, montre une masse de papilles au grossissement de 20
diamètres, en surface 4oo fois.
La Figure 2, représente une seule des papilles précédentes prise
isolément et grossie à 125 diamètres, en surface i5Ô25 fois. Les tiges
papillaires développées par un plus fort grossissement se subdivisant elles
mêmes en tiges plus petites, reproduisent si fidèlement la papille elle même
qu'il semble presque que ce soit une même figure. Une grande veine
circulaire inscrit le contour de la papille à sa base, et des veines très
petites environnent aussi les tiges. Les artérioles au contraire se dessinent
entre les petites tiges qui paraissent les organes nerveux propres du
toucher.
figures 3 et /(. —papilles du toucher.
La Figure 3 représente le sommet de la pulpe du doigt indicateur, où
les papilles, comme on le voit à l'œil nu, sont disposées par sillons en spirale.
Le grossissement est aussi de 20 diamètres (4oo fois).
La Figure 4 n est autre que l'une de ces papilles digitales grossie à
125 diamètres (1502 3 fois).
Sur la figure 3, les papilles ne sont conservées qu'au centre ou au sommet
de la pulpe où elles inscrivent la spirale marquée a, b, c, d. Trois autres
papilles (e) marquent en bas le point de départ de la figure. Sur tout le
reste de l'étendue on a représenté la surface du corps papillaire ou la base
nerveuse disposée en sillons d'où émergent les papilles. L'objet de cet
espace est de montrer les sommets des éminences papillaires en spirale
f, g, h. avec les sillons qui les séparent. De ces sillons d'où sortent les
conduits sudoripares, émergent aussi de dessous la peau les vaisseaux san-
guins. La figure montre leurs subdivisions. Il est à observer que les arté-
rioles i, i, i, y sont plus superficielles que les veinules k, k, k; disposition
qui caractérise, d'après nos recherches, tous les organes nerveux de sensi-
bilité sensoriale.
La Figure 4, avec les détails qu'elle fournit, donne le type de la papille
cutanée dans tous ses caractères. Elevée en forme de pyramide quadran-
gulaire alongée (a, a, a, a), sa base est environnée par une veine en ceinture,
son sommet(b, b) et sa périphérie sont mamelonnés par les petits sommets
de ses cylindres nerveux. Des artérioles et des veinules principales (c, d)
montent sur ses côtés. Les vaisseaux plus petits se distribuent entre ses
élémens, mais de manière que les artérioles sont plus intimement liées à
la substance papillaire, les veinules restant périphériques.
figure 5.-pulpe sous-ongueale du pouce.
Grossissement de 20 diamètres (en surface 4oo fois). Cette surface mise à
découvert en laissant tomber l'ongle par macération, montre un réseau ar-
tériel superficiel et très fin, superposé à un réseau veineux beaucoup plus
volumineux. C'est toujours là, même pour une surface lisse, l'indice des
organes de sensibilité tactile.
figure 6. — papille du gland, chez un homme adulte.
(Grossissement de 20 diamètres en surface 400 fois.)
Ces papilles plates , bosselées, inscrivent des espèces de courtes circon-
volutions de formes très irrégulières, toutes disposées par rangées sur deux
ou trois d'épaisseur, et séparées par des sillons dans lesquels rampent leurs
vaisseaux. Toujours en premier plan sont les artères et plus profondément
les veines. Des sillons interpapillaires plus petits donnent accès aux capillaires
à l'entour et à la base des papilles. Il est à remarquer que l'élément artériel
y prédomine dans une proportion, à ce qu'il nous a semblé, encore plus
considérable que dans les autres papilles cutanées.