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UARTPOUR-TOUS

ENCYCLOPEDIE 2F L'ART INDUSTRIEL ET DECORA TIF
•joaraissarit to~us les mots

EMILE REIBER

-Dîrecteur'-7rorLclateui<>

Lit rairîe des Imprimeries réunies

paris ,q MSiïï^"WlJt"t:Ji n ^nt-^-^ ic-Jt 11^1 it-^oratM
^Bo^i3.^>^ Mars 1886

BULLETIN DE MARS 1886 ] tage cette étude de son but final annoncé, qui est l'enseigne- j formes sculpturales; et les compagnons étaient en outre

ment que nous pourrions retirer desjtableaux mouvementés activement exercés à la composition, c'est-à-dire à l'appli-

d'une Époque à jamais mémorable, il me reste à jeter un coup cation de leur science acquise, à la Création de formes

d'oeil sur l'organisation de ces Corporations des Arts et des nouvelles suivant les directions indiquées par les Maîtres

Métiers qui se sont présentées à nous, à plusieurs reprises de l'art,
déjà, dans le cours de ce travail. En raison même de l'objet

très spécial auquel j'ai dû le circonscrire, je me contenterai D;lns ™s Sociétés de Saint-Luc, on voyait donc figurer

d'indiquer les deux points qui, à mon sens', doivent être con- honorablement, à côté des Maîtres d œuvre de la peinture,

sidérés comme les véritables pivots de cette institution de la sculpture (statuaire) et de Varchitecture, qui y tenaient

par caractéristique. J'examinerai tout d'abord comment, sous les premières places, les Maîtres d'oeuvre de la pierre et

FM1T F RFIRFR l'impulsion du Sentiment d'Art, s'opéra dans l'origine un du marbre (sculpture d'ornement, mosaïques de marbres

groupement rationel des activités professionnelles ; je four- de couleur, clôtures et décoration architecturale des cha-

Architecte, Fondateur de « L'Art pour Tous » nirai ensuite quelques indications sur l'organisation de Pe"es, etc.) ; de la céramique (vases, carrelages et panneaux

VApprentissage - examen topique s'il en fût ": car cette de revêtement émaillés); du bots (menuisiers-sculpteurs

double question est inscrite aujourd'hui au premier rang P°"r dessus et devants d aute fancont pallij, stalles de

parmi les préoccupations de toutes les nations civilisées. <*œur (en sculpture et marqueterie : intarsie, certosina),

ORGANISATION DU TRAVAIL

PREMIERS JALONS D'UNE SOLUTION
APPUYÉE SUR DES PRÉCÉDENTS HISTORIQUES

_©_

Monsieur et cher Concitoyen,

lutrins, sièges pontificaux, mobiliers de sacristie; coffre-

il a stagnation des affaires et l'état de malaise tiers> bahutiers, etc.); du métal (revêtements en métaux

■ • 7 - . r i t t i c„,.,,-.,„'.., «.„.,. i ini.mn'anv,,,. oivlp précieux repoussés: oi'fèvl'ei'ie, luminaire, vases sacrés;

gênerai préoccupent tous les esprits. Les En- I- — Les Sociétés de Saint-Luc. — Lorsqu auxm° siècle, fonte des métaux bronzes ciselure eravure au burin

nu&te* nu^rto* fc»r lr, ïiumtiL Ao* Ouvrier* Byzancc cessa d'alimenter de Maîtres grecs les écoles et lonLc des métaux bronzes, ciselure gravure au bunn,

quêtes OUWl tes « SU la Situation des Ouvnei s £ ^ ^ |a Haute n et * ^ ,e mffleu (,u dorure, mellure : incrustation; et sertissage des pierres

et des Industries » n ont apporte aucune Conclu- XIV. ,eg ands Rénovateurs florentins Cimabué, Arnolfo précieuses, etc.); du verre (vitraux, mosaïques d'émail:

di Lapo et Giotto eurent disparu, leurs élèves, disséminés panneaux et broderies en verroteries de couleur : email-
dans les divers ateliers ou s exerçaient les techniques

varices se
réunir

leurs, graveurs, doreurs, sertisseurs, etc.): du cuir et du

v raltachant'àl'art, senUrenTîa nécessité"de"se I ^rc^m«»(gaufreurs repousseurs, selliers (harnachements

„ et de se concerter, afin d'adapter ces pratiques pom-la guerre et les tournois , relieurs, peintres de lettres,

longuement expérimentées aux féconds principes que ces enlumineurs, miniaturistes, etc.): de]aparament,que et des

MaUres avaient laissés derrière eux. Ce groupement était (tisseurs brodeurs, passementiers : étoffes de soie,

d'autant plus indispensable, que l'expansion très caracté- de velours cl <lc brocart> etc'> (*>■

risée du sentiment religieux faisait à cette époque sortir Ces Associations d'artisans capables et instruits, s'ins-

de terre des Eglises en grand nombre. Le renouvellement pil.ant du sentiment religieux et de ses manifestations les

des formes de l'Architecture ouvrait de nouvelles voies

plus élevées, constamment développées par les Maîtres

à la décoration des surfaces murales des édifices sacres; de PaH placés a lem, tet6; et que retude des monuments

d'autre part, la magnificence grandissante des pompes du de l'Antiquité remplissait d'un saint enthousiasme, réus-

culte réclamait impérieusement les applications les plus sirent ainsi a maintenir fermement les procédés et tradi-

luxueuses des formes d'art à l'ornementation du mobilier |ions tout en leg appUquant aux formes nouvelles, et à

religieux, et l'emploi des matériaux les plus riches, diver- préparer cette Époque extraordinaire dans les fastes de

sèment travaillés. A ce grand mouvement il fallait assurer l'humanité, à laquelle à juste titre on a pu donner le nom

sion pratique. On s'inquiète à bon droit d'une
situation qui paraît sans issue, et dont personne
ne peut prévoir le terme; on demande que les élé-
ments disparates mis à jour par les Enquêtes
soient unifiés par une Organisation qui permette
à l'activité sociale de reprendre au plus tôt sa
marche accoutumée.

Dans cet état de choses, f ai pensé devoir appeler
votre bienveillante attention sur les lignes qui
suivent : je les détache (telles quelles) d'une
Œuvre nouvelle que je ferai paraître en Novembre
prochain.

Les Notices explicatives indispensables aux

« Propos de Table de la Vieille Alsace » (parus j tout d'abord sa condition essentielle : I'Unité : — Unité j d,Age d>or'_ Un enseignement mutuel se dégageait de ces

à Strasbourg en l52i) et à leurs curieuses lllus- dans lcs PrmciPes> — Umté dans l'application. groupements, stimulant l'initiative individuelle dans toutes

trations, m'ont forcé d'étendre mes investigations Peu de temps après la mort du Giotto, les artistes flo- |e's brf"ch«s (,<r l'activité intelligente, entretenant l'émula

„ . . , , ,, V , ,. f ,. , , ,„„, ,., . lion et fortifiant les caractères par fa conscience de lava-

jusqu'aux Origines mêmes de l organisation des rentins fondèrent (en 1349) une société pieuse qu.ls pla- ,em, deg œuvres duil à £ uH d t ff t

Corporations des Arts et des Métiers. Tai, sans cère"t s°us le Patronage de 1 Evangéhste que la légende (< aJors dilf t rhistorien accredilé de la Pein-

, r .. , , , j. représentait comme avant peint le portrait de la sainte ..\ ,,1 .. .. r-, . n i ■ .

m'y attendre le moins du monde, eu la bonne for- Vierge, et dont ils établirent le siège à Santa Maria Novella. « turoesn Italie) que Ion jvit Pgrattre Donirtello, le Brunel-

tune de constater que ces groupements d'activités Avant eux déjà (avant l'an 1290),Tes Vénitiens avaient for- « leschi, Lorenzo Ghiberti,les Pollajuoh et le Verocchio, qui

y. . ,, x ' t i • j , . . „ . \ „ . . , ', ., , „ , ,, , . « produisirent en marbre, en bronze et en argent des ou-

professionnelles SC sont opères dans des Circon- me une Société de Saint-Luc; et .1 s en fonda d autres a f s g. semblèrent souvent avoir atteint

Pise, Bologne, Sienne, Ferrare, etc. Ces compagnies dans <( ,e »M h;]ul (, 'de fit m;u,(,her (Je ayec jes

leurs séances fréquentes, avaient organise de véritables (< Anciens. Ces hommes habiles enseignaient le Dessin

Conférences sur les Dogmes de la Religion, sur les Vies et „ toule ,a jeunesse florentine, et avec une telle concordance

Légendes des Saints, sur 1 Iconographie chrétienne, sur (( dg inci l'application de ceux-ci permettait de

possible je crois) des difficultés actuelles. Elle a les principes nouveaux formulés par les Maîtres, sur leur f ,. facjlement d'un art à un autre. On voyait le même

l'inappréciable avantage de S'appuyer sur des an- application aux diverses techniques transmises par les « artiste être à la fois sculpteur, fondeur en bronze, orfèvre,

técédents historiques, tout en tenant compte des ^Z'&il^ krS^Wd^uŒpT » ^ïïï " ciseIeur' Peintre, et quelquefois architecte et ingénieur:

n4„**it** du iour. " eHom d'y agrégé ta^ô^/ o^mSS d'œuvre des « ^\ d'e-ie pour notre siècle dans lequel un homme suffit

a ? ,. ., i • , i ■ « a peine a un seul de ces arts: tels étaient à Florence

divers métiers : les « artisans en métal, pierre et bois, ■ , , . ,. , . , ,. , ..

, , , , , „ . ' 1 . ., , ' ) « les ressorts et les stimulants des études. » — Ces lignes

dans les ouvrages desquels le Dessin entrait plus ou )„.,.... , . ., . , ,5,

^^..w^v,, ^ . lin ii sonl a méditer de nos jours; et i ai pnssoin, dans la Con-

. ,. , . moins » (2 , et cela avec d autant plus de raison, que ces , . , , -, , ,. <■ i . ,•

jeur qui S attache a la question, VOUS vouliez bien Maîtres d'iuvre etaient a cette é\ assez instMruits et fusion de ce travail, de mettre en relief les ind.calions

me faire part des objections que votre compétence assez artistes par eux-mêmes pour Je pas avoir besoin de ^rX,^r^^^r::Z^

et votre patriotisme pourraient vous suggérer : recourir, comme cela se pratique aujourd hui, aux peintres, des nécessités de notre ébociue

je les mettrai à profit pour améliorer et fortifier sculpteurs ou architectes, dans la conception de leurs j

J ,r j r j j _ œuvres. Ils savaient Jes créer eux-mêmes et les exécu-

mes déductions, me proposant de continuer ainsi taient suivant ies règles professionnelles dont la tradition

au grand jour, dans les Bulletins de l'Art pour leur avait été soigneusement transmise, tradition qu'ils

TOUS, et avec le concours de tOUS les correspon- transmettaient à leur tour, dans leur atelier, à leurs colla- j fèvrerie: leurs instruments, souvent très ornés (incrustations de ma-

dants de bonne volonté, les Enquêtes commen- borateurs, ouvriers et apprentis. ^^^v^^^^yI^w^m ,m?rSnn "

stances analogues à la situation présente, c'est-
à-dire sous la pression de la Nécessité — et de
pouvoir ainsi déduire une Solulion (la seule

nécessités du jour

le vous serais reconnaissant, Monsieur et cher
Concitoyen, si, en considération de l'intérêt ma-

professionnel reposait sur

A côté de l'enseignement manuel, du maniement correct j le principe antique : « Geometria schola virtctum », qu'il faut
des outils, et de l'initiation aux « secrets » et « tours de traduire: « la Géométrie est l'école de la Virtuosité », laquelle

, ' ... r .. .. , „, )•„„ ,,„ -„ii,i„ n est autre chose que la capacité de créer couramment, correcte-

main » du métier, fonctionnait dans ces ateliers un solide rocnl et avec ai% 'des formes répondant à un programme déter-

enseignement des formes, éléments et traces géométriques ; miné. 0I, toul0 formc s1nscrit dana un tracé géométrique,

celui du tracé des plans et profils, appliqué aux formes

d'art requises dans l'exercice du métier et des métiers (1) Il va de soi que la société laïque bénéficia immédiatement de

E. — LES CORPORATIONS analogues (3) ; celui du modelage et du dessin d'après les ce développement extraordinaire des divers arts, et que les somp-

tuosités de l'ornementation des temples s'étendirent rapidement à la

cees.

Agrée\, etc. E. R.

Février 1886.

DES ARTS ET DES METIERS AU MOYEN AGE
en Italie, Alsace et Flandre bourguignonne

décoration des habitations privées, ainsi qu'au Costume. Les lambris
sculptés ou incrustés de marbres et de bois précieux régnaient surtout
(1) Voir à ce sujet le curieux Traité : Divbrsarum Artium Sche- I le pourtour des galeries, accompagnant les tentures magnifiques
iiula du moine Théophile, du xu» siècle, parvenu jusqu'à nous. tissées de soie et d'or, ou composées de panneaux de cuir estampé,

Pour fortifier le lien qui unit les documents divers mis à
jour par l'élude analytique à laquelle je viens de me livrer j servant de fond à des peintures qu'encadraient des bordures sa

dans ces deux Notices (1), et aussi pour rapprocher davan- (2) Voycz Baldinucci, historien de la Peinture toscane. vamment refouillées et dorées. Dans le mobilier en marqueterie,

l'on remarquait surtout les coffrets à serrer les bijoux, les cabinets
(3) On a vu, au Conte X des Propos de Table, un maitre-orievre (stipi) en ébéne, écaille, ivoire, rehaussés de bronzes dorés : les

faire tracer couramment à un compagnon le profil d'un Luth, qui J coffres ou arches de mariage, etc. Bien des œuvres ducs au pin-
(1) Revendications ethnologiques,—Revendications artistiques Je I est un instrument de musique : on peut déduire de là que, récipro- j cran des Maîtres primitifs, et qui font aujourd'hui l'ornement de
la Vieille Alsace. } quement, les maîtres luthiers étaient au courant des tracés de l'or- j nos Musées, proviennent de ces meubles caractéristiques.

lïl LLETINS DE L'ART POUR TOI S — N" 3

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