Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]: Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français (1924)

— 76 —

génie qui viendra créer un nouveau genre pour l’orgue.
Riche d’études et d’observations, réunissant à la fois la
science de Haendel, l’originalité de Bach, empruntant à
tous les auteurs et à toutes les écoles ce qu’ils peuvent
fournir à l’orgue, nourri des œuvres de Palestrina, Haydn,
Mozart et Beethoven, connaissant à fond les ressources
de l’instrument, coordonnant avec goût et sagesse le
passé et le présent... »

Ce vœu s’est réalisé magnifiquement; notre art, dans
toute l’Europe, s’est enrichi au delà de toute espérance :
Schumann a donné ses Esquisses et ses Fugues ; Mendel-
sohn ses Sonates; Liszt ses Fantaisies et ses Fugues;
Saint-Saëns ses Préludes et ses Rapsodies; César Franck
ses Chorals; Guilmant et Gigout leurs Pièces liturgiques ;
Widor et Louis Vierne leurs Symphonies..., et ils sont
nombreux ceux qui entretiennent le culte de la cathédrale
spirituelle. Dans tous les pays la littérature de l’orgue
s’enrichit prodigieusement, mais c’est encore chez nous,
de préférence, que les artistes aiment à venir maintenant
se perfectionner et recueillir les pures traditions de l’exé-
cution et du style qui conviennent à l’instrument par
excellence, celui que notre xvn= siècle aimait à qualifier
« de haute musique ».

Au cours de cette communication, M. Paul Brunold,
organiste de Saint-Gervais, membre de la Société, a
remarquablement exécuté sur l’orgue d’excellentes pages
de Titelouze, de Le Bègue, de Couperin, de Marchand.

L’œuvre de Marin Marais.

(Communication de M. André Tessier.)

Les ouvrages de Marin Marais eurent beaucoup de
succès en leur temps. Ils forment un monument de
musique extrêmement important et leur auteur est un des
maîtres principaux que devra étudier l’historien de la
musique instrumentale en France. Les cinq livres de
pièces de viole contenant près de 800 pièces et les deux