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Fontaine, André: Un problème d'authenticité a propos du dernier tableau de réception entré a l'Académie royale de peinture et de sculpture
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landaise de ce tableau ne repose sur aucun document,
mais seulement sur l’avis d’un critique d’art de Hollande
qui, passant par Aix, crut reconnaître dans cette œuvre
la facture d’un compatriote... A la vérité, il n’a pas paru
aux personnes qui viennent de voir cette toile qu’elle ait
le cachet hollandais... La date d’entrée au Musée est
elle-même incertaine. » Et enfin, dans une lettre posté-
rieure, M. Fournier confirmait : « Cette toile, que je suis
allé voir, ne semble nullement de facture hollandaise.
Elle a, au contraire, une allure plutôt classique, comme
il convient à un tableau de réception. Il est vrai que, en
peinture, je n’ai aucune compétence et que mon opinion
ne saurait compter en aucune manière. Je me ferais
même scrupule de l’émettre si ce n’était l’avis d’autres
plus connaisseurs. »
Le problème subsiste donc. Ayant présenté, sans aucune
indication, la représentation photographique de l’œuvre
à un de nos plus notables confrères, il crut y reconnaître
le caractère vénitien. L’épreuve photographique, soumise
en séance à nos confrères, ne suscita aucune hypothèse
nouvelle ou particulièrement nette; mais il parut que
l’attribution à un artiste français de la fin du xvme siècle
ne pouvait guère être la bonne. Le doute qui s’impose
sur cette œuvre de mince valeur ne doit-il pas nous
rendre prudents lorsqu’il s’agit de discerner, sans pièces
d’archives et d’après la simple facture, l’auteur d’un tableau
capital? Les discussions qui se sont élevées cette année à
propos de Léonard de Vinci, de Watteau et de Velasquez
nous renseignent suffisamment à cet égard.
S’il fallait à tout prix se prononcer sur le tableau du
Musée d’Aix, je remarquerais qu’il mesure à l’intérieur
du cadre imÔ4 de hauteur et 2^31 de largeur, que, le
7 mai 1785, l’Académie, « considérant le peu d’espace qui
lui resterait par la suite si elle ne fixait la grandeur des
tableaux de réception », l’avait limitée à des dimensions
inférieures à celles-ci, et que, dans ces conditions, l’œuvre
dont il s’agit a bien peu de chances d’avoir appartenu à
l’Académie.
landaise de ce tableau ne repose sur aucun document,
mais seulement sur l’avis d’un critique d’art de Hollande
qui, passant par Aix, crut reconnaître dans cette œuvre
la facture d’un compatriote... A la vérité, il n’a pas paru
aux personnes qui viennent de voir cette toile qu’elle ait
le cachet hollandais... La date d’entrée au Musée est
elle-même incertaine. » Et enfin, dans une lettre posté-
rieure, M. Fournier confirmait : « Cette toile, que je suis
allé voir, ne semble nullement de facture hollandaise.
Elle a, au contraire, une allure plutôt classique, comme
il convient à un tableau de réception. Il est vrai que, en
peinture, je n’ai aucune compétence et que mon opinion
ne saurait compter en aucune manière. Je me ferais
même scrupule de l’émettre si ce n’était l’avis d’autres
plus connaisseurs. »
Le problème subsiste donc. Ayant présenté, sans aucune
indication, la représentation photographique de l’œuvre
à un de nos plus notables confrères, il crut y reconnaître
le caractère vénitien. L’épreuve photographique, soumise
en séance à nos confrères, ne suscita aucune hypothèse
nouvelle ou particulièrement nette; mais il parut que
l’attribution à un artiste français de la fin du xvme siècle
ne pouvait guère être la bonne. Le doute qui s’impose
sur cette œuvre de mince valeur ne doit-il pas nous
rendre prudents lorsqu’il s’agit de discerner, sans pièces
d’archives et d’après la simple facture, l’auteur d’un tableau
capital? Les discussions qui se sont élevées cette année à
propos de Léonard de Vinci, de Watteau et de Velasquez
nous renseignent suffisamment à cet égard.
S’il fallait à tout prix se prononcer sur le tableau du
Musée d’Aix, je remarquerais qu’il mesure à l’intérieur
du cadre imÔ4 de hauteur et 2^31 de largeur, que, le
7 mai 1785, l’Académie, « considérant le peu d’espace qui
lui resterait par la suite si elle ne fixait la grandeur des
tableaux de réception », l’avait limitée à des dimensions
inférieures à celles-ci, et que, dans ces conditions, l’œuvre
dont il s’agit a bien peu de chances d’avoir appartenu à
l’Académie.