.206 ATHENES.
de son ouvrage. Aujourd'hui, au milieu des débris de l'église, je n'ai
trouvé de bien positivement antique qu'un morceau de marbre posé sur
champ, portant les traces d'un crampon de fer en forme de double T.
Temple de Cékès. Au nord de l'Acropole, entre la tour des Vents
et la nouvelle Agora, existait un temple de Cérès sur l'emplacement
duquel les chrétiens avaient élevé une église consacrée à saint Denis,
et les Turcs à leur tour une mosquée nommée Staropazaron (mosquée
de la place au Blé). Cette mosquée est aujourd'hui convertie en caserne.
Dans la cour, que domine un des plus beaux palmiers d'Athènes 4, on
voit un morceau d'architrave provenant du temple; il est enclavé par
un bout dans une muraille moderne2, tandis que par l'autre il repose
sur le chapiteau d'une colonne ionique que les soldats ont barbouillée
de rouge et de bleu. Un autre tronçon de colonne sort également du
sol, mais privé de son chapiteau.
Temple de Jupiter olympien. Pendant longtemps, les savants n'ont
point été d'accord sur le nom antique du magnifique édifice dont on admire
encore les ruines imposantes dans la plaine au sud-est de l'Acropole,
et que le vulgaire désigne sous celui de Colonnes d'Adrien. D'après un
passage de Spon, il paraît qu'au xvne siècle ces ruines, sous lesquelles
on avait bâti une petite église, passaient pour avoir appartenu au temple
de Jupiter Panhellénien, élevé à Athènes par Adrien3; mais Spon veut
y "voir le portique construit "par le même empereur et mentionné égale-
ment par Pausanias; il oublie que les colonnes sont ici de marbre pen-
télique, tandis que celles du portique étaient de marbre phrygien. « La
petite église qui est dessous, ajoute-t-il, loin d'être le temple de Jupiter
et de Junon Panhelléniens que le même empereur avait fait bâtir, n'est
qu'un amas presque sans chaux de pièces de colonnes dont l'on a fait
cette chapelle que les Grecs appellent lyw; 'iwavvvK etç -ras; xoXowatç,
1. C'est celui que l'on aperçoit dans la vue que nous donnons de la tour des Vents.
2. Voy. la lettre en tête du chapitre.
3. Après avoir décrit le temple de Jupiter Olympien, Pausanias ajoute : « Adrien a orné Athènes
de plusieurs autres édifices qui sont : le temple de Junon et de Jupiter Panhellénien, et le Panthéon;
mais on admire surtout des portiques formés de cent vingt colonnes de marbre de Phrygie, et
dont les murs sont de même marbre; on y voit des salles dont les plafonds sont ornés d'or et
d'albâtre et qui sont décorées de tableaux et de statues; elles contiennent des livres. Le gymnase
qui porte le nom d'Adrien est dans le même endroit ; il est orné de cent colonnes de marbre de
Lj'We. « AU. C. XVIII.
de son ouvrage. Aujourd'hui, au milieu des débris de l'église, je n'ai
trouvé de bien positivement antique qu'un morceau de marbre posé sur
champ, portant les traces d'un crampon de fer en forme de double T.
Temple de Cékès. Au nord de l'Acropole, entre la tour des Vents
et la nouvelle Agora, existait un temple de Cérès sur l'emplacement
duquel les chrétiens avaient élevé une église consacrée à saint Denis,
et les Turcs à leur tour une mosquée nommée Staropazaron (mosquée
de la place au Blé). Cette mosquée est aujourd'hui convertie en caserne.
Dans la cour, que domine un des plus beaux palmiers d'Athènes 4, on
voit un morceau d'architrave provenant du temple; il est enclavé par
un bout dans une muraille moderne2, tandis que par l'autre il repose
sur le chapiteau d'une colonne ionique que les soldats ont barbouillée
de rouge et de bleu. Un autre tronçon de colonne sort également du
sol, mais privé de son chapiteau.
Temple de Jupiter olympien. Pendant longtemps, les savants n'ont
point été d'accord sur le nom antique du magnifique édifice dont on admire
encore les ruines imposantes dans la plaine au sud-est de l'Acropole,
et que le vulgaire désigne sous celui de Colonnes d'Adrien. D'après un
passage de Spon, il paraît qu'au xvne siècle ces ruines, sous lesquelles
on avait bâti une petite église, passaient pour avoir appartenu au temple
de Jupiter Panhellénien, élevé à Athènes par Adrien3; mais Spon veut
y "voir le portique construit "par le même empereur et mentionné égale-
ment par Pausanias; il oublie que les colonnes sont ici de marbre pen-
télique, tandis que celles du portique étaient de marbre phrygien. « La
petite église qui est dessous, ajoute-t-il, loin d'être le temple de Jupiter
et de Junon Panhelléniens que le même empereur avait fait bâtir, n'est
qu'un amas presque sans chaux de pièces de colonnes dont l'on a fait
cette chapelle que les Grecs appellent lyw; 'iwavvvK etç -ras; xoXowatç,
1. C'est celui que l'on aperçoit dans la vue que nous donnons de la tour des Vents.
2. Voy. la lettre en tête du chapitre.
3. Après avoir décrit le temple de Jupiter Olympien, Pausanias ajoute : « Adrien a orné Athènes
de plusieurs autres édifices qui sont : le temple de Junon et de Jupiter Panhellénien, et le Panthéon;
mais on admire surtout des portiques formés de cent vingt colonnes de marbre de Phrygie, et
dont les murs sont de même marbre; on y voit des salles dont les plafonds sont ornés d'or et
d'albâtre et qui sont décorées de tableaux et de statues; elles contiennent des livres. Le gymnase
qui porte le nom d'Adrien est dans le même endroit ; il est orné de cent colonnes de marbre de
Lj'We. « AU. C. XVIII.