Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]: Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français (1920)

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de la composition, le type des figures et leurs attitudes
nous montrent Poussin s’orientant vers Raphaël. Néan-
moins, le peintre garde encore la chaude couleur véni-
tienne et la touche plus grasse apprise de Titien. On a
donc le droit de considérer notre Achille à Scyros
comme antérieur de quelques années au Moïse sauvé, où
se voient des figures et une ordonnance analogues, mais
où l’évolution vers Raphaël est complète et ne laisse
guère paraître aucun souvenir du maître de Cadore.

Le peintre J.-L. Barbier

ET LES CONQUÊTES ARTISTIQUES EN BELGIQUE (1794).

(Communication de M. Gaston Brière.)

Dans la séance tenue le 29 prairial an II (17 juin 1794),
les membres du Comité d’instruction publique de la
Convention nationale décidèrent, probablement à l’insti-
gation de la Commission temporaire des arts, que le pré-
sident écrirait au Comité de salut public « sur l’impor-
tance d’envoyer secrètement, à la suite de nos armées,
des artistes et gens de lettres instruits qui, dans les
endroits où pénétreront les troupes républicaines, enlè-
veraient avec précaution les monuments qui intéressent
les arts et les sciences et les feraient passer en France1 ».
La lettre du président, qui était alors Villar, développant
la motion, est datée du 8 messidor an II (26 juin 17942).

Par la lettre du 25 messidor an II (i3 juillet 1794),
écrite par Carnot, le Comité de salut public invite les
représentants à l’armée de Sambre-et-Meuse, au quartier
général de Bruxelles, à ne pas « négliger les produits des
beaux-arts qui peuvent embellir cette ville de Paris, qu’à
Bruxelles on voulait réduire en cendres. Faites passer ici
les superbes collections de tableaux dont ce pays

1. Procès-verbaux du Comité d’instruction publique de la
Convention nationale, publiés par J. Guillaume. Paris, Impr.
nationale, in-40. (Coll, des documents inédits.) T. IV.- Paris,
1901, p. 655.

2. Publiée au volume précité, p. 658.