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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1923

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Dimier, Louis: Un bas-relief de Chapu attribué à Rude
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https://doi.org/10.11588/diglit.19276#0030

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— 24 —

terre cuite, sujet antique attribué à Rude. » Les dimen-
sions étaient environ de quarante centimètres de haut
sur cinquante de long. On y voyait un homme à cheval
s’avançant vers les portes d’une ville; une femme essayait
de le retenir, au milieu de quelques figures accessoires.
A condition d’admettre qu’une figure d’homme nu puisse
figurer le héros d’un pareil sujet, ce serait Véturie et
Coriolan.

Le bas-relief n’était pas en terre cuite, mais en plâtre.
Il portait les retouches de l’artiste : c’était une œuvre
originale. Un hasard heureux m’a mis à même d’en con-
naître le véritable auteur.

Il n’y a pas fort longtemps que tomba entre mes mains
un dessin à la mine de plomb, dont une note ajoutée
constate la provenance. Cette note est signée du peintre
Diogène Maillart. La voici : « Acheté à la vente après
décès, de l’atelier Chapu, 16 mars 1893. » Or, le dessin est
conforme au bas-relief dont je viens de parler. Il en est
la première esquisse. Quelques parties ont été changées.
Les figures accessoires ne sont pas les mêmes. Le cava-
lier et la femme sont conservés. L’artiste a seulement
relevé dans le bas-relief la tête de celle-ci, qui couvre
celle du cheval. Dans le bas-relief, le bras gauche du
cavalier tombe, et sa main de ce côté touche la main
gauche de la femme. Ce sont autant de changements qui
s’expliquent parfaitement, comme d’un progrès dans l’or-
donnance de l’œuvre.

Ainsi le bas-relief en question n’est pas de Rude, il est
de Chapu. De plus, il a été inconnu jusqu’ici dans l’œuvre
de ce sculpteur. Fidière, son historien, n’en fait pas men-
tion. Je suppose qu’il est de ses commencements, des
environs de son prix de Rome, peut-être vers i855.

Et sur cette découverte je veux remarquer une chose,
à savoir le peu de temps qu’il faut pour effacer le souve-
nir d’un maître dans la mémoire de ceux qui possèdent
ses œuvres. Chapu n’est pas mort depuis trente ans, et
déjà ses ouvrages passent sous de faux noms.
 
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