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Bullart, Isaac
Académie Des Sciences Et Des Arts: Contenant les Vies, & les Eloges Historiques des Hommes Illustres, qui ont excellé en ces Professions depuis environ quatre Siècles parmy diverses Nations de l'Europe: Avec leurs Portrais tirez sur des Originaux au Naturel, ... ; [Divisée En Deux Tomes] (Band 1) — Paris, 1682

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https://doi.org/10.11588/diglit.42500#0041
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ET DES ARTS. Liv. I. h
gation de Bologne, où le Pape Nicolas V. l’envoya pour reprimer les vio-
lences du Tyran Bentivoglio ; puis qu’avec la gloire de rendre le repos à
cette Ville agitée, il eue encore celle deîuy rendre Ton lustre, enrestablis-
Tant la belle Université qui y avoit esté entièrement ruinée par ces trou-
bles.
Apres la mort de ce Pontife la pluspast des Peres le regardèrent comme
îe plus digne de luy succeder : il n’y eut que le Cardinal Alain , qui poussé
d’une secrette jalousie traversa le dessein qu’ils avoient de le mettre sur le
thronede l’Eglise ; tachant de persuader au Conclave. „ Que l’Eglise Latine
j, ne devoit pas prendre un Chef, qui n’avoit pas encore rasé le poil qu’il
,, avoit apporté de la Grece. Mais cela n’auroit esté capable d’empeseher
sélevation de Bessarion, si l’imprudence de ses domestiques, ou plutost là
propre modefiie ne luy eût ravy cét honneur : car trois Cardinaux estant
venus en son Palais pour l’asseurer de leurs suftrages, ils y furent receus
avec tant d’mdifference Si de froideur, que se croyant offensez ; ils chan-
gèrent leur première intention en celle de donner leurs voix à François de
Sa Rouvere, qui prit le nom de Sixte IV.
Comme Bessarion estoit sensibiement affligé des progrez que les Turcs
faisoient en la Grece ; il fut celuy qui anima le plus Calixte III. Si Pie II,
à proposer une Ligue contre cét ennemy , devenu redoutable par la con-
queste des Empires de Trebisonde , Si de Constantinople. Il écrivit des
Lettres elegantes à tous les Princes Chrefflens pour les y inciter : estant
allé à Venise pour îe mesme sujet , il y fut receu sur le Bucentaure , qui
estoit un vaisseau destiné seulement pour la réception des Souverains , Si
y leva destrouppes considerables parles prédications pleines de feu qu’il fit
dans les places publiques pour exciter le peuple à prendre les armes. Après
ce premier succez les Princes liguez furent convoquez àFerrare* les trou-
pes sassemblerenc à Ancône , où Pie se rendit, nonobstant son extreme
vieillesse , pour les voir, Si leur donner sabenedidion. Le Cardinalle sui-
vit sur une galere qu’il avoit armée à ses dépens : mais la mort du Pape,
Si les divisions des Princes de l’Europe firent évanouir tous ces projeds ,
au grand regret de Bessarion } qui avoit pris tant de peines pour en procu-
rer l’accomplissement.
Ce grand homme n’a pas acquis moins de gloire par l’amour des
Lettres, que par son zele au service du saint Siégé : il ne faut que voir ce
qu’il a eserit sur les plus hauts mysteresde nostre Religion , pourestre per-
suadé de sa do&rine. Il avoit tant d’attachement à la Philosophie de Pla-
ton, qu’il ne pût souffrir que quelques Escrivains temeraires de son siecle
violassent son nom par leurs calomnies, sans entreprendre sa defense : ce
qu’il fit avec beaucoup de chaleur, & d’érudition par quelques Livres, où
il interprète les pensées de ce grand Philosophe sélon leur véritable sens,
&îeur première innocence. Il mit avec un pareil succez de Grec en Latin
la Metaphysiqued’Aristote , celle de Theophrastes, & les Livres de Xeno-
phon des faits & dits de Socrates. Mais s’il aimoit les sçiences, il n’aimoit
pas moins les hommes sçavans : son Palais, basty au pied du mont Quiri-
nal, estoit le lieu ordinaire de leur assemblée : il n’y en avoit point dans
Rome qui ne s’empressast de luy faire sa Cour; &ce grand Cardinal ne pa-
roissoit point en public qu’ils ne luyfissent un honorable cortege comme au
Prince de leur Academie : il temperoit la gravité de ses mœurs par une
douceur d’esprit, qui charmoit tout le monde. Sa libéralité n’avoit point
des bornes : le retablissement de plusieurs Eglises dans Rome, Sc àFresca-
ti ; la fondation d’un College à Bologne en porteront les marques jusqu’aux
siecles à venir ; de mesme que cette rare Bibliothèque des Livres Grecs,
de laquelle il fit present au Sénat de Venise , & que la Requblique conferve ^
encore avec vénération. Il eut pour admirateurs de sa vertu trois grands v °
Papes , qui luy donnèrent entrée dans leurs plus secrets Conseils , & quip^ u
A $ jugeans
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