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Vitry, Paul: Notes sur quelques sculptures du XVIIIe siècle du musée du Louvre
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du xviiie siècle (Catalogue, 1897, n° ']'$']), paraît devoir être
identifiée avec une statue de François Barrois signalée
dans les guides anciens comme figurant dans les bosquets
de Marly (voir notamment Dargenville, Voyage pittoresque
des environs de Paris, 1768, p. 170). Sur un exemplaire de
Dargenville que possède M. Vitry, une note manuscrite
du temps ajoute en face de la mention « Vénus aux belles
fesses, d’après l’antique, par Barrois », ces quelques
mots : Thiéry y a ajouté une draperie avec tant d’art qu’il
est difficile de s’en apercevoir ; il lui a donné de la modes-
tie sans nuire à sa beauté. L’abbé de Fontenay, dans son
Dictionnaire des artistes, rapporte le même fait à la
louange de Jean Thierry, et c’est peut-être chez lui que
l’annotateur de Dargenville a puisé le renseignement. Il
faut reconnaître, d’ailleurs, que l’addition de la draperie,
assez transparente et traitée dans ce sentiment cl’élégance
un peu chiffonnée qui est plus propre à l’art du xvme siècle
qu’à l’antique, est une sorte de contresens, puisqu’elle
cache ce que la jeune femme, dans son mouvement de
coquetterie bien connu, est censée regarder. Quoi qu’il
en soit, la statue doit être attribuée aujourd’hui à Barrois
et à Thierry; ce dernier la reprit et l’acheva sans doute
après la mort du premier sculpteur, ce qui arriva maintes
fois dans l’exécution de ces commandes royales.
*
* *
M. Vitry signale enfin, parmi les nouvelles acquisitions
du Musée du Louvre, une esquisse en terre cuite repré-
sentant une Charité assise sur un angle de corniche qui
lui paraît appartenir à la même série que les terres cuites
du Musée Calvet d’Avignon provenant de l’atelier de
Jacques Bernus (1650-1728). Cette figurine est d’une exé-
cution brillante qui rappelle, avec une recherche de grâce
plus accusée, les créations célèbres du Bernin; ce pour-
rait être un projet destiné soit à la décoration du tom-
beau de Mgr de Lascaris de Vintimille, éveque de Car-
pentras, qui fut commandé à l’artiste en 1686, soit à la
décoration du chœur de Saint-Siffrein de Carpentras, exé-
cutée de 1694 à 1704; dans l’un comme dans l’autre cas,
du xviiie siècle (Catalogue, 1897, n° ']'$']), paraît devoir être
identifiée avec une statue de François Barrois signalée
dans les guides anciens comme figurant dans les bosquets
de Marly (voir notamment Dargenville, Voyage pittoresque
des environs de Paris, 1768, p. 170). Sur un exemplaire de
Dargenville que possède M. Vitry, une note manuscrite
du temps ajoute en face de la mention « Vénus aux belles
fesses, d’après l’antique, par Barrois », ces quelques
mots : Thiéry y a ajouté une draperie avec tant d’art qu’il
est difficile de s’en apercevoir ; il lui a donné de la modes-
tie sans nuire à sa beauté. L’abbé de Fontenay, dans son
Dictionnaire des artistes, rapporte le même fait à la
louange de Jean Thierry, et c’est peut-être chez lui que
l’annotateur de Dargenville a puisé le renseignement. Il
faut reconnaître, d’ailleurs, que l’addition de la draperie,
assez transparente et traitée dans ce sentiment cl’élégance
un peu chiffonnée qui est plus propre à l’art du xvme siècle
qu’à l’antique, est une sorte de contresens, puisqu’elle
cache ce que la jeune femme, dans son mouvement de
coquetterie bien connu, est censée regarder. Quoi qu’il
en soit, la statue doit être attribuée aujourd’hui à Barrois
et à Thierry; ce dernier la reprit et l’acheva sans doute
après la mort du premier sculpteur, ce qui arriva maintes
fois dans l’exécution de ces commandes royales.
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M. Vitry signale enfin, parmi les nouvelles acquisitions
du Musée du Louvre, une esquisse en terre cuite repré-
sentant une Charité assise sur un angle de corniche qui
lui paraît appartenir à la même série que les terres cuites
du Musée Calvet d’Avignon provenant de l’atelier de
Jacques Bernus (1650-1728). Cette figurine est d’une exé-
cution brillante qui rappelle, avec une recherche de grâce
plus accusée, les créations célèbres du Bernin; ce pour-
rait être un projet destiné soit à la décoration du tom-
beau de Mgr de Lascaris de Vintimille, éveque de Car-
pentras, qui fut commandé à l’artiste en 1686, soit à la
décoration du chœur de Saint-Siffrein de Carpentras, exé-
cutée de 1694 à 1704; dans l’un comme dans l’autre cas,