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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 3.1877

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Octobre
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Guiffrey, Jules Joseph: Notes sur la vie privée et les mœurs des artistes au XVIIe et au XVIIIe siècle, [4]
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Plainte de Greuze: au sujet de l'inconduite de sa famme, suivie de diverses pièces sur le même artiste
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https://doi.org/10.11588/diglit.26385#0076

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— 164

V.

PLAINTE DE GREUZE

AU SUJET DE L'iNCONDUITE DE SA FEMME,

Suivie de diverses pièces sur le même artiste.

La pièce qu’on va lire est en quelque sorte le prologue du fameux Mémoire
que tout le monde connaît, car il a été déjà publié, à notre connaissance, au
moins trois fois. Les Archives de l’Art français en ont eu jadis la primeur
(II, 153-172). MM. de Goncourt ont trouvé cette pièce assez importante pour
la réimprimer dans leur notice sur Greuze; mais du moins eurent-ils la
loyauté de signaler le premier éditeur. Un petit journal consacré aux beaux-
arts vient de republier ce mémoire pour la troisième fois, sans indiquer la
source, laissant croire aux lecteurs naïfs qu’il lui offrait un morceau inédit.
Il n’est que juste de rappeler que c’est à l’obligeance de M. Jules Boilly que
les éditeurs des Archives devaient communication de cette étonnante confes-
sion.

D’après le mémoire en question, on voit que les désordres de Mme Greuze
avaient commencé depuis longtemps quand le mari outragé et menacé se
décida à prendre pour confident de ses infortunes conjugales le commissaire
de son quartier. Déjà plusieurs logements successifs, rue Thibotodé et rue
Notre-Dame-des-Victoires, avaient été témoins de l’inconduite de Mme Greuze,
quand les deux époux vinrent habiter rue Basse-Porte-Saint-Denis, rue qui
a fait place, il y a quelque trente ans, au boulevard Bonne-Nouvelle. Greuze
prétend dans le mémoire cité (Archives II, 170) qu’à cette époque il avait
pris un appartement séparé de sa femme; il raconte également qu’il avait
déjà déposé une plainte chez le commissaire Chenu. C’est le texte même
de cette plainte, dont nous devons la communication à l’obligeance inépui-
sable de M. Emile Campardon, que nous mettons sous les yeux du lecteur.
Si elle n’ajoute pas de faits nouveaux à ceux qui se trouvent déjà longuement
exposés dans le Mémoire, elle nous montre sous un jour piquant l’effronterie
éhontée de la femme et la singulière prudence du mari. Les doléances de
Greuze atteignent ici les proportions du comique le plus bouffon. Peut-être,
si l’on cherchait bien, la conduite de l’artiste lui-même ne serait-elle pas à
l’abri de tout reproche et expliquerait-elle, sans l’excuser, le cynique déver-
gondage de sa femme. A cette pièce nous joignons l’analyse de deux pièces
conservées aux Archives Nationales dans les Avis de parents. Elles témoignent
des précautions prises par la famille Babuti contre les conséquences du déré-
glement de la dame Greuze. Séparée de fait de son mari, elle ne peut obtenir
de lui la permission d’ester en justice pour comparaître à un partage et est
obligée d’obtenir à cet effet l’autorisation du lieutenant civil.

Enfin, nous publions un décret en date du 16 juillet 1792, accordant à
Greuze, à titre de récompense nationale, une pension de 1537 1. 10 s. Nous
en devons la communication à M. Eudoxe Marcille qui a bien voulu prendre
cette copie à notre intention chez M. Auvray, marchand de tableaux, rue
Laffitte, propriétaire du document original.

J. J. G.
 
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