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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1909

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Guiffrey, Jules: Le premier tableau de Ingres
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https://doi.org/10.11588/diglit.17394#0063

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— 5i

Le premier tableau de Ingres.

(Communication de M. Jules Guiffrey.)

Dans le tome dix-septième de la Correspondance des
Directeurs de l’Académie de France à Rome, complète-
ment imprimé et sur le point d’être mis en distribution,
se trouve une lettre de Ingres, du plus haut intérêt, en
date du ier février 1802, lettre retrouvée dans les dossiers
du ministère de l’Intérieur par notre confrère M.Tuetey.
Le jeune artiste, né à Montauban le 29 août 1780, venait
de remporter successivement le second prix au concours
de 1800, alors qu’il n’avait pas vingt ans, et le premier
prix en 1801 sur ce sujet : Achille recevant dans sa tente
les députés d’Agamemnon. Ce tableau avait obtenu un
vif succès, et Henri Delaborde raconte que Flaxman,
après l’avoir vu, lui accorda de tels éloges que David s’en
trouva froissé et que ses dispositions à l’égard de son
élève furent par la suite complètement modifiées. Cela
n’est pas pour nous étonner.

En 1801, l’ancienne Académie de France à Rome, sup-
primée en 1793, n’était pas encore réorganisée; on négo-
ciait l’échange du palais Mancini contre la villa Médicis;
rien encore n’était conclu. Dans le volume qui clôt la
Correspondance de Rome, ces longs pourparlers sont
exposés tout au long.

A cette époque, l’argent manquait pour l’entretien de
l’Académie romaine; aussi, avait-il été décidé par écono-
mie qu’on n’enverrait de pensionnaire en Italie que tous les
deux ans. Voici donc notre jeune artiste obligé d’attendre
d’abord que l’école soit installée, puis que son tour
arrive. Il fallait, jusqu’au jour de ce départ, si ardemment
désiré, trouver des ressources. C’est dans ces circons-
tances que le peintre, pressé par la nécessité, écrivit cette
lettre navrante que nous croyons antérieure à toutes
celles de Ingres jusqu’ici publiées :

■ Ingres, pensionnaire de l’Ecole de France a Rome,

AU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR.

Le 12 pluviôse an 10 (ier février 1802).

Citoyen Ministre, — La bienveillance dont vous honorez les
artistes m’enhardit à vous confier la peine que j’éprouve.
 
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