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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Sainte-Beuve, ...: À propos du marché pour le tombeau de Turenne
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0112

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100

d’abord que le corps serait porté à Turenne, en Limousin,
près de Brive-la-Gaillarde. Toutefois, Turenne, dans son
testament, fait peu après son abjuration, avait exprimé
ce vœu plein d’humilité chrétienne : « Je désire que mon
corps soit enterré dans l’église de la paroisse où je mour-
rai et que mon cœur y demeure aussi, avec le moins de
cérémonie qu’il se pourra. »

Mais Louis XIV, qui montra une sincère affliction de
la mort du héros, voulut l’honorer publiquement en lui
réservant une place dans la nécropole des rois de France
à Saint-Denis, comme il avait été fait dans le passé pour
les connétables du Guesclin et Louis de Sancerre.

Dès le 25 août, le roi avait envoyé le sieur de Sainctot,
maître des cérémonies à Saint-Denis, et fait remettre au
grand prieur dom Claude Martin une lettre de cachet,
adressée « à nos chers bien amez les prieurs et religieux
de l’abbaye de Saint-Denis », pour annoncer son intention
de faire mettre en dépôt le corps de Turenne dans la
chapelle Saint-EustacheL

Pendant ce temps, la dépouille de Turenne avait quitté
l’armée plongée dans l’affliction (tambours voilés de crêpe,
officiers portant l’écharpe de crêpe, mousquets renversés,
toutes marques symbolisant une douleur si vraie) et che-
minait vers Saint-Denis. Le voyage s’accomplit lentement,
au milieu d’un grand concours de population venant sa-
luer « l’illustre bière1 2 ». Le 29 août, le cortège arriva à
Saint-Denis à dix heures du soir, et, après un service le
lendemain, le corps fut déposé dans la chapelle Saint-
Eustache, toute tendue de noir, sur une estrade, sous un
dais de velours noir à crépines d’argent. Et le 23 no-
vembre 1675, Louis XIV écrivait aux religieux de Saint-
Denis : « Chers et bien amez. Les grands et signalez ser-
vices qui ont esté rendus à cet Estât par feu notre Cousin,
le Vle de Turenne, nous ayant fait ressentir avec beaucoup
de douléur la perte d’un aussi grand homme..., nous
avons voulu donner un témoignage public digne de notre

1. Félibien, Histoire de l'abbaye de Saint-Denis. Pièces jus-
tificatives.

2. Turenne, par Jules Roy, 1896.
 
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