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Bullart, Isaac
Académie Des Sciences Et Des Arts: Contenant les Vies, & les Eloges Historiques des Hommes Illustres, qui ont excellé en ces Professions depuis environ quatre Siècles parmy diverses Nations de l'Europe: Avec leurs Portrais tirez sur des Originaux au Naturel, ... ; [Divisée En Deux Tomes] (Band 2) — Paris, 1682

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https://doi.org/10.11588/diglit.42501#0302
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*8<î ACADEMIE DES SCIENCES,
gedu Forc.S’attachant puis apres à la îe&ure des écrits de Gemma Frisius, ii
y trouva des lumières quil’éclairerent insensiblement , &: luy découvrirent
ce qu’il y ade plus caché dans les Mathématiques : de sorte qu’il se rendit
par son propre travail capable de lesenseigner ; ce qu’il exécuta avec beau-
coup de réputation ; faisantluy-mesme les Astrolabes, les Spheres, Ôdes
autres instrumens necestaires aux demonstrations de cette discipline. Da-
vantage il se mit à graver des tables de cuivre pour la description de la Pale-
stine. Il forma de plus un globe terrestrequieutl’appIaudisTementdetous
les curieux, 6c qui plût tellement au Cardinal de Granvelle, que ce grand
Prélat, apres avoir lotie son industrie, lepresentaa l’Empereur Charles V.
comme un personnage digne de sa connoissance , 6c de son estime. Ce
Prince l’employa à faire plusieurs instrumens de Mathématique, dans la
construétion desquels Mercator témoigna bien la subtilité de sonesprit,
sa grande expérience : aussi comme il en receut une recompense extra-
ordinaire, il fit encore deux petits globes pour le mesme Empereur; l’un
de fin crystal, sur lequel il marqua avec un diamant les lignes celestes, &:
les mouvemens des Cieux; l’autre de bois, contenant les régions de toute la
terre: ouvrage tres-singulier ; qui fut admiré de tous ceux qui le virent, 6C
quiestoient capables d’en connoistre les perfections.
Quelques années après il mit en lumière sa description de l’Europe; celles
des Isles Britanniques, de la Lorraine, de la France, de l'Allemagne, de
l’Italie, &de quelques Régions Septentrionales : puis joignanttoutesces
parties ensemblepouren former une generale du monde universel ; il com-
posà ce grand corps, auquel il a donné le nom d'Atlas, pour exprimer parla
grandeur de ce titre celle de son entreprise;capable d’accabler sous son poids
des espaules moins fortes, & un esprit moins vigoureux que le lien. En effet
l’on y trouve un riche amas des plus considerables productions decesça-
vanthomme : mais comme il n’eut pasasfez de vie pour laconduireà sa
fins JosseHondiusacheva cequi en estoit demeuré imparfait; adjoûtant a
cét excellent ouvrage tout ce qui a voit esté découvert dans l’Amerique pat
les navigations des Europeans depuis la mort de son autheur. Outre l’exa-
étitude que l’on remarque dans les Tables de Mercator; il les a encore
augmentées d’un récit fort curieux de l’Estat politique des Provinces, de
leurs singularitez, des mœurs des habitans ; &: d’une recherche des plus
considerables familles de chaque contrée : de sorte que l’on met avec beau-
coup dejustice son Atlas entre les plus beaux ouvrages de Géographie qui
ayent veu le jour. Il fit languir quelque temps le Publicaprés cette pre-
tieuse Edition ; parce qu’eslant lié fort étroitement d’amitié avec Abraham
Ortelius ; il voulut, par une generosité sans exemple, donner le loisir à son
amy de mettre en lumière ses Cartes Géographiques avant les tiennes ; afin
de ne luy pas ravir le fruit, 6c la gloire de son travail. Cependant il s’oc-
cupa à corriger lesTables de Ptolomée, 6c à composèr un Livre de la Geo-
graphie, remplydetant d’érudition, qu’Ortelius ne feignit point de pu-
blier qu’il estoit le Prince des Géographes de fon Siecle. Quant à ses mœurs , ils
estoient paisibles , & dignes véritablement d’un homme de cette recom-
mandation, s’il ne les eust corrompus en quittant la Religion de ses An-
cestres pour s’engager maîheureusement dans les opinions nouvelles. II a
vécu cinquante ans avec sa première femme dans une parfaite union de
cœurs, &c d’esprits : il en eutplusieurs enfans , qu’il prit soin de faire in-
struire aux belles disciplines : mais à peine eut-il convolé à des sécondes
nopces qu’il fut accuéilly d’une paralyûe , de laquelle il mourut à Duys-
bourg âgé de quatre-vingts deux ans ; une partie desquels il avoit pastce
au service de Jean 6c Guillaume, Ducs de Julliers & deCleves, en quali-
té de leur Cosmographe.
JEAN
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