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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Réau, Louis: Le "faune au chevreau" de Saly
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0013

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— 7 —

à l’Académie de France, probablement comme une sorte
de pendant moderne à la statue de VAntinous ou, comme
on disait alors, du Lantin, dont il venait de faire une
copie pour le roi. Dès son retour à Paris, il en exposa
le modèle en plâtre au Salon de 1750. L’Académie en fut
si satisfaite qu’elle lui demanda de l’exécuter en marbre.
C’est cette figure qui lui valut la faveur d’être reçu à
l’Académie, sans une seule fève noire, c’est-à-dire à
l’unanimité, le 29 mai 1751. Quelques mois après, le
Faune au chevreau reparaissait, sous sa forme définitive,
en marbre, au Salon du Louvre, où il retrouva le même
succès que l’année précédente.

Nous avons de nombreux témoignages de ce triomphe.
« Le bruit que fit ce beau morceau alla jusqu’au roi, qui
désira le voir. 11 lui fut présenté au château de la Muette
par l’auteur lui-mémeL » Les amateurs les plus réputés,
tels que La Live de Jully, le fermier général Bouret,
tenaient à avoir dans leurs cabinets des exemplaires du
Faune. Assailli de demandes, l’auteur en exécuta plusieurs
copies, en distribua des moulages aux Académies et fit
couler son modèle en bronze.

Les salonniers et les critiques, ratifiant le jugement de
la cour et de la ville, ne ménagèrent pas les éloges à ce
coup d’essai du jeune maître. Le comte de Caylus, qui a
laissé cependant la réputation d’un archéologue acariâtre,
écrivait dans le Mercure de France : « M. Sally a exposé
en marbre le petit Faune, qu’il a donné à l’Académie
pour son morceau de réception. Ce jeune et brillant ar-
tiste a été loué avec raison sur le choix de la nature qu’il
a saisie et rendue convenable à son sujet : c’est en effet
un faune, un pâtre, un homme de la campagne, mais
c’est un jeune homme que tous les rapports rendent noble
et agréable. Les accompagnements de cette figure ont
prouvé que, si l’auteur savait rendre la chair, il savait
aussi couper le marbre avec une délicatesse singulière. »

Grimm est encore plus élogieux et considère le Faune
au chevreau non seulement comme le « clou » du Salon
de 1751, mais comme l’un des plus parfaits chefs-d’œuvre 1

1. Almanach des artistes, 1777- Éloge de M. Saly, sculpteur
du roi.
 
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